A l’approche de plus en plus imminente du Réveil de la Force qui devrait sans aucun doute faire exploser les scores du box office mondiale, et après avoir parlé de la controversée prélogie, il est temps de s’attaquer maintenant au film avec lequel tout le phénomène Star Wars a démarré, je viens sur parler de celui qui est devenu l’épisode IV - Un Nouvel Espoir qui génère toujours autant de culte !
Après le succès public et critique de son second film American Graffiti, George Lucas voudrait se lancer dans une nouvelle aventure cinématographie, celle du space opera. Mais n’ayant pu racheté les droits de Flash Gordon, il va donc se consacrer à l’écriture de son propre univers se déroulant il y a bien longtemps, dans une galaxie lointaine. Il va donc plancher pendant plusieurs années sur le scénario de son film qu’il imagine déjà comme une grande saga spatiale et exotique à l’histoire et aux personnages complexes et mythologiques. Largement influencé par le western, les samourai, la SF, les films de guerre, les comics et l’esprit pulp, mais aussi par les travaux de Joseph Campbell sont histoire évolue de différentes manières au fil des réécritures avant d’aboutir à celle qui sera sur grand écran.
En même temps, il démarche plusieurs studios pour produire le film mais après plusieurs refus car le scénario n’est pas abouti et que le genre du space opera est largement désuet, seule la Fox se montrera intéressée pour deux raisons. La première est que le précédent film de Lucas a très bien fonctionné, l’autre étant l’accord sur le merchandising qui est conclu avec le réalisateur. Une décision anodine sur l’instant mais qui se révélera cruciale ensuite dans la réussite financière de Lucas. Alors la pré-production commence en même temps que les ré-écriture du scénario avec des dessins de Ralph McQuarrie qui finissent de convaincre les investisseurs et la création d’ILM afin de répondre aux grandes innovations demandées par le film.
En soit, la pré-production de ce premier Star Wars est déjà un véritable roman qui se poursuivra avec un tournage difficile en Tunisie et des acteurs qui se demandent bien ce que peuvent parfois vouloir dire leurs lignes de dialogues. Mais toujours est-il que l’histoire fonctionne très bien. A travers le point de vue très bien trouvé de ces 2 droïdes qui seront toujours les témoins de l’histoire de Star Wars, nous assistons à la destinée du jeune Luke Skywalker qui s’accompli, forcé de quitter sa planète pour aller délivrer une princesse d’une station spatiale et du terrible Dark Vador en compagnie d’un vieux mentor lui enseignant la Force et d’un mercenaire qui ne sera là que pour l’argent avant de devenir l’un des héros de l’alliance rebelle.
L’histoire et son fond peuvent sembler simplistes et manichéens car issus tout droit des mythes que l’on connait déjà depuis des années et c’est justement ce qui fait la force du récit de Lucas. Une histoire simple aux personnages attachants et forts (la princesse Leia manie aussi bien le verbe que les armes, loin de la cruche de service) et un univers riche comme le montre l’ambiance de la cantina dès le premier tiers du film. Il n’en faut pas plus pour mériter l’adhésion des spectateurs, d’autant plus que le film est rempli de morceaux de bravoure, et ce, dès les premières images avec ce vaisseau spatial géant traversant l’écran. Avec des images fortes comme ces sabres lasers, la force, le masque noir de Vador ou la bataille spatiale finale, mais aussi les effets visuels inédits et surtout la musique symphonique impressionnante et entêtante de John Williams, c’est un véritable spectacle qui fait honneur à la salle de cinéma qui nous est offert et qui fera pétiller les yeux des gamins de tout le monde occidental.
Inutile de s’étendre bien longtemps sur la réussite technique du film et sur son histoire connue de tous. On sait bien que le film a fait énormément pour le cinéma hollywoodien, donnant une nouvelle dimension aux effets visuels avec ILM, faisant de Harrison Ford une star en puissance pour les années 80, confortant la notion de blockbuster née quelques années auparavant avec les Dents de la Mer, innovant dans la notion du merchandising. Avec une communication travaillée, le film est un véritable triomphe inattendu en salles, créant des files d’attentes interminables. C’est bien simple, plus qu’un phénomène, c’est tout un pan de pop culture qui est né en 1977 à la sortie du film avec son monde et ses personnages inoubliables. Un succès phénoménal pour un film ultra rentable qui donnera évidemment lieu à une suite mais qui fera que George Lucas s’enfermera petit à petit dans une prison dorée, jusqu’à ignorer l’avis des fans en ressortant, 20 ans plus tard, des version retravaillées de ses films qui vont ainsi conquérir une nouvelle génération mais sans le charme originel découvert à l’époque. Quoi qu’il en soit, impossible d’ignorer ce tournant pour le cinéma à grand spectacle et la culture populaire qui résonne encore aujourd’hui.