Scenario : pieges a eviter – part 2

Par William Potillion @scenarmag

Suite de notre article sur les pièges à éviter lors de l’écriture de votre scénario.
La première partie de cet article se trouve ICI
SCENARIO : PIEGES A EVITER – PART 1

Une histoire qui développe la prémisse

Une fois déterminée votre prémisse, il faut s’y tenir. Un bon script est celui qui conte une histoire à partir d’une prémisse (et une seule, pas de digression) et qui la découpe généralement en trois actes pour l’emmener vers une conclusion logique et passionnante.
Nous parlions de digressions parce que celles-ci sont souvent le moyen de sortie pour les auteurs non pas bloqués (dont la muse est soudain en panne ou parce qu’ils ont tellement compliqués leur intrigue qu’ils s’en sont embourbés) mais manquant de confiance en eux pour combler le plus souvent un acte Deux qui est le plus terrifiant d’entre tous.
il arrive aussi que l’auteur parte dans toutes les directions. La prémisse est à prendre comme une boussole qui indique dans quelle direction votre histoire doit se rendre. Simplement dit, en tant qu’auteur, vous devez savoir où vous allez car il est très frustrant pour un lecteur de s’investir sur ce qu’il suppose être votre concept et de rester lèvres pendantes dans l’attente de réponses qui ne viendront jamais. Votre histoire soulève des questions. Votre boulot d’auteur est d’y répondre.
Non seulement, votre prémisse doit être clair dans votre esprit pour qu’elle le soit dans celui de votre lecteur et vous devez aussi tirer le maximum que vous le pouvez de cette prémisse.

A lire :
QUE FAIRE AVEC VOTRE IDEE ?
COURT-METRAGE : LES ELEMENTS DU SCRIPT

Le script ne doit pas être prévisible

Votre histoire appartient à un genre. Ce genre a des codes. Un usage aveugle de ces codes conduit à un déroulement prévisible de votre intrigue. Cela ne signifie pas que vous devez réinventer la roue mais vous devriez lui donner un tour nouveau c’est-à-dire reprendre ce qui caractérise le genre choisi mais le revisiter en vous posant simplement la question : Et Si ?
Pour avoir une idée un peu plus précise du genre que vous souhaitez aborder, nous vous conseillons (très sérieusement) de vous référer aux genres tels que les a définis Blake Snyder à-travers Save The Cat!

A lire :
QUESTIONS D’INTRIGUE
BLAKE SNYDER SAVE THE CAT!

Une intrigue facile à suivre

Il y a une tendance chez de nombreux auteurs à ne pas vouloir suivre un déroulement logique et chronologique pour leur histoire. Il en résulte une narration décousue (ce n’est pas nécessairement un mal) faite de fragments d’histoire qui apparaissent dans un ordre chronologique bouleversé ou qui font mention à des lieux différents où l’action se joue en parallèle avec celle d’autres fragments : les flashbacks, intrigue secondaire et B Story, séquences oniriques et autres astuces dramatiques du même acabit.
Si le thème ou le concept de l’histoire se prête à l’utilisation de tels outils, il n’est nullement défendu d’y avoir recours. Cependant, ils ne doivent pas être employés à sortir l’auteur d’une impasse (dans laquelle il s’est mis lui-même). Il vaut mieux se livrer à une réécriture du passage qui pose problème plutôt que d’avoir recours à un artifice qui va contourner le problème sans le résoudre.
En tout cas, n’alambiquez pas votre intrigue au point que toutes les pérégrinations de vos personnages, rebondissements, machinations… deviennent si complexes que le lecteur ne s’y retrouve plus et ne comprenne plus votre histoire. Si vous lui donnez une raison pour ne pas continuer à lire votre script, vous n’aurez pas de seconde chance.

La dynamique de l’intrigue

Une fiction dramatique efficace est une fiction qui se construit continuellement entre l’incident déclencheur et l’inévitable climax. Cette dynamique crée l’intensité et l’élan qui nourrissent l’intrigue.

Un climax passionnant qui résout le conflit central de l’histoire

Considérez toujours que le climax n’est pas seulement de l’action pure. Sa fonction principale est de répondre à la question soulevée par votre histoire. Un climax doit donc être à la fois passionnant à suivre avec une action soutenue mais doit aussi résoudre d’une manière ou d’une autre le problème de votre héros.
C’est cela le climax : depuis le début de votre histoire, votre personnage principal trimbale un sérieux problème. Il se bat contre ce problème à la fois de l’extérieur mais aussi de l’intérieur car il ne pourra de toutes façons résoudre le problème extérieur s’il ne parvient pas au préalable à trouver en lui les réponses à son conflit intime, personnel c’est-à-dire habituellement qu’il doit réussir à refermer une blessure ouverte depuis généralement son enfance (bien qu’il peut y avoir d’autres sources mais elles se situent très souvent dans le passé du personnage, de toutes façons).
Pour être satisfaisant, le climax doit permettre au protagoniste de trouver toutes les réponses à son problème, une révélation empaquetée dans une action vive, effrénée.

A lire :
LE CLIMAX

Une conclusion qui soit logique, satisfaisante et surprenante

Il n’y a rien de plus barbant pour un lecteur que de voir arriver la fin de l’histoire dès la moitié de celle-ci. Bien sûr qu’il peut continuer à tourner les pages mais si la conclusion de votre histoire corresponds à ce qu’il avait deviné depuis un moment, sa déconvenue vous coûtera cher. il lui faut donc une fin qui soit inattendue et surprenante.
Cependant, celle-ci ne devra pas faire appel à un Deux Ex Machina pour tirer l’auteur d’affaires. Un dénouement qui n’est pas logique, qui n’est pas cohérent avec les événements qui ont mené jusqu’à lui aura le même effet désastreux sur le lecteur qu’une fin prévisible.
Un ultime rebondissement n’a de valeur que s’il fait sens.

Des dialogues intelligents, caractéristiques et concis

A lire :
TRUCS POUR DIALOGUES
LES DIALOGUES TRADUISENT LA PENSEE
DIALOGUES : LES CONSEILS DE WILLIAM C. MARTELL
LES 4 METHODES POUR UN DIALOGUE EFFICACE
DIALOGUES

De l’action : A l’écran, oui…

Pour le lecteur de votre scénario, l’action décrite est la chose qu’il est le plus difficile à lire. La raison en est qu’il s’agit de descriptions souvent longues et ennuyeuses et qui parviennent rarement (par l’afflux de détails fournis) à convaincre le lecteur de l’efficacité desdites scènes d’action. En effet, il est difficile de laisser vagabonder son imagination lorsque le moindre fait est décrit avec force détails.
Il est préférable d’écrire des paragraphes brefs de deux ou trois phrases captant l’essense de la séquence. Ceux-ci seront ensuite interprétés par les personnes adéquates.

Cet article est librement inspiré de
Ray Morton