Réalisation Francis Ford Coppola 1974
Entre paranoïa et manipulation
Un Coppola (je parle du réalisateur, pas de la gosse de riche qui nous ennuie à longueur d’écran!) méconnu -pourtant Palme d’or- un Coppola discret -sorti moins d’un après « le Parrain 2 »- un film pour se reposer ?
Comme pour se délasser du bruit et de la fureur de l’enchaînement des deux « Parrain ».
De fait, la mise en scène est maîtrisée, précise, calme, pour mieux servir l’ambiance et le propos.
Harry Caul (Gene Hackman) est un orfèvre de l’écoute, l’Ecoute avec un grand E. Il est sur une affaire dont les premières banalités à l’écoute le surprennent ; il sent autre chose…
Le tempo assez lent du film permet à l’atmosphère de nous envelopper et de nous tenir, comme tient l’obsession de la perfection du montage des bandes que Harry doit remettre à son client. Mais…
Gene Hackman est formidable de bout en bout -une telle densité dans son jeu- et montre une fois de plus qu’il est l’un des meilleurs comédiens du cinéma américain des années 70 (« French connection » (71) « L’épouvantail » (73) « la fugue » (75)) avant de s’amuser à jouer les ordures dans le cinéma des années 90.
Il est l’incarnation de ce « Conversation secrète » »
Synopsis Télérama Conversation secrète : Pour le compte d’un énigmatique Mister C, Harry Caul, un spécialiste des écoutes téléphoniques, capte la conversation entre une femme et un homme, au moyen d’un équipement ultra-perfectionné. De retour chez lui, il passe en boucle le dialogue du jeune couple, Mark et Ann. Très vite, Caul comprend qu’ils se sentent en danger et refuse de remettre les bandes à son commanditaire. En effectuant différents montages, il tente d’en apprendre davantage sur la menace qui pèse sur les jeunes gens. En son absence, son appartement est cambriolé. Les enregistrements disparaissent. Caul décide d’exploiter sa seule piste : l’adresse d’un hôtel où les jeunes gens pensent qu’ils vont être assassinés…