The Collector (Ca va saigner !)

Par Olivier Walmacq

genre: horreur, gore (interdit aux - 16 ans)
année: 2009
durée: 1h24

l'histoire : Un escroc, ayant un besoin urgent d'argent, entre par effraction dans la maison de campagne de son patron. Mais, bientôt, celui-ci réalise que sa famille a été enlevée par un tueur ayant placé des pièges mortels partout dans la maison. 

La critique :

Marcus Dunstan commence sa carrière au cinéma en tant que scénariste. Il fait ses premières armes sur Feast de John Gulager en 2005. Cette petite série B gore et horrifique rencontre un succès inattendu en vidéo. Marcus Dunstan rempile pour les deux épisodes suivants, Feast 2 : sloppy seconds et Feast 3 : happy finish. Néanmoins, c'est avec Saw 4, Saw 5, Saw 6 et Saw 3D que Marcus Dunstan asseoit sa notoriété, toujours en tant que scénariste.
The Collector, sorti en 2009, signe donc sa toute première réalisation derrière la caméra. Pourtant, les premières ébauches du scénario remontent à 1999. Marcus Dunstan est toujours à l'école de cinéma de l'université de l'Iowa.

Avec Patrick Melton, il prévoit de réaliser un court-métrage, intitulé The Thief, qui devient par la suite The Midnight Man. A l'origine, The Collector (titre définitif du film) doit être conçu comme une préquelle de Saw. Mais les producteurs s'opposent farouchement à ce projet. Néanmoins, on reconnaît tout de suite le style de la saga, avec ce tueur démoniaque, énigmatique et cagoulé, qui tend lui aussi des pièges sadiques à ses victimes. Au niveau de la distribution, le long-métrage réunit Josh Stewart, Karley Scott Collins, Madeline Zima, Andrea Roth, Daniella Alonso et Robert Wisdom.
Attention, SPOILERS ! Arkin, ouvrier le jour et cambrioleur la nuit, pénètre un soir par effraction dans la maison de campagne d'un courtier en joaillerie qu'il pense en voyage avec les siens.

Il espère y dérober de quoi rembourser les dettes de son ex-femme qui élève seule leur fille. Malheureusement, la demeure s'avère truffée de pièges vicieux posés par un individu masqué qui y retient les propriétaires prisonniers pour mieux les torturer. S'engage alors un chassé-croisé mortel où Arkin va tenter de libérer l'entière famille tout en essayant d'échapper lui-même à un tueur en série retors surnommé le collectionneur. En l'occurrence, The Collector n'a pas bénéficié d'une sortie en dvd.
Relégué dans la catégorie "direct-to-dvd", le film aurait probablement mérité une petite sortie dans les salles obscures. En outre, The Collector n'a pas à rougir de la comparaison avec Saw premier du nom.

Mieux encore, le film dépasse son modèle et s'impose comme l'un des meilleurs torture porn de ces dernières années. The Collection oscille entre plusieurs genres : le gore qui tâche, de nombreux pièges, un huis clos tendu se déroulant presque exclusivement dans une maison isolée au beau milieu de nulle part et le home invasion. En résumé, The Collection joue habilement avec les dernières tendances du moment. Est-il exceptionnel pour autant ? La réponse est hélas négative.
Néanmoins, pour une production de ce genre, la qualité reste plutôt satisfaisante. Après Freddy Krueger, Jason Voorhees et Michael Myers, le "collectionneur" s'impose comme le nouveau croquemitaine symbole de la cruauté et de la terreur.

Contrairement à ses prédécesseurs, ses véritables intentions sont volontairement éludées, probablement afin d'entretenir le mystère sur l'identité de ce tueur cagoulé. Cependant, le film délivre quelques informations sur ce psychopathe "dézingué du bulbe". Par exemple, il voue une passion débordante pour les insectes et les araignées. Surtout, le collectionneur fonctionne, agit et assassine telle une bête sauvage, un redoutable prédateur, guettant patiemment sa proie.
D'une intelligence redoutable, il est le digne épigone de Jigsaw (le tueur au puzzle). Lui aussi tend des pièges machiavéliques et nargue à la fois la police et ses victimes. Incontestablement, Marcus Dunstan tient un croquemitaine en "or".

A partir de là, le réalisateur nous propose un huis clos sanglant et peu avare en séquences gores et furieusement gratinées. Marcus Dunstan oppose le collectionneur à un certain Arkin, un petit larron sans envergure, devenu cambrioleur pour éponger ses dettes. Marcus Dunstan a la bonne idée de confronter le tueur et son nouvel assaillant dans l'exiguïté d'une demeure transformée en "Luna Park" de l'horreur. Encore une fois, le spectateur reconnaîtra la filiation avec Saw et ses pièges diaboliques.
Le film propose plusieurs séquences d'anthologie, quitte parfois à sombrer un peu dans le ridicule, à l'image de ce chat dilacéré par de l'acide sulfurique. Ensuite, on relève tout de même quelques ellipses et maladresses. Par exemple, comment le tueur a-t-il pu poser autant de pièges en si peu de temps ? Mais ne soyons pas trop sévères, à défaut d'être exceptionnel, The Collection reste un film d'horreur d'une redoutable efficacité. Une bonne surprise donc.

Note : 14/20

 Alice In Oliver