[Avant-première] Hôtel Transylvanie 2, sans peur mais quelques reproches

Publié le 05 octobre 2015 par Rémy Boeringer @eltcherillo

Créateur pour la télé de Le laboratoire de Dexter, Genndy Tartakovsky a surtout rencontré le succès avec Hôtel Transylvanie, dessin-animé horrifique où le fils du conte Vladimir Dracula (Mel Brooks/Michel Galabru), propriétaire d’un hôtel très bizarre dans les Carpates décide de l’ouvrir à une clientèle humaine. Nous avons pu assister, ce lundi 4 octobre, à l’avant-première d’Hôtel Transylvanie 2. Scénarisé par Adam Sandler, le long-métrage d’animation est à l’image de l’acteur, souvent navrant et parfois, dans un éclair, franchement drôle.

Mavis (Selena Gomez/Virginie Efira que l’on a vu dans Caprice et Une famille à louer) et Johnny (Andy Samberg/Alex Goude) vont devenir parent. Pour Dracula (Adam Sandler/Kad Merad que l’on a vu dans Bis et Disparue en hiver), c’est une véritable joie mais un détail le tourmente. Son petit-fils va-t-il devenir un humain ou un vampire ? Alors que les deux tourtereaux partent an vacances en Californie, Dracula décide avec l’aide de ses amis Frank (Kevin James), Murray (Keegan-Michael Key que l’on a vu dans A la poursuite de demain), Wayne (Steve Buscemi) et Griffin (David Spade) de forcer un peu le destin.

L’approche des fêtes d’Halloween est évidement le moment idéal pour capitaliser sur un premier épisode qui avait fort bien fonctionné. C’est bien entendu ce que fait Hôtel Transylvanie 2. Malheureusement, hormis quelques moments de grâce comme une séance de peinture cubiste rocambolesque, le film développe un scénario convenu sans grande surprise. Ce qui a pu faire le succès de la franchise, c’est-à-dire, principalement, l’humour morbide et la présence d’un tas de monstre plus bizarres les uns que les autres, n’est qu’un réchauffé de Tim Burton mais n’en possède pas la poésie. Quelques gags à répétitions finissent par vous extorquer quelques rires notamment a ribambelle de blagues à propos de la dégénérescence des monstres devenus trop doux. A vrai dire, il manque à Hôtel Transylvanie 2 une bonne dose de rêve. En voulant tout décrire, en accumulant les portraits, le long-métrage devient fantaisiste en oubliant le fantastique.

Reste qu’Hôtel Transylvanie ne fera pas de mal à une mouche et conviendra aux plus petits. Le discours sous-jacent sur la tolérance n’est pas à sous-estimé. Même à dose homéopathique, il est toujours bon de le faire partager aux minots. Avec sa faune hétéroclite, le groupe des monstres se révèlent plus bienveillant que la famille de Johnny, famille américaine typique aux allures d’électeurs républicains. Leur fils épousent une vampire mais s’il aurait épousé une latino-américaine, le film aurait été le même. De même, la recherche idiote d’une virilité à tous prix de la part de Dracula est tourné au ridicule par les événements. Autant cela dit que la sécurisation exagéré des normes qui ne laissent plus aux enfants l’occasion de l’aventure, fut-elle au prix de petits bobos. La colonie de vacance aseptisée nous rappellent comment les cages à écureuil ou les tape-culs ont fini par disparaître de notre paysage, vestige d’un monde disparus.

Hôtel Transylvanie 2 ne sera certainement pas notre coup de cœur de l’année. Des productions comme Le petit prince le supplante largement en poésie, en aventure et en rire. Les gamins présent à l’avant-première ne s’y sont pas trompés, on a pas entendu de fous rires.n Néanmoins, à l’occasion des vacances de la Toussaint, il restera certainement l’indispensable sortie cinéma si vous avez des enfants graine de cinéphile.

Boeringer Rémy

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