Saw 3D - Chapitre Final ("Saw 7" trouée)

Par Olivier Walmacq

Genre: Horreur, gore (interdit aux - 16 ans)
Année: 2010
Durée: 1h27

L'histoire : Alors que la bataille fait rage autour de l’héritage terrifiant du Tueur au puzzle, un groupe de survivants s’associe et fait appel à un autre rescapé, Bobby Dagen, une sorte de gourou. En croyant trouver de l’aide, ils vont vivre le pire. Bobby cache d’effroyables secrets. Une vague de terreur sans précédent va surgir…

La critique :

Après un sixième chapitre au titre particulièrement farfelu (dans sa version française, bien sûr), les producteurs ont eu au moins la bonne idée de ne pas intituler ce septième opus "Saw 7" (Je vous laisse deviner la gaudriole et je me dispenserai de tout mauvais calembour). Ce septième volet est donc baptisé Saw 3D : Chapitre Final.
A l'instar de son prédécesseur, Saw 3D est lui aussi réalisé par les soins de Kevin Greutert en 2010. A l'origine, cet ultime chapitre devait conclure la saga en beauté (un terme à relativiser au regard de la médiocrité de la franchise). Néanmoins, il semblerait qu'un huitième film soit déjà en cours de montage et/ou de préparation. Affaire à suivre ou pas...

Ce septième épisode est aussi celui qui propose le plus de pièges, soit onze au total. Il constitue également le meilleur volet de la saga depuis le premier opus. Encore une fois, il faut relativiser. Depuis le second chapitre, la franchise a définitivement sombré dans le navet indigeste, nous servant plus ou moins la même recette : des tortures sans queue ni tête, des flashback à répétition en guise de scénario, des enquêteurs qui piétinent, plusieurs successeurs qui tentent de poursuivre l'oeuvre macabre de Jigsaw et un montage clippesque, souvent à la limite de l'épilepsie.
Que les choses soient claires. Sur ce dernier point, Saw 3D ne se différencie pas de ses devanciers. Lui aussi repose sur le même concept.

Avec Saw 3, ce septième volet est considéré comme le plus violent, le plus trash et le plus gore de la série. Aux Etats-Unis, le long-métrage écope d'une catégorisation "NC-17", ce qui équivaut à une interdiction aux moins de 18 ans en France. En Malaisie, Saw 3D est nûment censuré. Au moment sa sortie, Saw 3D est tout d'abord interdit aux moins de 16 ans.
Au même moment, l'association Promouvoir saisit le Conseil d'Etat. Cinq ans plus tard (en 2015), le Conseil d'Etat casse la décision de la Cour d'appel de Paris. Par conséquent, le film ne peut plus être diffusé dans les salles de cinéma françaises sans nouveau visa d'exploitation. Le cas échéant, le film pourrait se voir interdit au moins de 18 ans, voir classé X.

Bref, tout comme Saw 3, un parfum de scandale nimbe ce nouvel épisode. Reste à savoir si Saw 3D mérite de tels anathèmes... En l'occurrence, ce septième chapitre est à l'image de la saga : outrancier, vulgaire et d'une bêtise insondable. Néanmoins, l'interdiction aux moins de 18 ans reste assez partiale, inique et surtout inappropriée. Ici, point de séquence sexuelle à caractère pornographique qui pourrait justifier une telle censure. Juste de la tripaille comme les précédents épisodes.
Bref, on prend les mêmes et on recommence ! Au niveau de la distribution, le long-métrage réunit Tobin Bell, Costas Mandylor, Betsy Russell, Cary Elwes, Sean Patrick Flanery, Chad Donella et Gina Holden. Quant à Shawnee Smith, l'actrice effectue un simple (et très court) caméo. Attention, SPOILERS ! 

Alors que la bataille fait rage autour de l’héritage terrifiant du Tueur au puzzle, un groupe de survivants s’associe et fait appel à un autre rescapé, Bobby Dagen, une sorte de gourou. En croyant trouver de l’aide, ils vont vivre le pire. Bobby cache d’effroyables secrets. Une vague de terreur sans précédent va surgir. Contrairement à ses prédécesseurs, Saw 3D ne se déroule pas uniquement dans une immense demeure transformée en Luna Park de l'horreur.
Cette fois-ci, la boucherie a lieu aussi en public et dans des endroits extérieurs. Par exemple, le film s'ouvre sur une séquence de scies circulaires et dans une sorte de triangle amoureux, où il est question de jalousie et d'infidélité. La scène se déroule dans un quartier commerçant sous le regard éberlué de plusieurs témoins.
Dès les dix premières minutes du film, les choses sont claires, presque évidentes. 
Cette fois, la saga Saw ne se prend plus du tout au sérieux. D'ailleurs, Kevin Greutert s'en amuse et multiplie les pièges grotesques (la séquence se déroulant dans un garage) et les situations ubuesques. Par intermittence, le réalisateur se concentre sur les aventures d'un certain Bobby Dagen, un trentenaire mythomane, qui prétend avoir échappé au courroux de Jigsaw.
Devenu populaire et plébiscité par les médias, le jeune homme va payer très cher son irrévérence et son outrecuidance. On ne se moque pas impunément de Jigsaw. Bobby est donc kidnappé et entraîné dans un nouveau jeu, cette fois-ci bien mortel. 

Confronté à ses collaborateurs eux aussi mercantiles, Bobby doit également sauver sa fiancée enchaînée. Bref, on se croirait dans un jeu vidéo, à l'intérêt tout de même très limité... Mais au moins, Kevin Greutert semble prendre un certain recul par rapport à la vacuité et à la bêtise de la saga (à l'exception évidemment du premier). Sur le fond comme sur la forme, Saw 3D s'apparente donc à un joyeux nanar, une sorte de carnaval particulièrement festif de l'horreur, qui exalte toujours autant le sang et les pièges les plus fantasques et abominables.
Clairement, le cinéaste se contrefout de son scénario. Bien sûr, on relève encore de nombreux flashback et des rebondissements toujours aussi idiots et improbables. Toutefois, ce nanar gore et horrifique se révèle assez fun et amusant au final, malgré un arrière goût assez amer, la faute à une saga assez redondante et incapable de se renouveler.

Côte : Nanar

 Alice In Oliver