D’abord imaginé sous forme de pièce de théâtre, L’Étudiante et Monsieur Henri – qui a connu un certain succès sur les planches – est la rencontre de deux solitudes : celle d’un vieux monsieur grincheux, enfermé dans un deuil auquel il semble s’agripper, et celle d’une jeune fille qui lutte pour écrire sa propre histoire.
On pourrait craindre le manque d’originalité du scénario. Et pourtant, on se surprend à se laisser embarquer très facilement, porté par des dialogues savoureux (« Grattez vos souliers », conseille vivement Monsieur Henri à l’étudiante), une ambiance solaire, des acteurs en tout point parfaits dans la peau de personnages au caractère bien défini. L’ours mal léché (génial Claude Brasseur), un brin manipulateur, s’inquiète pour son fils ; l’étudiante (la jeune Noémie Schmidt) pleine d’entrain doute et perd ses moyens au moindre stress ; le fils (Guillaume de Tonquédec, impeccable), ingénu et docile, fait preuve d’insouciance et d’audace. Chacun se révèle attachant dans sa maladresse, attendrissant dans ses tourments, drôle dans ses emportements… Et tous se retrouvent dans leur façon d’aimer, par sous-entendus et avec pudeur.
« J’étais habité par les thèmes qui me passionnent depuis toujours, comme celui de l’héritage familial, et le besoin de s’affranchir des barrières intérieures formées par l’éducation, pour aller vers ce qui nous convient vraiment » raconte Ivan Calbérac.
Avec L’Etudiante et Monsieur Henri – son premier long métrage -, le jeune cinéaste signe une bien jolie comédie sentimentale dont on ressort le coeur souriant et les yeux encore brillants.
Sortie le 7 octobre 2015.