« Je t’ai dans la peau » au cinéma Le Zola en présence du réalisateur Jean-Pierre Thorn

Jeudi 24 septembre à 20h au Cinéma Le Zola, le réalisateur Jean-Pierre Thorn accompagnera son film « Je t’ai dans la Peau« 

En partenariat avec les Éditions Commune (Martine Derain) et le « Polygone Étoile » (Jean-François Neplaz) qui ont permis la réédition du livre-DVD « Je t’ai dans la peau » (www.editionscommune.org)

Toutes les informations pratiques sur www.lezola.com

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JE T’AI DANS LA PEAU
Réalisé par Jean-Pierre Thorn

Avec : Solveig Dommartin, Henri Serre, Philippe Clévenot, Aurore Prieto
France / 1989 / 1h58

Synopsis

Un étonnant destin de femme librement inspiré d’une histoire vraie. Jeanne sera religieuse, amante d’un prêtre, leader syndical et féministe, ne cessant de s’affronter à l’Église et au Parti. Une vie tumultueuse qui embrasse en raccourci l’aventure d’une génération et de ses rêves les plus fous des années 50 au 10 mai 1981.

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Jeanne est interprétée par Solveig Dommartin, l’héroïne des « Ailes du désir » de Wim Wenders

Le film vu par Médiapart

« Une image du film résume parfaitement la situation : l’homme est debout, récitant un discours, son texte à la main, sur fond de paysage d’usine. Les femmes en robes à fleurs sont assises dans l’herbe, l’écoutant distraitement, non qu’elles se désintéressent des problèmes exposés par leur zélé camarade, mais parce qu’elles savent que tout est à réinventer des formes de luttes, et que le moment est venu pour elles de prendre leur destin en main. Jean-Pierre Thorn, l’homme qui aime les femmes, fait entendre leur voix, se coule dans leur sensibilité.

Le cinéaste nous explique que Jeanne « ne sait faire autrement que résister à ce qui sclérose ces différents « ordres » [l’Église, le Parti, le Syndicat], à ce qui les éloigne de ceux qu’ils prétendent représenter . Elle se révolte successivement contre les divers pouvoirs des “clercs” qu’elle compare à ceux des patrons qu’elle a combattu toute sa vie. » Une révolte qui ne va pas sans contradictions, car « le paradoxe de Jeanne, c’est qu’elle vit ses révoltes successives sur le mode de la culpabilité : sans doute a-t-elle alors la sensation de mettre en danger l’unité de “la famille ” qu’elle s’était fabriquée ? Une phrase m’a intriguée revenant constamment dans les interviews de militants exclus : “Le parti, je l’avais dans la peau : si j’étais exclus, j’en mourrais !” Là réside le véritable propos du film. » (mediapart.fr)

Jean Pierre Thorn

jean_pierre_thornNé à Paris (France), le 24 Janvier 1947, il débute en 1965/66 à Aix en Provence par des mises en scène théâtrales (« Les fusils de la mère Carrar » et « Ste Jeanne des abattoirs » de Bertold Brecht). Il tourne son premier court-métrage, « Emmanuelle« , en 1965 et son premier long-métrage en 1968, au coeur de l’usine occupée de Renault-Flins, dans le cadre des productions des « Etats Généraux du Cinéma français ». Ce film, « Oser lutter oser vaincre, Flins 68« , demeure un exemple du cinéma militant, régulièrement projeté pour soutenir des actions syndicales.

En 1969, il abandonne le cinéma pour s’embaucher comme ouvrier spécialisé à l’usine métallurgique Alsthom de St-Ouen. En 1978, retour au cinéma. Il est co-animateur de la distribution du programme de 10 films intitulé « MAI 68 PAR LUI-MEME« . En 1980, il réalise son second long-métrage « Le dos au mur » (témoignage de l’intérieur sur son expérience ouvrière), puis de nombreux films d’entreprises et émissions syndicales, dont le premier magazine T.V. inter comités d’entreprise « CANAL C.E. Sa première fiction « Je t’ai dans la peau » (1990) raconte le destin étonnant d’une femme, religieuse puis dirigeante syndicale, se suicidant au lendemain de la « victoire » de la gauche de 1981.

Depuis 1992 il collabore avec le mouvement hip hop, et réalise trois films devenus emblématiques : « Génération Hip Hop« , « Faire kiffer les anges » et « On n’est pas des marques de vélo« . En 2006, son film documentaire « Allez Yallah ! » raconte l’épopée d’une caravane de femmes luttant, des deux côtés de la Méditerranée, contre la régression de leurs droits remis en cause par la montée des intégrismes religieux. Il signe un nouveau film-manifeste en 2011, avec « 93, la belle rebelle », qui brosse 40 années de résistance musicale en Seine Saint-Denis?