Dimitri Storoge, Hélène Vincent, Fred Ulysse, Michel Robin
Unis par le besoin de se reconstruire, ils nouent une complicité joyeuse qui les ramène à la vie. Sur l'insistance de Charles, Angèle accepte un mariage de raison. Il leur faudra entrer en guerre, contre eux-mêmes et contre l'autre avant d'accepter l'évidence de la passion qui les lie malgré eux...
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Olivier Gourmet Georgia Scallietréalisé en mai 2015 avec le réalisateur, Gilles Legrand.
Propos relevés dans le dossier de presse.
Gilles Legrand, à l'origine de L'Odeur de la mandarine, êtes-vous parti du contexte historique, des personnages ou du thème de la sexualité ?
Et donc, dans un tout autre domaine, je nourris une véritable passion pour le "meilleur ami de l'homme", le cheval ! Pas vraiment le côté hippique, course, équitation, mais l'animal en lui-même, son esthétique, son élégance et la sensualité qu'il dégage. J'aime l'observer, le toucher, le sentir, l'écouter ... tout sauf le manger ! Bref, les chevaux font partie de ma vie, d'ailleurs je vis avec eux. Et depuis un certain temps, je cherchais avec la complicité de mon ami Jean Louis Gouraud, hippiatre de renom, (éditeur, romancier, journaliste, aventurier...) à mettre un cheval au centre d'une histoire.
Il me faisait remarquer comment l'homme ou la femme abordent de manière très différente ces créatures cent fois plus puissantes que nous. Animal qu'on dirige en le chevauchant et dont le contact s'établit principalement entre les jambes, ce qui est loin d'être anodin ! La femme le fait généralement avec douceur, confiance, intelligence, tandis qu'à travers les siècles, l'homme a plutôt cherché à le dominer pour en faire un outil de travail ou partir guerroyer. Moins en douceur, quoi... Je simplifie mais il y a de ça !
Mais un film c'est comme toujours une histoire de personnages, alors j'ai voulu raconter une singulière histoire d'amour avec du cheval tout autour ...
La mission du cinéaste, c'est d'éteindre la lumière et de vous raconter une histoire. Pour cela, j'ai besoin de m'extraire de mon univers quotidien, besoin de me déplacer -dans le temps et/ou dans l'espace. Dans
Tu seras mon fils, c'était l'univers viticole; dans Malabar Princess, une nature assez hostile; dans La Jeune fille et les loups, une autre époque. Et là, encore, on est projeté un siècle en arrière, à la fin de la première guerre dans un contexte mortifère très particulier, avec ce besoin de renaitre et de survivre. Revenir à la nature dans un lieu clos, entouré de forêt. Ça m'a paru plus simple et plus efficace de mettre cette distance par rapport à notre quotidien pour faire vivre et observer ce couple...
Comme j'ai beaucoup de mal à écrire seul - le matin j'écris des pages que je mets le soir à la poubelle - je suis allé chercher
Guillaume Laurant, dont j'apprécie le travail, et je lui ai fait part de mes réflexions hétéroclites et en vrac, sur la sensualité de l'animal, l'envie de huis clos et cette histoire d'amour un peu tordue de désir contrarié.
Et ça a résonné chez lui. En discutant, on s'est donc vite fixé sur 1918 et ces deux personnages principaux : un officier de cavalerie unijambiste et une infirmière fille-mère, deux personnages que la guerre a rendus bancals, lui ayant perdu une partie de sa virilité, sa raison de vivre, et elle son grand amour. Comment ces deux-là vont-ils parvenir à se reconstruire ?
Très vite, Guillaume Laurant a écrit une première mouture du script, qui n'est pas si éloignée du film tel qu'il est aujourd'hui, et nous avons ensemble affiné le scénario final.
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Je l'espère. Ça passe peut être par l'écriture mais aussi beaucoup par l'interprétation de la comédienne et forcément par le point de vue. Très peu de gens ont pu le voir pour l'instant, mais j'ai pu observer la gêne de certains hommes devant certaines séquences, parce que la caméra y adopte le point de vue de la femme dans des scènes dites d'amour. C'est pour cela aussi qu'il était très important pour moi d'avoir le regard féminin de ma monteuse,
Andréa Sedlackova. Elle m'a souvent rassuré, en me disant "Insistons sur cette séquence, c'est exactement ce que la femme peut percevoir face au désir ou au plaisir d'un homme."
Le motif clef du film, cette dialectique homme/femme, animalité/humanité, s'exprime à travers Angèle, le personnage joué par Georgia Scalliet. De sa générosité à soigner l'autre va naître, dans un premier temps, une belle amitié. Mais une fois que le désir survient chez Charles (Olivier Gourmet), comment fait-on pour transformer cela en histoire d'amour ? On peut comprendre que cette fille-mère, en rupture avec sa propre famille, se laisse séduire par l'intelligence, l'hospitalité et la sensibilité de ce type, jusqu'à être prête à faire don de son corps. Mais le jour où elle passe dans son lit, ça coince... Le thème de la jouissance féminine, ce n'est pas que ça m'obsède, mais ça m'interpelle, oui.
On aurait pu partir sur l'idée d'un film d'époque épique. Mais outre les questions économiques, on avait envie de se concentrer sur le sujet, davantage que sur le contexte. Par ailleurs, tourner dans un décor unique, c'est très pratique pour lui donner de la consistance, pour le faire vivre à l'écran.
Ce lieu fait partie de l'histoire et il est prépondérant pour créer l'atmosphère. Le repérage de ce château a été fait très minutieusement (toutes les différentes pièces, la cour et les points de vue pour s'observer, les écuries mais aussi ce cheval qu'on cache à l'intérieur du château...), et il y a eu ensuite de très importantes interventions du décorateur Jean Rabasse et de son équipe pour répondre aux exigences du scénario. Ce lieu devait être impressionnant sans être trop étouffant.
Et puis, il y a quelques échappées belles dans les forêts qui ponctuent le récit et qui correspondent au besoin de cette jeune femme de partir s'échapper, respirer, revivre.
Ah ah ah ! Au départ, il s'est imposé parce qu'il était justifié par une scène. Mais le film aurait tout aussi bien pu s'appeler
"le Bruit des sabots" ou "le Goût du sel". Il y avait l'envie d'évoquer les sens, d'être dans le registre de la sensualité. Et puis la scène a disparu au montage, mais comme le titre plaisait, il a survécu.
Au cœur de la première guère mondiale, deux êtres se trouvent et s'affrontent.
Un cadre unique et magnifique, à la limite du front, servira de décor à cette rencontre. Les seuls rappels, du conflit qui fait rage, seront ponctués par le bruit lointain des canons.
Lui, meurtri à jamais dans ses chairs. Elle, le cœur brisé par un amour trop tôt disparu, ne se départira jamais d'une incontestable liberté. Un couple improbable avec un premier point commun l'amour des chevaux.
L'excellent Olivier Gourmet face à une belle révélation au cinéma, Georgia Scaillet. Tous deux portent le film de bout en bout.
Les dialogues entre les deux principaux protagonistes sont souvent joyeux, parfois ironiques, un rien libertins, toujours parfaitement écrits. La complicité du début virera vers une relation quelque peu attendue. "Le thème de la jouissance féminine, ce n'est pas que ça m'obsède, mais ça m'interpelle, oui." a déclaré Gilles Legrand.
Il sera également question d'absence, de reconstruction et d'acceptation. La réalisation reste sage et fait la part belle à la nature, aux animaux. Aux chevaux en particulier. De très belles images, et des passages trop oniriques, desservent quelque peu la véritable histoire des personnages.
À noter de grands comédiens dans de simples participations, Dimitri Storoge, Hélène Vincent, et Michel Robin