Les poings contre les murs

Les poings contre les mursUppercuts, directs et quelques crochets
19 ans, mineur surclassé, car hyper violent ; Eric Love (çà s’invente pas) est incarcéré dans un quartier de haute sécurité avec des adultes parmi les plus dangereux du pays (R.U.). Très vite, il fait le choix de montrer à tous (détenus, matons, direction) qu’il n’est pas de ceux que l’on embête et çà donne lieu à des scènes très violentes. Mais voilà, en taule, il va faire une rencontre déterminante pour lui. Cette dernière va aussi orienter le film de l’action à l’affectif. Cette bonne surprise scénaristique, pour moi, permet de sortir du film de prison classique. Pour les spectateurs qui comme moi adore découvrir le film complètement, ne lisez pas la fin de ce paragraphe. Il rencontre son père, un gros caïd en taule depuis longtemps et pour longtemps encore. Il ne l’a pas vu depuis ses 5 ans. Il s’impose alors de se faire seul et va tout faire pour éviter un traitement de faveur lié à l’aura de son père dans la centrale. Du côté du père, devant ce fils fuyant, se joue une vraie histoire de rédemption paternelle en milieu carcéral.Des éruptions de violence primaire d’Eric, le film s’intéressera peu à peu à sa fragilité ; emmuré dans sa cellule mais surtout enlui-même. Ce film apporte un souffle nouveau au film de prison traité bien souvent par le cinéma. Genre très codifié, David Mc Kenzie évite l’écueil de reproduire une vulgaire copie des classiques. Un vrai film choc hyper documenté dont on ne sort pas indemne. Remué, bringue ballé dans un grand huit de violence et de tension durant 1h30 ; ce rythme ultra soutenu ne permet même plus de prendre du recul par rapport aux événements ; une machine à laver. Cet huis clos bien mené s’est vu primé à Beaune du Prix du Jury ; bien mérité puisqu’il a été un film référence de l’année cinématographique 2014. Et il a surtout permis de révéler un jeune acteur britannique imprégné à 100% du rôle ; un Jack O’Connell effrayant dans ses extrêmes. Bon y’a bien quelques clichés : matons fermant les yeux, direction corrompue, agression sous les douches, règlement de compte entre détenus… Mais un bon film ou l’Angleterre regarde encore unefois sa violence juvénile droit dans les yeux.
Sorti en 2014 
Note: 16/20