Trop court est mon premier sentiment en sortant de la salle. L’histoire de Vincent – Matthias Schoenaerts – soldat qui revient d’Afghanistan et qui fait le vigile entre deux missions est bien plus complexe qu’il n’y paraît.Aurions-nous trouvé notre Kathryn Bigelow (Point Break, Démineurs, Zero Dark Thirty) dont je suis fan ?Ici, la caméra tourne autour du corps musclé du soldat, intact mais fissuré de l’intérieur.Tout en regards, en non-dits et avec un montage qui hisse la tension à un point extrême qui retombe à peine à la fin, le pari d'Alice Winocour (Augustine) est réussi.Vincent, meurtri, toujours militaire mais auquel on refuse le retour sur le terrain de guerre, prend très – trop – à cœur son travail de bodyguard qui devient une mission. Pourtant rien à voir avec Kevin Costner dans le film du même nom (avec Witney Houston), sûr de lui, hormis l’attirance pour la jolie femme du milliardaire – ici Diane Kruger –Cette dernière, dirigée avec justesse, reste sobre juste ce qu’il faut et campe un personnage suffisamment désinvolte mais pas trop pour révéler peu à peu quelques faiblesses.Ces deux personnages évoluent justement sur fond de magouilles entre hommes (sic) puissants et Maryland, la propriété du film pourrait être n’importe où et refléter quantité de situations.Ce côté universel donne plus de force encore à l’histoire de Vincent, toujours à la limite, borderline, prêt à pêter un câble, victime lui aussi mais investi de cette mission dont il s’empare viscéralement, troublé toutefois par la femme.Femme qu’il place au-dessus de tout.Ce tout est placé dans un – presque – huis-clos qui, malgré l’opulence, la richesse et l'espace, devient oppressif, étouffant et le décor remplit parfaitement son rôle. Preuve en est qu’il suffit de pas « grand-chose » pour réussir. Ce que la réalisatrice a complétement maîtrisé.Tout à la fois effrayant, mais aussi effarant de voir le sort réservé aux soldats, puis émue de la souffrance de cet homme, je suis curieuse de savoir quand il y aura rapprochement et finalement fantasme de la princesse et de son chevalier... La fin suffisamment ouverte laisse la part belle à l'imagination.Le film, savant mélange de tous ces éléments m’a convaincue haut la main et j’en redemande.
Maryland d'Alice Winocour
L'auteur de l'article : Dominique Chailan
Voir l'article originalAutrice, Réalisatrice, Raconteuse d'Histoires
Trop court est mon premier sentiment en sortant de la salle. L’histoire de Vincent – Matthias Schoenaerts – soldat qui revient d’Afghanistan et qui fait le vigile entre deux missions est bien plus complexe qu’il n’y paraît.Aurions-nous trouvé notre Kathryn Bigelow (Point Break, Démineurs, Zero Dark Thirty) dont je suis fan ?Ici, la caméra tourne autour du corps musclé du soldat, intact mais fissuré de l’intérieur.Tout en regards, en non-dits et avec un montage qui hisse la tension à un point extrême qui retombe à peine à la fin, le pari d'Alice Winocour (Augustine) est réussi.Vincent, meurtri, toujours militaire mais auquel on refuse le retour sur le terrain de guerre, prend très – trop – à cœur son travail de bodyguard qui devient une mission. Pourtant rien à voir avec Kevin Costner dans le film du même nom (avec Witney Houston), sûr de lui, hormis l’attirance pour la jolie femme du milliardaire – ici Diane Kruger –Cette dernière, dirigée avec justesse, reste sobre juste ce qu’il faut et campe un personnage suffisamment désinvolte mais pas trop pour révéler peu à peu quelques faiblesses.Ces deux personnages évoluent justement sur fond de magouilles entre hommes (sic) puissants et Maryland, la propriété du film pourrait être n’importe où et refléter quantité de situations.Ce côté universel donne plus de force encore à l’histoire de Vincent, toujours à la limite, borderline, prêt à pêter un câble, victime lui aussi mais investi de cette mission dont il s’empare viscéralement, troublé toutefois par la femme.Femme qu’il place au-dessus de tout.Ce tout est placé dans un – presque – huis-clos qui, malgré l’opulence, la richesse et l'espace, devient oppressif, étouffant et le décor remplit parfaitement son rôle. Preuve en est qu’il suffit de pas « grand-chose » pour réussir. Ce que la réalisatrice a complétement maîtrisé.Tout à la fois effrayant, mais aussi effarant de voir le sort réservé aux soldats, puis émue de la souffrance de cet homme, je suis curieuse de savoir quand il y aura rapprochement et finalement fantasme de la princesse et de son chevalier... La fin suffisamment ouverte laisse la part belle à l'imagination.Le film, savant mélange de tous ces éléments m’a convaincue haut la main et j’en redemande.