Dragon Inn (Long men kezhan)
de King Hu , Taïwan , 1967,1h51, couleur, VOST
avec Jun Shi, Ling-Feng Shang Kuan,Ying Bai
Le film d’arts martiaux réinventé par King Hu, cinéaste chinois novateur qui influença Wong Kar-wai, Ang Lee ou encore Jia Zhang-Ke. Premier grand succès public de King Hu en Asie, Dragon Inn permet d’asseoir la réputation de ce cinéaste érudit et perfectionniste. King Hu éleva le genre du wuxia (« film de sabre chinois ») au rang de véritable œuvre d’art. Avec lui, les combats deviennent d’élégantes chorégraphies, véritables morceaux de bravoure de mise en scène. Ce huis-clos dans l’auberge du dragon fera l’objet de deux remakes, par les réalisateurs Raymond Lee et Tsui Hark.
Présenté en avant-première au cinéma Le Louxor dans une superbe copie restaurée 4K, à l’occasion de l’ouverture de la première édition du Festival Play it Again, Dragon Inn fait partie des fleurons du Wu Xian Pian, genre inspiré du Chanbara japonais. Ce type de cinéma virevoltant et chevaleresque, simplement appelé ‘films de sabre chinois’, a eu droit à son très bel hommage au travers du magnifique Tigre et Dragon de Ang Lee (2000). On retient de façon plus populaire Quentin Tarantino, grand amateur de cinéma asiatique et d’exploitation, qui nous a offert ses deux fameux volumes de Kill Bill avec Uma Thurman en mariée vengeresse. Le film de King Hu, cinéaste perfectionniste fortement marqué par l’opéra de Pékin avec sa mise en scène des combats et l’entrée des personnage dans l’histoire, se présente comme un savant mélange d’aventures sur fond de complots politiques et familiaux. L’intrigue, située en majeure partie à huis clos dans l’auberge du dragon, est peu avare en combats de toutes sortes, principalement au sabre, qui sont excellemment chorégraphiés. On reste particulièrement marqué par ce combat final entre le vieil eunuque Cao (Pai Ying) et ses jeunes assaillants, alimenté de dialogues savoureux sur sa virilité pour le moins défaillante. Pour qui aime le genre, le plaisir est garanti et offre un excellent divertissement. Rappelons que Dragon Inn a connu à sa sortie en 1967 un succès record au box office tawaïnais, coréen et philippin. Il révolutionna le genre tout en marquant sa profonde influence, d’un point de vue technique et artistique, sur le cinéma chinois en devenir.
Les héros de Dragon Inn sont charismatiques et participent allègrement à la réussite de l’ensemble. En tête d’affiche, la jeune Shang Kwan Ling-feng fait une entrée éclatante, après la présentation déjà fulgurante du personnage d’épéiste génial, incarné par Shi Jun. Dans son premier rôle, qui lui a valu une célébrité immédiate, la comédienne chinoise livre une formidable performance, notamment lorsqu’elle nous livre l’une de ses meilleures séquences de combat au sabre. L’autre point fort de cette oeuvre, et ce qui la distingue des autres productions du même genre, c’est son ton humoristique. Un atout appréciable et ce, bien avant les acrobaties et les gags de Jackie Chan. Le rire s’invite ainsi régulièrement sans que la virtuosité du spectacle et la profondeur de l’intrigue en pâtissent. Du grand Art en somme. King Hu signe un superbe film d’arts martiaux, dont Tsui Hark (The Blade) ou John Woo (Les Trois Royaumes) sont les dignes héritiers.Dragon Inn reste donc encore aujourd’hui un classique impressionnant du genre dans lequel souffle une grande poésie lyrique teintée de comédie, qu’il faut absolument (re)découvrir dans les salles obscures .
Cinéma Les Alizés
214, avenue Franklin Roosevelt 69500 Bron
Téléphone : 04 78 41 05 55 info@cinemalesalizes.com
Tarifs:
-Plein tarif : 6,50 €
– Tarif réduit : 5,60 €
– Tarif Est-Écrans : 4,90 € la place avec la carte Est-Écrans de 5 places (24,50€) ou 10 places (49€) valables 1 an à partir de la date d’achat .
La carte Est-Écrans est valable dans les 4 cinémas de l’est lyonnais, à savoir au cinéma Les Alizés à Bron, au Ciné Toboggan de Décines, au cinéma Le Scénario de Saint-Priest et au cinéma Gérard Philipe de Vénissieux.
– Tarif unique de 4€ pour les moins de 14 ans
– Carte M’ra : 1€