La première partie de cet article se trouve ICI :
ON A BESOIN D’HISTOIRES – PART 1
Que ce soit en apparences ou par leurs comportements, le protagoniste et l’antagoniste s’opposent. Cette notion de personnages, de sentiments, d’états psychologiques, de valeurs opposés, inversés ou contraires crée une polarité.Robert McKee a déjà proposé ce concept de polarité en décrivant les Story Values et Story Events. Ce qui fonctionne bien avec ce dispositif dramatique, c’est qu’il peut s’appliquer à d’autres éléments dramatiques autre que l’antagoniste et le protagoniste. En fait, plus vous aurez l’occasion d’illustrer des polarités au cours de votre histoire, plus grand sera l’impact du conflit et par voie de conséquence, l’intérêt du lecteur (cet intérêt étant intrinsèquement lié à la qualité des conflits décrits).
A lire :
ROBERT McKEE : STORY VALUES
ROBERT McKEE : STORY EVENTS, STORY VALUES ET STRUCTURE
L’intrigue
Les qualités que l’on doit retrouver dans une intrigue sont intimement liées au personnage mais comme elles impliquent des événements extérieurs à celui-ci, elles peuvent être considérées séparément. Un bon exemple de cette notion est le rôle du conflit dans une histoire : plus les obstacles (traduction visuelle du conflit) sont puissants et rendent le chemin à suivre de plus en plus compliqué (pour que le personnage puisse atteindre son objectif) et plus l’intrigue sera passionnante.
Si le personnage ne fait face à aucun obstacle au cours de son aventure, il n’y a pas d’aventure. C’est la nature et la fonction du conflit de fournir des obstacles entre le personnage et son but.
Et si le personnage n’avait pas d’objectif, il y aurait un problème pour développer une intrigue. Et dans le cas contraire, et si cet objectif n’était pas atteignable ? L’auteur pourrait alors se concentrer sur le conflit inhérent au fait que l’objectif est irréalisable.
Une intrigue ne peut exister séparément du personnage. Le personnage, l’intrigue et le conflit sont liés les uns aux autres de manière complexe certes mais certaine et vitale pour l’histoire.
Une des dimensions en jeu dans le conflit est la qualité et la quantité de la volonté du personnage à vouloir réussir son objectif. Est-ce que le personnage veut vraiment, a le désir incoercible ou le besoin nécessaire d’accomplir son objectif ? Plus le désir est grand, plus le conflit le sera.
Le parallèle avec l’intrigue fonctionne aussi. Plus importante sera la résistance au-travers d’un antagoniste ou d’autres forces (peut-être incarnées), plus le potentiel d’un conflit sera grand.
Souvenez-vous que les obstacles rencontrés par le personnage sont de deux natures différentes : externe (un lieu, la nature, un autre personnage) ou interne (un problème moral, un cas de conscience, généralement une blessure qui remonte à l’enfance du personnage…).
Ce que le lecteur doit comprendre est que les obstacles ou les épreuves rencontrées sont la source du conflit. Il y a une ironie dramatique à l’œuvre ici dans le fait que le lecteur comprend clairement les sources du conflit (il sait d’où elles viennent et pourquoi elles surgissent) alors que le personnage ne réalise vraiment et ne comprend vraiment ce qui lui arrive qu’au fur et à mesure du déroulement de l’histoire.
Le tissu même de votre histoire est le combat que livre le personnage principal pour surmonter ses problèmes. La motivation de vouloir triompher du conflit est fondamentale et ce désir est ce qui alimente notre identification avec le personnage et la compréhension que nous pouvons acquérir de lui. Les bonnes histoires ont tendance à avoir un puissant conflit associé à un personnage que nous comprenons et dont la motivation principale, le désir incoercible alimentent l’histoire.
Ce qu’il est important de noter dans une histoire qui accroche bien un lecteur, c’est l’interprétation spécifique qu’elle donne d’une situation déjà expérimentée par le lecteur. Prenons l’exemple d’une rentrée des classes. Cette situation évoque toutes sortes d’associations dans l’esprit de chacun de nous. C’est une expérience connue du lecteur. Là où l’auteur joue, c’est lorsqu’il parvient à rendre cette situation encore plus intéressante en suscitant la curiosité du lecteur en incorporant dans cette situation un nouvel élément dramatique. Considérez par exemple que lors de cette rentrée des classes, un nouvel étudiant arrive. Mais au lieu d’être âgé de 14 ou 15 ans comme la plupart des élèves, il a 40 ans.
L’auteur utilise une situation connue du lecteur (mariage, anniversaire, funérailles, rentrée des classes ou toute autre situation susceptible de posséder une certaine universalité) et aiguise notre appétit en y introduisant un nouveau facteur (qui sied à son thème, bien entendu).
Un autre point important que tout auteur devrait considérer avant de débuter son histoire, c’est justement le moment où il décide de débuter son histoire, c’est-à-dire ce moment (ou la situation) dans laquelle l’auteur immerge (sans lui demander son autorisation) son lecteur. La situation initiale devrait porter en elle de réelles possibilités dramatiques.
Si votre Opening Image montre un homme sur le point d’être pendu, la question dramatique que cette Opening Image soulève sera la substance même de votre histoire.
A lire :
L’IMPORTANCE DE L’OPENING IMAGE
MICHAEL HAUGE & L’OPENING IMAGE
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