San Andreas

Par Inglourious Cinema @InglouriousCine

Lorsque la tristement célèbre Faille de San Andreas finit par s'ouvrir, et par provoquer un séisme de magnitude 9 en Californie, un pilote d'hélicoptère de secours en montagne et la femme dont il s'est séparé quittent Los Angeles pour San Francisco dans l'espoir de sauver leur fille unique. Alors qu'ils s'engagent dans ce dangereux périple vers le nord de l'État, pensant que le pire est bientôt derrière eux, ils ne tardent pas à comprendre que la réalité est bien plus effroyable encore…
San Andreas – 27 Mai 2015 – Réalisé par Brad Peyton

Le film catastrophe est un genre pour lequel j'ai énormément de sympathie. Et que cela soit du pire nanar, drôle voire complètement crétin, jusqu'aux meilleurs dans leur genre comme La Tour infernale, je m'éclate a voir souvent Hollywood tenter de sauver le monde ! Car il n'y a rien de plus rassurant qu'un film catastrophe 100% made in Hollywood et le « San Andreas » de Brad Peyton fait partie de ceux là. Vous savez celui ou une catastrophe naturelle de grande ampleur s'abat sur la population, ou le héros a des problèmes familiaux et qui malgré ça se doit de sauver ses proches d'une mort certaine ! Bref le ba-ba du film catastrophe calibré et sans aucune surprise …
Sauf une, la présence au générique de Dwayne Johnson …


En Californie on trouve l'une failles sismiques les plus actives, la célèbre faille de San Andreas. Un lieu propice pour toutes les études possibles et inimaginable. L'une d'elle très prometteuse consiste à prévoir les séismes en mesurant l'intensité du champ magnétique précédant un tremblement de terre et elle est menée par deux professeurs, Lawrence Hays et Kim Park. Lorsqu'ils testent leur théorie au barrage Hoover, tout se confirme, ils peuvent prédirent les séismes. Alors que Kim Park range son matériel, il détecte a nouveau de très fortes mesures, un séisme de très forte intensité se déclenche et ravage le barrage Hoover. Une catastrophe d'une grande ampleur qui nécessite la présence d'un bon nombre de sauveteurs, comme l'expérimenté pilote d'hélicoptère Ray qui sacrifie son week-end avec sa fille pour partir sur les lieux du drame. Mais entre temps le professeurs Lawrence Hays se remet difficilement de ses émotions, une journaliste vient alors l'interroger sur le drame du barrage quand deux de ses étudiants arrivent et lui annoncent que plusieurs gros séismes vont se déclencher, des séismes d'une intensité jamais égalée ….
Je suis presque sur que résumé ainsi, vous avez envie de le voir …
Mais je vous préviens cela n'en fait pas pour autant un bon film, juste quelque chose de regardable. Ce qui est très peu, sauf pour ce genre de production dont les qualités tiennent sur les doigts d'une main.
Premier bon point avec ce « San Andreas », c'est qu'il donne ce que les bandes-annonces promettaient c'est à dire un divertissement basique, sans fioriture et qui assure le spectacle. Il n'y a donc aucune surprise et ça c'est toujours bien quand tu ne veux pas te tromper. Ensuite le scénario bien qu'extravagant ne se disperse pas ! On suit Ray et sa famille du début à la fin, on ne dévie pas et le réalisateur à même le temps de placer des « pseudo » considérations parentales au milieu, c'est balisé mais clair. Puis pour finir sur les quelques qualités de ce film, comment ne pas parler de Dwayne Johnson !!! Un acteur à l'aise dans toutes les situations, dans tous les films ou il apparaît, ici il porte littéralement le film sur ses grandes épaules ou il fait preuve de force et d'un soupçons de fragilité ! Le minimum pour ne pas avoir l'air d'un Superman Sauveteurs au rabais …
Bref si Dwayne Johnson m'a permis de l'apprécier, on est quand même devant un bon gros nanar des familles ! Et cela force le respect car un tel niveau de paresse dans l'écriture et dans la mise en œuvre d'un film de cette ampleur, on ne fait pas mieux, !!! Enfin si mais différemment, n'est ce pas Jurassic World ?
Sans être une catastrophe, la réalisation de Brad Peyton est assez insipide ! Du début à la fin, la main sur le frein à main il n'ose rien et se contente du stricte minimum, à savoir réalisé des scènes de destruction de grande ampleur avec le surplus de surenchère qui sied au statut de ce film. On verra donc plusieurs tremblements de terre, une destruction de barrage, ainsi qu'un tsunami (Le porte container … ) ! Théoriquement improbable aux vus de l'épicentre dans le film mais qui suit une certaine logique jusqu'au boutiste nanardesque. Cependant c'est linéaire, fade,sans surprise, visuellement peu travaillé mais fort heureusement pour Peyton, les scènes s’enchaînent et l'on ne voit pas le temps passé. Ce qui n'est pas le cas de toutes les parties dites « d'expositions » bien plus faibles qui sont bien trop fonctionnelles pour que l'on y adhère !
Et en terme d'écriture on est dans l'outrance et le ridicule constamment, que cela soit dans le développement de l'intrigue et de la dynamique familiale autour de Ray que dans l’enchaînement pur et simple des séquences à l'écran ! [SPOILERS] Du ridicule il y en a tout le temps, par exemple les deux sismologues s'encouragent car ils ont trouvé le moyen de détecter les séismes mais comme par hasard le jour ou ils le testent, séisme, barrage, mort et désolation. Cela continue quand le professeur Lays veut prévenir les médias, un tremblement de terre arrive ,il casse le matériel des journalistes venus l'interviewer … La famille de Ray est aussi un cas unique ! C'est une famille recomposée avec la fille qui aime son papa, l'ex qui trouve un nouveau mec plein au as mais humainement limite et les papiers du divorce s'invitent bien évidemment dans cette danse des sentiments ! Et vous l'aurez tous devinez, ce séisme hors-du commun va les faire se rapprocher, jusqu'au final presque inattendu qui les fera se remettre ensemble comme à leur début. Puis pour finir, toute la structure narrative du film est prévisible du début à la fin. Je savais a chaque instant quand les ennuis allaient arriver ; comment ils allaient s'en dépêtrer et je n'ai jamais été pris à défaut pendant les 2h que dure le film ... [END OF THE SPOILERS]
Quant au casting, il n'est pas trop mal car il a su bâtir autour de Dwayne Johnson, en le mettant en valeur mais aussi en lui donnant des camarades avec du répondant ! Pour un résultat qui tient la route. C'est surtout les deux femmes du film qui selon le souhait des producteurs « sont éloignés des clichés » qui donnent le mieux la réplique à Dwayne Johnson. Elles se débrouillent bien et que cela soit Alexandra Daddario ou Carla Gugino, on a pas de mal a les voir se débrouiller pour échapper à la mort. De plus on sent que le courant passe bien entre les trois personnages et ça c'est bien. Ensuite il y a Ioan Gruffudd qui est un parfait connard et qui fait cela avec beaucoup de naturel ; puis on trouve Paul Giamatti et Will Yun Lee en sismologue dévoués ainsi que deux jeunes acteurs, Art Parkinson et Hugo Johnstone-Burt dans le rôle des frères Taylor !
Nier la connerie de ce film ne serait pas honnête mais dans son genre "San Andreas" fait son petit effet si l'on sait ce que l'on va regarder !