genre: horreur, gore (interdit aux - 16 ans)
année: 2003
durée: 1h24
l'histoire : Un accident paralyse totalement la circulation. Chris ne veut pas manquer son rendez-vous. Il quitte l'autoroute et s'engage dans un chemin de terre pour contourner l'embouteillage. Alors qu'il s'enfonce dans la forêt, il heurte une voiture bloquée au milieu de la route. Ses occupants partaient camper pour le week-end lorsque les pneus ont étrangement éclaté. Le groupe va chercher de l'aide et trouve une cabane. En pénétrant à l'intérieur, le soulagement laisse vite place au cauchemar. Tétanisés par l'horreur de ce qu'ils découvrent, ils n'ont pas le temps de fuir que les occupants arrivent...
La critique :
Avec Saw, Détour Mortel fait partie des grandes sagas horrifiques à succès. Contrairement à son modèle, les films de la franchise n'ont pas forcément bénéficié d'une sortie au cinéma. Pourtant, les longs-métrages rencontrent leur public en vidéo. A l'instar de Saw, Détour Mortel applique lui aussi une formule qui va devenir la rançon d'un énorme succès pour un minimum de budget : des monstres cannibales assoiffés de chair humaine, des touristes (ou des étudiants) sortis tout droit d'un magazine de mode, des courses poursuites effrénées qui tournent au survival et de la torture pour pas cher.
En vérité, Détour Mortel premier du nom, réalisé par Rob Schmidt en 2003, est un savoureux mélange entre différents genres : un zeste de Massacre à la Tronçonneuse et un soupçon de La Colline A des Yeux.
Ce premier volet se démarque surtout par sa simplicité et son efficacité. En outre, le film a plutôt reçu des critiques enthousiastes et sera suivi par cinq nouveaux chapitres, tous plus médiocres les uns que les autres. Les opus suivants s'acharneront à appliquer la formule décrite dans le paragraphe précédent, avec plus ou moins de réussite et souvent avec un peu d'humour, transformant la franchise en une sorte d'auto-parodie gore et macabre. Détour Mortel premier du nom reste donc à ce jour le meilleur épisode de la saga. Fait-il partie des références pour autant ?
La réponse est hélas négative. Non pas que le film soit foncièrement médiocre, mais il reste sans grande surprise, surtout pour les fans, qui n'y verront qu'un nouvel ersatz de Massacre à la Tronçonneuse et de La Colline A des Yeux (que j'ai déjà cités).
Au niveau de la distribution, le long-métrage réunit Desmond Harrington, Eliza Dushku, Emmanuelle Chriqui, Jeremy Sisto, Kevin Zegers et Lindy Booth. En l'occurrence, le scénario est plutôt laconique et se résume en quelques petites lignes. Attention, SPOILERS ! Un accident paralyse totalement la circulation. Chris ne veut pas manquer son rendez-vous. Il quitte l'autoroute et s'engage dans un chemin de terre pour contourner l'embouteillage. Alors qu'il s'enfonce dans la forêt, il heurte une voiture bloquée au milieu de la route. Ses occupants partaient camper pour le week-end lorsque les pneus ont étrangement éclaté.
Le groupe va chercher de l'aide et trouve une cabane. En pénétrant à l'intérieur, le soulagement laisse vite place au cauchemar.
Tétanisés par l'horreur de ce qu'ils découvrent, ils n'ont pas le temps de fuir que les occupants arrivent. Encore une fois, Détour Mortel applique à la lettre la célèbre formule de ses prédécesseurs. J'ai déjà cité Massacre à la Tronçonneuse et La Colline A des Yeux. Mais comment ne pas évoquer le cultissime Délivrance de John Boorman ? Contrairement à ses modèles, Détour Mortel ne se focalise pas spécialement sur la psychologie de ses protagonistes.
Le film mise essentiellement sur l'action. Rob Schmidt a l'intelligence de présenter rapidement les inimitiés avec une introduction d'une redoutable efficacité. Le survival mortel peut enfin s'engager ! En outre, l'action se déroule dans une forêt isolée, en proie à de redoutables chasseurs.
Gare aux touristes, aux sportifs ou étudiants un peu trop téméraires ! Encore une fois, les personnages humains ne présentent presque aucun intérêt. Il faudra se contenter d'un héros certes courageux, mais à l'expressivité limitée, d'un couple d'intellectuels et de plusieurs "donzelles" sorties tout droit d'une école de mannequinat. Vous l'avez donc compris.
Les vraies stars du film, ce sont les monstres humains à l'appétit démesuré. Clairement, on se contrefout royalement du sort des protagonistes. Dans l'ensemble, les séquences d'action et de tortures restent assez prévisibles. C'est à peine si on ne devine pas dans quel ordre les personnages vont se faire massacrer. Sur ce dernier point, Rob Schmidt se montre plutôt généreux et délivre la marchandise
Néanmoins, impossible de ne pas être déçu par le traitement assez banal (et bancal) de cette petite pellicule horrifique. Par exemple, le film est plutôt lapidaire sur nos chères créatures dégénérées. Qui sont-elles ? Pourquoi chassent-elles ? Pourquoi personne se semble connaître leur existence ? Autant de questions sans réponse. Bref, rien de neuf à l'horizon.
Cependant, le film se distingue par des mises à mort souvent réjouissantes et inventives : tête décapitée contre un arbre, strangulation avec un fil barbelé et poursuite effrénée dans la forêt font partie des réjouissances. Au moins, Détour Mortel ne souffre d'aucun temps mort. Mais pour le spectateur, il faudra fermer les yeux et les oreilles sur des dialogues souvent idiots et des situations convenues. A aucun moment, Détour Mortel ne soutient la comparaison avec ses augustes prédécesseurs.
Il reste avant tout un hommage appuyé et sincère à ses modèles, sans plus.
Note : 11/20
Alice In Oliver