A l'occasion de sa sortie en DVD & VOD, retrouvez notre critique du dernier film de David Gordon Green avec Al Pacino.
"AJ. Manglehorn, un serrurier solitaire vivant dans une petite ville, ne s'est jamais remis de la perte de l'amour de sa vie, Clara. Obsédé par son souvenir, il se sent plus proche de son chat que des gens qui l'entourent et préfère trouver du réconfort dans son travail et sa routine quotidienne."
(Source : Allociné)
Réalisateur : David Gordon Green
Scénario : Paul Logan
Musique : Explosions in the Sky
Casting : Al Pacino, Holly Hunter, Chris Messina, Harmony Korine
David Gordon Green a décidé depuis quelques années de revenir dans sa province natale pour filmer des histoires beaucoup plus terre à terre comme son dernier film Joe, avec un excellent Nicolas Cage et un prodigieux Tye Sheridan. Cette fois-ci, il revient avec une histoire autour d'un père à la recherche du bonheur.
Le film a beaucoup de détracteurs et cela peut se comprendre. Il n'est pas spécialement intéressant, l'histoire n'étant pas incroyable, et le ton et l'ambiance assez lents, etc. Mais il n'empêche que Manglehorn a réussi à beaucoup nous toucher grâce à l'excellente performance de Al Pacino, de très bons seconds rôles et avec des thèmes et une mélancolie constante qui font mouche chez nous.
AJ. Manglehorn est un serrurier proche de la retraite qui n'a qu'une seule passion : s'occuper de son chat. Il possède ainsi sa petite monotonie où il intervient dans un pan d'une vie pour débloquer une situation : un enfant bloqué dans une voiture, un vieux coffre-fort rempli de photos qui ne s'ouvrent pas. Manglehorn est quelqu'un de passage, qui vous aide et qui ne demande presque rien en échange.
Alors que cet homme débloque vos problèmes, celui-ci se traîne quelques boulets dont il n'est pas forcément très fier : sa relation avec son fils, son amour perdu, ses nouvelles rencontres avec Dawn, sa banquière et Jacob, jeune homme en quête de soi. Manglehorn est quelqu'un de très simple et n'aime pas quand les choses se compliquent. C'est ainsi qu'il a poussé de nombreuses personnes loin de lui.
Dans sa solitude, Manglehorn pense ne faire de mal à personne, mais il se fait mal à lui-même. Mal car il regrette ses choix et étant têtu, ne veut pas changer d'opinion. Manglehorn est quelqu'un de vieux jeu et ne changera jamais.
Le film suit ainsi Al Pacino dans ce rôle très tendre et doux qui vague de personnages en personnages pour arriver à une sorte de happy-end. Le film aurait pu être très chiant si il avait seulement consisté à entendre Al Pacino se parler et dialoguer sur la vie, mais le film coupe assez rapidement ses moments pour le faire dialoguer avec un autre.
Manglehorn est un personnage qui nous a beaucoup touché à travers sa fragilité qu'il ne dévoile qu'à quelques moments, mais aussi son passé trouble avec son fils et le fait qu'il essaye de se racheter. Il faut avouer que toute la situation autour de son chat toucheront les personnes ayant eu ou ayant en ce moment un animal de compagnie qu'ils aiment.
Manglehorn dialogue ainsi beaucoup sur ce qu'il a fait et ce qu'il aimerait changer. Sa rencontre avec Dawn va nous faire penser qu'il va changer, mais rapidement, le caractère naturel de celui-ci revient au galop. Manglehorn est ce qu'il est, un homme avec beaucoup de défauts.
Et ce sont ces défauts qui auront réussi à nous émouvoir. Entre la mise en scène très simple mais efficace de David Gordon Green, la musique très mélancolique, la performance de Al Pacino, Manglehorn reste une très bonne découverte.
BANDE-ANNONCE
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