Après « Fired Up » en 2009, Will Gluck nous livre sa deuxième réalisation avec « Easy Girl ». Emma Stone, révélée grâce à ses rôles dans « SuperGrave » et « Bienvenue à Zombieland », tient le rôle principal. Alyson Michalka, Penn Badgley, Stanley Tucci, Thomas Haden Church et Lisa Kudrow complètent le casting. Bert V. Royal signe le scénario. « Easy Girl » sortait en France directement en DVD le 15 juin 2011.
Synopsis : Une lycéenne « accusée » d’avoir perdu sa virginité, se sert de la rumeur pour devenir populaire, elle se fait ainsi passer pour la « garce » de son lycée …
« Easy Girl » commence, en apparence, comme un teen-movie lambda, ressemblant beaucoup trop à n’importe lequel d’entre eux. Cependant, de manière assez étrange et rapide, le scénario trouve un axe, pourtant convenu, qui amène une fraicheur de bon goût et qui traite de la vie lycéenne et adolescente, grâce à un prisme propre à son époque : les ragots, ébruités via internet et autres messageries instantanées. Une fois l’axe principal du long-métrage enclenché, « Easy Girl » se déguste à une vitesse folle, où drôleries, portrait touchant de l’adolescence et conflits amoureux sont de rigueur. De plus, faisant lui-même parti du genre du teen-movie, cette production se permet de nombreux hommages aux teen-movie des années 80, jouant du contraste de cette époque, avec celle plus moderne de « Easy Girl ». Le tout est parfaitement digéré et assimilé, afin d’offrir un long-métrage avec sa propre identité, tout en s’inscrivant dans la lignée de ses prédécesseurs.
Dans le rôle principal, on découvre la jeune actrice Emma Stone. Grâce à une attitude décomplexée et provocatrice, cherchant une vulgarité gratuite hilarante, elle créée un personnage dès plus attachant. Ce sentiment est renforcé par le fait que le spectateur est complice de son mensonge et que la narration du long-métrage se fait grâce à une vidéo confession, où elle se retrouve face caméra. De plus, la jeune actrice possède un charme non-négligeable et une simplicité dans ses intentions et ses comportements, où le spectateur peut facilement s’identifier à elle. Les autres personnages du long-métrage sont également très intéressants dans leur traitement et très bien interprétés, notamment les parents du personnage principal, interprétés par Stanley Tucci et Patricia Clarkson. En effet, si les adolescents sont au cœur de l’intrigue, les adultes possèdent une place toute particulière dans « Easy Girl », et se révèlent, souvent, bien plus immatures que les adolescents eux-mêmes.
La réalisation de Will Gluck, bien que majoritairement formatée, trouve quelques belles idées de mise en scène. Ainsi, à plusieurs reprises, il use de plans-séquences accélérés, traversant tout le lycée pour arriver au personnage principal. Outre l’aspect esthétique que cela offre, le spectateur déambule ainsi dans les couloirs du lycée et se confronte à la diversité que celui-ci contient. Le reste du long-métrage possède que très peu d’idée de la sorte, qui démarquerait davantage, en plus de l’axe de son scénario, cette production des autres du genre. D’ailleurs, il est dommage que les plans confessions filmés par la webcam du protagoniste ne soient pas plus inventifs et ne restent que des banales face caméra. La bande-originale de Brad Segal, bien que extrêmement timide, propose une composition plus que convenable, allant parfaitement à l’ambiance du long-métrage. La mise en scène de « Easy Girl » reste timide, contrairement au caractère provocateur de son écriture …
« Easy Girl » aborde les méandres de l’adolescence grâce à un axe scénaristique proche de son époque, mais il est dommage que l’aspect technique de la production ne soit pas fait du même acabit. Il en reste un long-métrage au physique peu reluisant, mais qui conquis par sa personnalité enchanteresse, principalement orchestrée par l’interprétation de Emma Stone.
Easy Girl. De Will Gluck. Avec Emma Stone, Penn Badgley, Amanda Bynes, Dan Byrd, Thomas Haden Church, Patricia Clarkson, Lisa Kudrow, Stanley Tucci, Alyson Michalka, …
Sortie en France directement en DVD le 15 juin 2011.