L'odeur de la mandarine (2015) de Gilles Legrand

Gilles Legrand nous revient après l'excellent "Tu seras mon fils" (2010), et avec ce film il nous fait vraiment ses premiers films plus conventionnels "Malabar Princess" (2003) et "La Jeune fille et les loups" (2007). Gilles Legrand signe là un film romanesque dans un style littéraire qui nous fait penser à une grande adaptation à la manière de "Lady Chatterley" de Pascal Ferran (pour citer le réalisateur lui-même, qui cite aussi "La Leçon de piano" comme source d'inspiration). Sauf que les co-auteurs (scénario de Guillaume Laurant sur une idée de Legrand) signent là une oeuvre originale et un scénario digne des plus beaux romans classiques. 1918, un officier mutilé offre le mariage à son infirmière en deuil pour tenter de revivre, sauf que tout n'est pas si simple...

L'odeur de la mandarine (2015) de Gilles LegrandL'odeur de la mandarine (2015) de Gilles LegrandNote : L'odeur mandarine (2015) Gilles LegrandL'odeur mandarine (2015) Gilles LegrandL'odeur mandarine (2015) Gilles Legrand

Reconstitution parfaite, magnifiques décors, importance capitale de la faune et de la flore et une atmosphère à la fois bucolique et pesante. Un écrin idéal que Legrand met en image avec son directeur photo (sur tous ses films) Yves Angelo. On a droit à des scènes sublimes et inspirées, à de vrais instants de grâce. Peu de personnages mais un casting solide et judicieux où on reconnait que de grands noms, ou presque... Les seconds rôles sont tenus de manière fabuleuse par Hélène Vincent, Dimitri Storoge ou encore l'inénarrable Michel Robin. L'officier est interprété par le toujours remarquable Olivier Gourmet, lequel forme un couple en proie à la peur et au deuil avec une jolie infirmière jouée par l'inconnue Georgia Scalliet, jeune pensionnaire de la Comédie Française qu'on va revoir à coup sûr bientôt sur grand écran. Si on acquiesce la filiation (voulue et annoncée) avec "Lady Chatterley" et "La Leçon de piano" sur plusieurs points on aurait, pourtant,apprécié un tout petit peu plus de sensualité. Ensuite, si les métaphores animalières sont magnifiquement mises en image on aurait pu éviter les parties rêves qui ajoutent de la fantasmagorie inutile. De l'amour mais pas réellement de passion, des sentiments vrais et plantés dans le réel plutôt que les émois de jeunes amants pour un beau film romanesque mais sans prince ni princesse, juste un homme et une femme que la vie n'a pas épargnés.

Critiques De Films

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