Après « Seize bougies pour Sam » et « The breakfast club », John Hughes nous livre sa troisième réalisation : « Une créature de rêve ». Anthony Michael Hall, révélé dans « Bonjour les vacances » ou encore « The breakfast club », ainsi que Ilan Mitchell-Smith et Kelly LeBrock tiennent les rôles principaux. Bill Paxton, Robert Downey Jr. et Robert Rusler complètent le casting. John Hughes signe, lui-même, le scénario. « Une créature de rêve » sortait dans nos salles françaises le 5 février 1986.
Synopsis : Deux lycéens pas populaires ne parviennent pas à être acceptés par leurs camarades (et surtout par les filles) malgré tous leurs efforts. Ils créent alors un programme informatique qui donne naissance à la femme parfaite. Grâce à cette invention, ils retrouvent confiance en eux.
À première vue, le scénario de « Une créature de rêve » est une intrigue de science-fiction où deux lycéens créent Lisa, une femme informatisée aux dimensions parfaites. Dans les faits, ce nouveau long-métrage, scénarisé par John Hughes, est un n’importe quoi complètement jouissif et absurde. En effet, tout le principe même de l’intrigue est expédié, dès les premières minutes, afin de laisser convenablement de l’espace à l’action principale : une fête où tout le lycée est invité et accepte l’invitation grâce à la présence de Lisa, qui fait tourner toutes les têtes. Durant cette longue séquence, le long-métrage perd toute crédibilité afin de gagner en nawak le plus total, enchaînant des caméos et références, tous plus étranges les uns que les autres. Derrière cette image d’absurdité totale, « Une créature de rêve » n’oubli pas de livrer un portrait de l’adolescence, certes en second plan, mais où Lisa devient un mentor spirituel dans la quête de sexualité des deux personnages principaux.
Dans les rôles principaux, on retrouve Anthony Michael Hall, déjà présent dans les deux précédentes réalisations de John Hughes (« Seize bougies pour Sam » et « The breakfast club ») et l’on découvre Ilan Mitchell-Smith. Si ce dernier s’avère assez insignifiant, préférant jouer l’intello mignon, la performance de Anthony Michael Hall est, une nouvelle fois, réjouissante, tant il s’amuse à sur-interpréter chaque émotion et trait de caractère de son personnage. Dans le rôle de Lisa, la femme informatique parfaite, Kelly LeBrock créée un archétype de la bimbo, légèrement bad-ass, qui offre une aura toute particulière au personnage. Les performances de Bill Paxton, encore une fois dans l’exagération, ainsi que de Robert Downey Jr. et Robert Rusler, alimentent cette absurdité totale du long-métrage. Au final, les personnages de « Une créature de rêve » se révèle presque touchant dans un épilogue, où chacun dépasse les barrières des clichés propres à chacun.
Si la réalisation de John Hughes se trouve être assez sage, contrairement au scénario de « Une créature de rêve », elle n’en reste pas moins exemplaire dans sa mise en pratique. Grâce à un montage dynamique, le réalisateur évite l’ennui qui aurait pu très vite gagner cette production et assure, grâce à ces une heure et trente-quatre minutes, un rythme efficace. De même, si les cadres et les différentes séquences se trouvent moins inspirés qu’à l’accoutumé, ils ne desservent en aucun cas le long-métrage. La bande-originale et la soundtrack, une nouvelle fois très marquantes et très eighties, offrent une ambiance singulière à « Une créature de rêve ». Fluidité et efficacité sont les principaux atouts de la mise en scène de John Hughes dans le cas de ce long-métrage. Si « Une créature de rêve » peut paraître mineur dans la filmographie du cinéaste, surtout après avoir livré « The breakfast club », il n’en reste pas moins un long-métrage au charme esthétique ravageur.
« Une créature de rêve » est un long-métrage, où la folie du scénario s’empare complètement de celui-ci. Grâce à des interprétations sur-jouées et un aspect nanardesque presque voulu, « Une créature de rêve » est un défoulloir jouissif, sur fond de teen-movie initiatique.
Une créature de rêve. De John Hughes. Avec Anthony Michael Hall, Ilan Mitchell-Smith, Kelly LeBrock, Bill Paxton, Robert Downey Jr., Robert Rusler, Suzanne Snyder, Judie Aronson, …
Sortie en France le 5 février 1986.