Réalisateur : Julie Delpy
Acteurs : Julie Delpy, Dany Boon, Vincent Lacoste, Karin Viard,...
Distributeur : Mars Distribution
Budget : -
Genre : Comédie.
Nationalité : Français.
Durée : 1h39min.
Synopsis :
En thalasso à Biarritz avec sa meilleure amie, Violette, quadra parisienne travaillant dans la mode, rencontre Jean-René, un modeste informaticien fraîchement divorcé. Après des années de solitude, elle se laisse séduire. Il la rejoint à Paris, tentant de s'adapter au microcosme parisien dans lequel elle évolue. Mais c’est sans compter sur la présence de Lolo, le fils chéri de Violette, prêt à tout pour détruire le couple naissant et conserver sa place de favori.
Critique :
#Lolo ou une délicieuse et irrévérencieuse comédie comme on les aime. Un joli moment de cinéma vachard et drôle de bout en bout @MarsFilms— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) 22 Septembre 2015
De manière assez improbable et à la bonne surprise de tous, la cuvée 2014 de la comédie made in France fut l'une des plus jouissives et qualitatives que l'on a pu admirer en salles depuis bien longtemps.
Des premiers films hautement recommandable (Babysitting, Situation Amoureuse : C'est Compliqué, Lou ! Journal Infime), des péloches drôles et aux propos pertinents (Hippocrate, Libre et Assoupi) aux retours attendus (la suite des Trois Frères, celui du duo Ngijol/Eboué avec Le Crocodile du Botswanga) en passant par des comédies populaires triomphantes à outrance au box-office (Supercondriaque et Qu'est-ce qu'on a fait au Bon Dieu, nettement inférieurs aux titres précédemment cités), il y en a eu pour tous les gouts.
Un éclectisme remarquable qui a permit de sacrément relancer la distribution francophone face à l'écrasante suprématie ricaine dans le genre.
Du coup, nous étions sérieusement en droit à nous attendre, en bons cinéphiles exigeant que nous sommes, que 2015 se déroule sur les mêmes auspices.
Et inutile de dire que l'année avait commencée sur les chapeaux de roues, avec les excellents Papa ou Maman, Toute Première Fois, Caprice ou encore Le Talent de mes Amis, avant de tranquilement rentrer dans le rang.
Raison de plus donc pour attendre avec une furieuse impatience les sorties des prometteurs Lolo et Babysitting 2, qui permettront aux comédies hexagonales de finir sur une belle note.
Sixième long métrage de la précieuse et merveilleuse Julie Delpy, Lolo est le premier à débarquer dans nos salles obscures précédé d'une attente assez importante, la faute à son pitch accrocheur (un face à face entre le roi de la comédie populaire Dany Boon et la tête à claques de plus en plus hype Vincent Lacoste et aux talents impliqués (Delpy devant et derrière la caméra, Boon, Lacoste et Karin Viard également devant).
Le film suit l'histoire de Violette, une quadragénaire parisienne qui vit seule avec son fils, un jeune artiste à la mode du nom de Lolo.
En vacances dans un centre de Thalasso à Biarritz avec sa meilleure amie Ariane, la mère fait la connaissance de Jean-René, d'abord appréhendé comme un plouc, puis avec lequel elle commence une relation.
Ce dernier déménageant à Paris, elle le présente à son fils, qui n'aura de cesse d'essayer sournoisement de le faire partir...
Réglé comme une horlogerie suisse, Lolo est une jolie comédie romantique au naturel confondant, simple mais furieusement efficace dans lequel Delpy use d'un thème classique et fédérateur pour mieux y imposer sa patte si singulière : une énergie de tous les plans et un sens du comique irréprochable.
C'est une évidence, on ne peut s'empêcher de rires devant les aléas bigger than life d'une famille recomposée ou le fils/enfant roi excessivement protecteur (tout comme sa mère) mais néfaste s'amuse à constamment faire saboter les relations de sa mère, une quarantenaire façon desperate housewife angoissée et limite dépressive face au désert sentimental qui rythme son quotidien.
Réaliste, irrévérencieuse et pathos (mais pas trop), le métrage joue habilement sur les archétypes de la relation homme/femme et les clichés de la vie Parisienne - et même celle de province -, accumule les situations saugrenues sans le moindre filet et puise sa force dans ses dialogues jouissivement crus et bien senties; mais surtout dans la finesse de ses personnages - aussi bien principaux que secondaires - tous plus joliment croqués et mémorables les uns que les autres.
Dans la peau de Violette, la finesse de jeu et le charme naturel de la belle Julie Delpy font de nouveau des ravages tandis que Dany Boon y est une nouvelle fois remarquable en brave type amoureux mais naïf (son rôle fétiche qui s'il est bien encadré, fait constamment mouche).
Face à eux, Vincent Lacoste, exceptionnel en Tanguy tête à claques aussi psychotique que dérangé - logique diront certains -, véritable pilier humoristique d'un trio vedette à l'alchimie convaincante (que le soit le duo Delpy/Lacoste ou le duel Lacoste/Boon), auquel se greffe la géniale Karin Viard, parfaite dans la peau de la meilleure amie sauce Sex and The City (ses joutes verbales avec Delpy sont excellentes).
D'une bonne humeur et d'un humour follement communicatifs, solide scénaristiquement (le film prend son temps pour planter les bases de son histoire avant de la développer), référencé (outre quelques clins d’œils, la péloche à les généreux atours d'une comédie purement US), Delpy brouille constamment les pistes pour faire de son Lolo une délicieuse romcom trashouillette et vacharde, drôle de bout en bout et porté par un casting parfait.
Alors certes, si il est loin de tutoyer la grandeur génial d'un 2 Days in New York ou même de 2 Days in Paris, mais il incarne clairement une belle et rafraichissante comédie comme on les aime qu'il ne faudra décemment pas bouder au moment de sa sortie dans les salles obscures, à la fin du mois prochain...
Jonathan Chevrier