Nouveau top 3, nouvelle thématique. Cette fois-ci, les différents rédacteurs de Ma Semaine Cinéma ont choisi trois longs-métrages, faisant partie de la grande famille des teen-movies. Des années 50, qui marquent le début du genre, à aujourd’hui, et de la comédie lycéenne au slasher d’épouvante, nombreux sont les teen-movies, mais peu d’entre eux se ressemblent. La diversité de la forme des teen-movies est à l’image de celle présente dans les cours de lycée. Ainsi, chacun peut se tourner vers le teen-movie qu’il souhaite, suivant nos goûts, nos opinions et notre vécu d’adolescents.
Conclusion, chez Ma Semaine Cinéma, on aime les teen-movies qui font peur, autant que les grandes fresques adolescentes sur la recherche de soi, ou que les comédies, un brin potache, qui explore avec humour et second degré cette période de la vie. Qu’est-ce que ça dit de nous ? Aucune idée. Mais espérons que vous aurez envie de (re)découvrir ou de (re)fuir ces teen-movies, vous aussi, et n’hésitez pas à nous faire part de VOTRE top 3 en commentaire !
Les virées adolescentes de Adam :
1 – Le retour des morts vivants 3, Bryan Yuzan, 1993.
Tel un marché aux esclaves, les teen-movies rendent grâce à la chair sensuelle de la femme. Le spectateur, zombifié par l’immoralité et le gore, peut dévorer ses pop-corns sans se soucier de son cerveau, lui-même entouré de cette pellicule kitsch et gluante des films de mort-vivant. Pourtant, Le retour des morts vivants 3 est une œuvre cinématographique shakespearienne dès plus émouvante. Sans oublier son public décérébré, assoiffé de sang et de sexe, il transforme le zombie en personnage émotif. Un talent dont seul Bryan Yuzan, et certains cinéastes asiatiques, ont la formule.
2 – Les seigneurs de Dogtown, Catherine Hardwicke, 2005.
Armée d’un aspect old school, les petits rebelles de Dogtown, vivent et révolutionnent le sport du skate. Écrit par l’un des membres des Z-Boys, Stacy Peratta, la crédibilité, historique et humaine, touche un réalisme impressionnant. Les cheveux au vent, les Z-Boys slaloment à toute vitesse et avec la plus grande fluidité entres les voitures, la famille, le succès, les amours, les amies, la bêtise de adolescence, et celle de la maturité.
3 – Scary scream movie, John Blanchard, 2000.
Les virées adolescentes de Douglas :
1 – Le monde de Charlie, Stephen Chbosky, 2012.
Si j’y reviens encore et toujours, c’est que l’empreinte de ses héros est indélébile. La bande du Monde de Charlie incarne dans ses fêlures comme dans ses forces tout ce qui rend belle l’adolescence. Le film pose sur eux un regard tendre, pudique et jamais excessif dans la façon qu’il a d’approcher jusqu’aux pires drames. On se laisse porter, rire et larmoyer. Quel voyage.
Visiblement, il fallait toute la nouvelle génération de gros calibres comiques US école Apatow pour concilier dans un teen movie cohérent les extrémités stylistiques du genre ; depuis le trash graveleux jusqu’à la justesse sensible, SuperGrave dépeint une Amérique un rien paumée ; comme si les uniformes qu’on enfile adultes dissimulaient (mal) une immaturité adolescente stagnante. Seth Rogen, Jonah Hill, Emma Stone… Tous y sont à pleurer de rire.
3 – LOL (Laughing Out Loud), Lisa Azuelos, 2009.
*Fait taire les huées* Du film de Liza Azuelos, ma génération se souvient sûrement de la couverture médiatique : « film générationnel », le métrage était décrit comme leur « portrait de jeunesse ». Désastre capillaire, la broussaille de stéréotypes… Je ne peux que concéder au film d’avoir su me toucher par la sensibilité de ses personnages, jeunes comme moins jeunes, par la somme douce-amère de leurs vies bancales. Un beau souvenir aussi de Jocelyn Quivrin.
Les virées adolescentes de Guillaume :
1 – Scream, Wes Craven, 1996.
Alors que le slasher movie avait connu son âge d’or plusieurs années auparavant, personne n’aurait pensé qu’un film serait capable de relancer la machine. Et pourtant, Wes Craven a orchestré avec brio la résurrection de ce sous-genre horrifique abandonné. Avec son scénario en béton armé et un jeu constant avec les codes établis, Scream a fait office de révolution dans le paysage du cinéma d’horreur. Sa troupe de jeunes comédiens n’y est pas étrangère puisque l’aspect teen-movie qu’elle parvient à incarner est de loin l’un des plus gros atouts du film. Suivre Neve Campbell, Courteney Cox, David Arquette, Drew Barrymore, Rose McGowan, Matthew Lillard, Skeet Ulrich, Jamie Kennedy et tous les autres aux prises d’un tueur en série qui s’inspire des classiques de l’horreur a quelque chose de ludique et galvanisant.
2 – Kaboom, Gregg Araki, 2010.
Des ados face à une apocalypse fantasmagorique. Gregg Araki n’a rien perdu de son imagination fertile et il le prouve ici avec cet Objet Filmique Non Identifié qui nous perd dans un univers aussi psychédélique qu’envoûtant. On aurait presque envie de vivre cette fin du monde avec un casting pareil : Thomas Dekker, Roxane Mesquida et surtout, l’excentrique Juno Temple débordante de charme et d’humour comme à son habitude.
Avec The Faculty, Robert Rodriguez et le scénariste Kevin Williamson (également auteur de Scream) ont fabriqué le parfait pop-corn movie qu’on déguste entre potes avec quelques bières et parts de pizza. Histoire bien troussée, humour noir cinglant, suspense bien présent, références croustillantes… Tout est là pour passer un bon moment marqué par le charme des nineties et surtout par un casting aux petits oignons où les nouveaux (Josh Hartnett, Jordana Brewster, Elijah Wood, Clea DuVall) côtoient les vétérans (Salma Hayek, Famke Janssen, Robert Patrick) dans un univers d’aliens bien ragoûtants.
Les virées adolescentes de Mathilde :
1 – Clueless, Amy Heckerling, 1995.
C’est par Clueless que j’ai découvert le fabuleux monde des teen-movies : il a donc toute sa place en haut de ce top. Transposition moderne d’Emma de Jane Austen, il met en scène Cher, une ado pourrie gâtée de Beverly Hills, dans sa quête un peu maladroite pour « répandre le bonheur » autour d’elle. On y trouve tous les ingrédients du genre, du mall omniprésent à une B.-O. du tonnerre. Malgré la superficialité des protagonistes, on s’attache à eux très facilement, parce qu’on a tous été, comme eux, complètement clueless. Très drôle, avec un fort potentiel en répliques cultes et autres gifs, c’est le film qui fait du bien. À regarder en boucle.
À cette place a failli se trouver American Graffiti. Mais malgré toutes ses qualités, il n’égale pas Le monde de Charlie en matière de dépiction de l’âge adolescent. Charlie, c’est cet entre deux parfois difficile mais traversé de moments lumineux. Charlie, c’est la puissance de l’amitié et des aventures. Et Charlie, c’est surtout l’impression que tous, we can be heroes. Même pour un jour.
3 – St Elmo’s Fire, Joël Schumacher, 1985.
Un film découvert en préparant cette semaine spéciale. Judd Nelson, Anthony Michael Hall, Demi Moore, Andrew McCarthy… on y rencontre les stars du teen movie des années 1980 dans des rôles un peu différents. St Elmo’s Fire se concentre sur une bande de jeunes qui viennent d’être diplômés… et se retrouvent livrés à la vie adulte. C’est un très beau film, un peu mélancolique, un peu émouvant, et surtout extrêmement sincère. On se retrouve dans chacun des personnages, dans leurs doutes, leurs incertitudes, et leurs moments de bonheur.
Les virées adolescentes de William :
1 – La folle journée de Ferris Bueller, John Hughes, 1986.
Troisième réalisation de John Hughes, La folle journée de Ferris Bueller est une virée fantastiquement joyeuse et unique dans les ruelles de Chicago, en compagnie de Matthew Broderick, Mia Sara et Alan Ruck. De la reprise de Twist & Shout des Beatles, à la complicité avec le spectateur grâce au quatrième mur qui est brisé, tout est mis en œuvre pour que le spectateur prenne pleinement part à cet ultime parcours initiatique avant la fin du lycée.
2 – Rose bonbon, Howard Deutch, 1986.
Réécriture, très libre, de l’oeuvre de William Shakespeare Roméo et Juliette, Rose bonbon est une production au charme irrésistible, où Molly Ringwald brille de talent. Le scénario, signé de la main de John Hughes, explore à la fois les aléas de la vie adolescente, tout en se confrontant aux soucis des adultes également, dont le père du personnage de Molly Ringwald, extrêmement touchant.
Lorsqu’il ne reste plus qu’une nuit au personnage principal, Curt, avant de partir à l’université, il se met à douter de son choix. Tandis que l’on suit Curt et ses amis dans cet ultime nuit avant le début d’une nouvelle vie, leur vie va se tourner vers des directions qu’ils n’auraient pas soupçonnés et se trouvent bousculés par des rencontres, confessions et autres sentiments, à la fois fragiles et puissants, avec d’autres adolescents. Portrait fougueux et sincère d’une génération en recherche de soi-même.
Les virées adolescentes de Yannick :
1 – Virgin suicides, Sofia Coppola, 2000.
J’ai toujours été intrigué par la manière dont Sofia Coppola filme l’adolescence. En plus d’être un thème qui lui est cher, la fille de Francis Ford Coppola, avec Virgin Suicides, nous livre une œuvre onirique et dramatique où l’on explore le quotidien difficile d’un groupe de jeunes filles avec une mère de famille tyrannique. Avec sa bande-son décoiffante et ses jeunes actrices bourrées de talents, le film vous transportera dans une réalité bien étrange, celle de la pression que peuvent subir des jeunes filles. Le tout aiguillé par le regard de jeunes hommes, un regard externe sur ces jeunes filles qui resteront mystérieuses, même après le dernier plan du film.
2 – The Faculty, Robert Rodriguez, 1999.
Avec The Faculty, Robert Rodriguez délivre un film d’invasion alien au travers d’un lycée. Si les clichés habituels sont présents, le long métrage s’en sort avec brio grâce à une ambiance travaillée et quelques idées de mise en scène. Ce n’est pas une révolution, mais si l’on parle encore du film aujourd’hui, c’est qu’il a su ajouter sa pierre à l’édifice. En plus, le film à un casting sympathique et est encore une référence aujourd’hui.
3 – American Pie, Paul Weitz et Chris Weitz, 1999.