Where The Dead Go To Die (Totalement underground !)

Par Olivier Walmacq

genre: underground, trash, gore, inclassable, extrême (interdit aux moins de 18 ans)
Année: 2012
durée: 1h36

l'histoire : Labby, un chien doué de parole, guide un groupe d'amis à travers différentes dimensions où ils se retrouvent confrontés à l'avènement de l'antéchrist qui a choisit la mère de l'un d'eux pour naître.  

la critique :

Jimmy ScreamerClauz fait partie de ces artistes underground et totalement à part dans l'univers de l'art et de la culture. Dès l'âge de 13 ans, le jeune éphèbe se spécialise dans la musique et dans la conception de jeux vidéos. Jimmy ScreamerClauz se passionne alors pour la musique techno et hardcore. Il décide de transposer son univers cauchemardesque au cinéma.
Il réalise ainsi plusieurs courts-métrages d'animation sanglants avec des personnages étranges qui copulent et s'estropient les uns et les autres. Peu à peu, Jimmy ScreamerClauf peaufine l'écriture de ce qui va devenir Where The Dead Go To Die, sorti en 2012. Que les choses soient claires : on tient probablement là le film d'animation le plus barré, le plus trash et le plus underground jamais réalisé !

Les âmes sensibles sont donc priées de quitter leur siège et d'aller faire un petit tour. En l'occurrence, le scénario se divise en trois segments bien distincts. Attention, SPOILERS ! Un gamin issu d’une famille qui le déteste planifie l’avortement de sa mère. Un jeune adulte se drogue aux hormones prélevées dans le cerveau des cadavres encore frais. Un gamin difforme s’initie au monde de l’amour et de la sexualité.
Le récit de Where The Dead Go To Die est complètement éclaté, dilacéré, abscon, retors et sybillin. Même le spectateur averti aura tout intérêt à bien s'accrocher pour suivre les délires oniriques et fantasmagoriques de cette pellicule gore et extrême. En outre, la violence de Where the Dead Go To Die atteint les plus hauts sommets de l'outrecuidance.

Vous pouvez donc oublier les hentai et les fantasmes gores japonais, plus connus sous le nom d'Urotsukidoji. Where the Dead Go To Die s'apparente à un périple sous acides et LSD plongeant le spectateur dans le cerveau malade de ses différents protagonistes. Avec Where the Dead Go To Die, Jimmy ScreamerClauz aborde plusieurs thématiques : la religion qu'il brocarde, tance et vitupère, une sexualité totalement débridée, le satanisme et l'aliénation mentale.
La première section reste de loin la plus folle, la plus dérangeante, la plus outrancière et la plus écoeurante. Dans Where the Dead Go To Die, les enfants ne sont pas épargnés. D'ailleurs, la première partie du film se focalise sur les aventures d'un jeune gosse de 8 ou 9 ans.

Répudié et ostracisé par ses parents, le marmot fait la connaissance de Labby, un gros chien noir aux yeux rouges et à la langue fourchue. C'est aussi cet étrange animal à l'aura maléfique qui est le fil conducteur de l'histoire. Dans chaque section, il a pour but de cornaquer le héros dans les méandres les plus tortueux de la folie et du mal. Par exemple, dans la première partie du film, le jeune moutard assiste au meurtre de ses parents. Le clitoris de sa mère est nûment déchiré par les crocs de Labby.
L'animal satanique finit par extirper et dilacérer un rejeton du ventre de la parturiente. Quant au jeune gosse, on le voit forniquer avec le chien puis avec sa mère décédée, le tout dans un bain de sang et sur une musique techno, trash et hardcore. Tout un programme ! 

Vous l'avez donc compris. Where the Dead Go To Die ne recule absolument devant aucun tabou et aucune excentricité. Ici, toutes les insanités et obscénités sont permises. C'est aussi pour cette raison que Jimmy ScreamerClauz a choisi le format de l'animation pour mettre en forme et en exergue ses délires les plus insensés. Une telle boucherie serait totalement inimaginable dans un long-métrage avec de vrais acteurs. Quant aux autres sections du film, elles aussi nous plongent en plein cauchemar éveillé. 
Where the Dead Go To Die nous présente toute une gamme de personnages secondaires énigmatiques aux intentions sadomasochistes et pernicieuses. Ainsi, la seconde section s'inscrit dans la logique de la première. Cette fois-ci, le film d'animation suit les aventures d'un adulte probablement trentenaire, drogué aux amphitamines.

Là aussi, le long-métrage nous présente toute une série de priapées à la fois grotesques et graveleuses. Difficile de résumer cette section, finalement encore plus étrange que la précédente. Néanmoins, dans cette seconde partie, Jimmy ScreamerClauz multiplie les symboles religieux et sataniques. Le mal et plus précisément l'Antéchrist semblent se nourrir de nos pulsions les plus archaïques et primitives. Le héros cédera lui aussi à la tentation du péché et aux plaisirs sexuels les plus malsains et les plus débridés. Dans la troisième et dernière partie, le film se focalise sur le portrait d'un nouveau "freak", encore un pauvre gosse, cette fois-ci difforme, au visage lacéré, et qui présente une excroissance, une sorte de double face schizophrénique.
Cette fois-ci, le film se concentre sur l'esprit malade de ce jouvenceau, qui semble souffrir d'hébéphrénie mentale. 

Transporté dans un périple initiatique à la trajectoire funeste, l'adolescent s'éprend d'une jeune éphèbe, elle aussi condamnée à la mort et à la déréliction... En vérité, difficile d'analyser et de décortiquer un film tel que Where the Dead Go To Die tant le long-métrage brille par ses anamorphoses. Clairement, Jimmy ScreamerClauz se permet tous les excès dans une cacophonie générale et dissonante.
Parfois inaudible, Where the Dead Go To Die repose finalement sur une succession de priapées malsaines, d'images tarabiscotées, de délires gores, sataniques et potaches, de fantasmes morbides et sexuels et de diverses agonies se terminant toujours dans l'hystérie générale. Pervers, malsain, trash, nihiliste et extrême, Where the Dead Go To Die l'est. Assurément.
Certains fans de Jimmy Screamerclauz exaltent les qualités outrancières et sauvages du film. Les autres fustigeront probablement son graphisme d'une rare laideur, ainsi qu'une animation brouillonne et approximative. Bref, vous l'avez compris : on tient là le ou l'un des plus gros OFNI (objet filmique non identifié) de ces cinq dernières années.

Note : ?

 Alice In Oliver