Rollerball - 1975 (Les gladiateurs du futur)

Par Olivier Walmacq

genre: science-fiction, action (interdit aux - 12 ans)
année: 1975
durée: 2h05

l'histoire : En l'an 2018, les cadres dirigeants se sont substitués aux hommes politiques, et les Etats ont été remplacés par six départements mondiaux : Énergie, Luxe, Alimentation, Logement, Communications et Transports. Grâce à cette organisation, tous les hommes jouissent d'un confort matériel inégalé. Mais une société en paix a besoin de purger les pulsions violentes de ses membres. C'est dans ce but qu'a été créé le rollerball, un sport très violent, à la fois mélange de hockey, de boxe, de football américain... Jonathan E., capitaine de l'équipe de Houston et véritable star mondiale, se voit un jour convoqué par Bartholomew, l'un des plus importants organisateurs du rollerball. Craignant la popularité de Jonathan, il souhaiterait voir celui-ci prendre sa retraite. Mais cette proposition n'est pas du goût du sportif, qui refuse. Entre les deux hommes commence alors, par matchs interposés, une lutte sans merci.

La critique :

Norman Jewison est un acteur, producteur, scénariste et réalisateur canadien, à qui l'on doit plusieurs grands classiques du cinéma : Dans la chaleur de la nuit, L'Affaire Thomas Crown (la version de 1968), Un Violon sur le Toit, ou encore Jesus Christ Superstar. Vient également s'ajouter Rollerball, sorti en 1975. A l'origine, le long-métrage est l'adaptation d'une nouvelle, Meurtre au jeu de boules, de William Harrison. L'écrivain, qui est également professeur à l'université du Kansas, assiste à un match de basket-ball. Hélas, la partie tourne très vite au pugilat général.
William Harrison remarque que les spectateurs s'enthousiasment surtout pour les coups de poing portés par les joueurs plutôt que pour le jeu lui-même.

William Harrison tient le scénario de son opuscule et décide d'écrire une histoire qui tournerait autour d'un sport ultra violent, mélangeant à la fois le hockey, le motocross et le football américain. En 1973, Norman Jewison découvre la nouvelle d'Harrison et contacte l'écrivain pour transposer son livre à l'écran. Au niveau de la distribution, Rollerball réunit James Caan, John Houseman, Maud Adams, John Beck, Moses Gunn, Pamela Hensley, Barbara Trentham et Ralph Richardson.
Attention, SPOILERS ! En l'an 2018, les cadres dirigeants se sont substitués aux hommes politiques, et les Etats ont été remplacés par six départements mondiaux : Énergie, Luxe, Alimentation, Logement, Communications et Transports. Grâce à cette organisation, tous les hommes jouissent d'un confort matériel inégalé.

Mais une société en paix a besoin de purger les pulsions violentes de ses membres. C'est dans ce but qu'a été créé le rollerball, un sport très violent, à la fois mélange de hockey, de boxe, de football américain... Jonathan E., capitaine de l'équipe de Houston et véritable star mondiale, se voit un jour convoqué par Bartholomew, l'un des plus importants organisateurs du rollerball.
Craignant la popularité de Jonathan, il souhaiterait voir celui-ci prendre sa retraite. Mais cette proposition n'est pas du goût du sportif, qui refuse. Entre les deux hommes commence alors, par matchs interposés, une lutte sans merci. Rollerball s'inscrit dans la grande tradition des films de science-fiction des années 1970.

En résumé, le film de Norman Jewison aborde de nombreuses thématiques, entre autres, une société hégémonique et autoritaire, désormais dirigée par des technocrates soudoyés par l'argent et un système de plus en plus consumériste. En ce sens, Rollerball fait partie de ces films visionnaires, décrivant déjà une société vouée à la déréliction, la décrépitude et la décadence.
Surtout, Rollerball invente un nouveau genre : la science-fiction et les sports de combat. Cette idée sera notamment reprise dans Running Man de Paul Michael Glaser et dans La Course à la Mort de l'An 2000 de Paul Bartel. Ensuite, Rollerball fera l'objet d'un remake homonyme (fade et inutile), pourtant réalisé par les soins de John McTiernan en 2002.

Contrairement aux apparences, Rollerball ne propose pas vraiment une vision de l'avenir, mais plutôt un retour au passé. En effet, le jeu vedette du film s'apparente à une version moderne et motorisée des jeux du cirque et de l'arène. Autrement dit, la société du futur flagorne nos instincts les plus sauvages et les plus primitifs afin de maintenir l'humanité dans une certaine obédience et servitude.
Les joueurs du Rollerball ne sont ni plus ni moins que des gladiateurs des temps modernes. Pourtant, très vite, le film se détache de son contexte totalitaire pour se concentrer sur les aventures de Jonathan E. (James Caan), sportif redoutable et accompli. Adulé par le public, il est la star et la vedette du Rollerball.

Pour des raisons politiques, les dirigeants cherchent à évincer Jonathan. A partir de là, Rollerball se transforme en un véritable pamphlet contre notre société dictatoriale et hédoniste. A certains moments, le film s'éloigne volontairement des pistes de l'arène pour nous décrire le passé de son sportif émérite. Par exemple, on apprend que Jonathan a été séparé de celle qu'il aimait.
Dans ce futur proche, le sexe féminin est ridiculisé et destiné à servir d'appât sexuel à une virilité de plus en plus barbare et exacerbée. S'ajoute également une dimension écologique avec ces quelques spectateurs qui se divertissent et s'amusent en brûlant et en sacageant des arbres. Néanmoins, les matches de Rollerball restent la priorité du film. Sur ce dernier point, Norman Jewison signe plusieurs séquences d'anthologie : la mort (ou presque...) de l'équipier de Jonathan, le lancement de la première balle qui transforme le jeu en une sorte de flipper géant et mortel, et les incendies qui viennent émailler un match final d'une rare violence et cruauté... Bref, Rollerball dissémine de nombreuses idées, parfois un peu trop éparses ou laconiques, pour convaincre sur la durée.
Mais ne soyons pas trop sévères, nous sommes en présence d'un bon film de genre et d'une solide référence. Bref, Rollerball n'a pas usurpé son statut de film culte.

Note : 16/20

 Alice In Oliver