Crazy Amy

Crazy Amy film critique Judd ApatowJe demande à la barre Judd Apatow et son nouveau film trashouillon Crazy Amy. Là on remercie le choix judicieux de changer le titre car Trainwreck, pour peu que vous ayez le nez bouché, ç’aurait été compliqué. Comment est-elle cette folle Amy ? Ce bout en train du chic où vulgarité se mêle au sexe et aux jupes trop courtes.

Crazy Amy partait d’un constat fort intéressant du cliché du mec qui se tape tout ce qui bouge en fuyant les relations sérieuses aussi vite qu’Usain Bolt lors de son dernier 100m, apposé à une trentenaire. On échange les rôles, celui qui part sans prendre une douche, ni même un petit déjeuner, c’est Amy et sa méthode bien rodée pour ne pas froisser l’égo masculin. En soit, un pitch pas mauvais qui avait attiré mon attention moi qui ne suis pas du tout une adepte de l’humour plus que lourdingue du réalisateur. C’est donc avec surprise que j’ai ri plusieurs fois de bon cœur aux vannes piquantes et autres moqueries bien tordues, même si Apatow travaille le cliché jusqu’à la corde, s’arrêtant juste à temps pour nous éviter l’écœurement. Amy Schumer assume pleinement son corps et son personnage, se fondant dans des tenues outrageuses et crachant des mots qu’une fille normalement de bonne famille ne se permettrait pas. Heureusement pour nous, Amy n’est pas bien élevée.

Si Apatow s’en serait tenu là, ç’aurait été bien, mais non. Lui qui s’évertue d’habitude à nous conter fleurette avec des histoires du quotidien sans forcément verser dans le convenu, il étire sa Crazy Amy sur deux heures, nous gratifiant au passage d’un bon gros ventre mou, pour terminer avec une comédie romantique tout ce qu’il y a de plus déjà-vu. Un soufflé qui avait l’air appétissant, qui a tenu le temps que les invités s’installent et qui a fini par retomber bien avant le dessert.

On reconnaîtra au réalisateur avoir choisi une actrice loin des canons de beauté qui en font baver plus d’un, rapprochant le spectateur de son sujet. Bonus métamorphose à Tilda Swinton qui pourrait presque « s’habiller en Prada ».

Sortie en salles le 18 novembre.