Genre: horreur, gore, trash (interdit aux - 18 ans)
Année: 2006
Durée: deux courts-métrages de dix minutes
L'histoire : Les meurtres et les exactions de deux tueurs en série qui collectionnent les cadavres de jeunes femmes.
La critique :
Le nom de Rémy Couture ne doit pas vous évoquer grand-chose. Pourtant, le créateur et maquilleur québécois a travaillé sur les effets spéciaux de plusieurs superproductions et séries télévisées américaines : The Punisher War Zone, La Nuit au Musée ou encore La Momie : la Tombe de l'Empereur Dragon. Parallèlement, l'artiste autodictate participe, produit et réalise ses propres films indépendants : Thanatomorphose, Insane, Discopathe...
Vient également s'ajouter Inner Depravity, sorti en 2006. Très vite, toutes ces productions très violentes, sanglantes et ultra réalistes assoient la notoriété de Rémy Couture. Toujours en 2006, il crée son propre site internet : InnerDepravity.com
Le site comprend des photos et des maquillages scandaleux qui provoquent très vite les foudres, les anathèmes et les quolibets de la censure. Son site internet lui vaut même des accusations aux criminels de Corruption des mœurs en Novembre 2009 vu le réalisme de son travail. Il a subit un procès devant jury du 10 au 21 décembre 2012 au Palais de justice de Montréal, il fut heureusement acquitté le 21 décembre 2012. Quant au film, Inner Depravity, il s'agit de deux courts-métrages (donc Inner Depravity Volume 1 et Inner Depravity Volume 2) de dix minutes environ.
Chaque film se concentre sur un serial killer différent. Le premier court-métrage commence par toute une série de photos obscènes et ultra violentes montrant des cadavres de jeunes femmes déchiquetées, lacérées, estropiées, dilapidées... et j'en passe.
Puis, après cinq minutes de toute une kyrielle de photographies trash et morbides, Inner Depravity Volume 1 se focalise sur son tueur en série. Ce dernier arbore un masque énigmatique cachant un crâne presque râsé. Ce masque maléfique n'est pas sans rappeler les atours morbides et sataniques du groupe de metal Slipknot. Le film nous fait alors découvrir un criminel en proie à des crises clastiques, les genoux à terre, hurlant à la mort, se balançant sur lui-même avant de massacrer sa prochaine victime, une jeune femme brune, probablement âgée d'une vingtaine d'années.
A partir de là, bienvenue pour un jeu de massacre à l'ancienne ! Sur ce dernier point, le film se démarque par un réalisme cru et totalement nihiliste.
Visiblement, le but de ce tueur masqué est de faire languir sa victime jusqu'à l'agonie totale et irréversible. Il est aussi question de viol et de nécrophilie. Montage speed, réalisation clippesque, frénétique et limite épileptique, Rémy Couture se prend déjà pour un esthète du cinéma trash et de la dépravation. Oui clairement, Inner Depravity porte terriblement bien son nom.
On pense immédiatement aux productions allemandes des années 1980 et 1990, entre autres, aux films de Fred Vogel (la trilogie August Underground) et aux productions d'Andreas Schnass (Violent Shit, Anthropophagous 2000 et Nikos the Empaler). Incontestablement, le travail de Rémy Couture dérange les hautes autorités québécoises.
Le réalisateur et maquilleur serait le nouveau "Satan", la nouvelle bête démoniaque (à éliminer) des années 2000 et 2010 ! Si Inner Depravity Volume 1 brille en effet par son réalisme et son outrecuidance, il n'apporte cependant rien de nouveau à un genre de plus en plus sanglant et underground. Néanmoins, cette première section reste assez intéressante, notamment dans son style particulièrement soigné.
Quant à Inner Depravity Volume 2, il se démarque presque totalement de son modèle. Cette fois-ci, plus de musique trash et hardcore pour céder à une ambiance beaucoup plus nébuleuse, gothique et lyrique, un peu à la manière d'un Marian Dora sur Melancholie Der Engel. Toutefois, Inner Depravity Volume 2 adopte un rythme beaucoup plus lénifiant. Tout de suite, le ton est donné.
Le psychopathe de service ne se cache plus derrière un masque. Lui aussi s'en prend uniquement aux femmes, qu'il torture, supplice, viole et déguste avec un appétit ad nauseam et un plaisir non dissimulé. Là aussi, c'est une jeune femme qui va subir le courroux et les coups de scalpel de ce tueur en série sanguinaire. A l'instar de son modèle, Inner Depravity Volume 2 se démarque lui aussi par un réalisme froid et saisissant. Cette fois-ci, place au cannibalisme.
Aidé par une jeune demoiselle, âgée de 10 ou 12 ans maximum, le criminel offre le bras déchiré de sa dernière victime à notre jeune impubère. Dans la cave du serial killer, se cache toute une artillerie éparse et diversifiée pour extirper les différents organes de la jeune femme purement massacrée et éventrée. Ici et là, le mur de la cave est parsémé de diverses photographies exaltant les crimes sordides de notre gothique psychopathe de service. Là aussi, rien de bien nouveau à l'horizon ni de spécialement innovant.
En l'état, Inner Depravity (Volume 1 et Volume 2) ne présente rien d'exceptionnel, tout du moins, si on se réfère à la concurrence actuelle. Encore une fois, un grand soin a été apporté aux effets spéciaux et aux maquillages, il est vrai, fort réussis. Bref, difficile de noter un tel travail et surtout ces deux courts-métrages. Néanmoins, les fans de l'artiste apprécieront ces deux galettes trash et underground.
Note : ?