Panique à Needle Park

Par Crazyduck @Crazy_Critics




Pourquoi voir Panique à Needlle Park ?
Quand en 1971 sort Panique à Needle Park le mouvement hippie est sur le déclin, le LSD et la marijuana ont laissé place à l’héroïne et ses ravages sur la population.
Cette période révèle une autre facette de l'Amérique, une Amérique sans fard ni paillette, une Amérique loin des cartes postales, une Amérique vraie.
Les années soixante ont vu les débuts du mouvement hippie dans un contexte de contestation et de refus de l'ordre établi, la Guerre du Viêt Nam a fédéré une partie de la population et notamment celle de la jeunesse.
Année 1971, deux années se sont déroulées depuis le Festival de Woodstock et ses 500 000 spectateurs, de nombreux films de l'époque montre se mode de vie et le rejet de la société de consommation, l'emblématique Easy Rider qui s'inscrit dans la contre-culture américaine marque la naissance du Nouvel Hollywood qui apparaît à la fin des années 1960.
Le Nouvel Hollywood s'offre ce qui est certainement le plus important dans l'art, la liberté, les studios ne sont plus les tout puissants, les réalisateurs ont eux aussi leur mot à dire, c'est dans ce contexte que le réalisateur Jerry Schatzberg réalise Panique à Needle Park, un film choc pour l'époque avec un certain Al Pacino.
Jerry Schatzberg et Al Pacino, un réalisateur et un acteur, qu'ont-ils en commun ?
Panique à Needle Park marque le deuxième film du réalisateur et également le deuxième pour le jeune Al Pacino, leur premier film sont respectivement Portrait d'une Enfant Déchue et Me, Natalie.
Ce film fut un tremplin pour Jerry Schatzberg ainsi que pour Al Pacino leur troisième les consacra tous les deux le réalisateur remporta la Palme d'or à Cannes pour L'Epouvantail dans lequel il retrouvera Al Pacino, quand au jeune comédien il entra dans la légende avec Le Parrain de Francis Ford Coppola.
Pour sa deuxième réalisation Schatzberg filme avec un souci du réalisme proche du documentaire les toxicomanes de Sherman Square, le réalisateur n'épargne rien aux spectateurs, shoots en gros plan, overdoses, petites combines et prostitution pour se procurer une dose, ici on est bien loin de l'atmosphère bon enfant du mouvement hippie, un lointain souvenir qui laisse place à un enfer ou aucune issue n'est possible.
Le spectateur plonge dans un univers fait de rêves et d'illusions ou joie et peine se côtoient, une atmosphère lourde notamment apportée par une absence total de musique.
Jerry Schatzberg a fait ses premiers pas dans le milieu de la mode, il fut l’un des plus célèbres photographes des années 60, il a arpenté sans relâche les rues de New York appareil à la main, avec Panique à Needle Park il s’intéresse à la détresse humaine, sans jamais juger les personnages, il veut montrer que la dépendance à la drogue détériore les relations humaine et notamment celle des deux personnages principaux.
Le scénario signé Joan Didion et John Gregory Dunne est adapté d'après le roman de James Mills, l'histoire est celle de Bobby, un jeune drogué qui tombe amoureux de Helen alors qu'elle vient de se faire avorter, il l'initie aux drogues, le début de la descente aux enfers.
Les deux personnages principaux sont attachants, Helen est timide et réservé quand à Bobby il est toujours au bord de la folie, deux rôles que les comédiens ont interprété à la perfection, le réalisateur voulait du réalisme, le tout jeune Al Pacino formé à l’Actor’s studio avec seulement un petit rôle à son actif montre déjà d’une aisance naturelle, il adapte sa gestuel ainsi que son langage de son personnage admirables.
Son implication dans ce film ne sera pas inutile car un certain Francis Ford Coppola convaincra les producteurs du Parrain de confier au jeune comédien le rôle de Michael Corleone en leur montrant des extraits de Panique à Needle Park.
Quand à la ravissante et innocente Kitty Winn elle reçut pour son rôle dans Panique à Needle Park le prix d’interprétation féminine au Festival de Cannes 1971, ce rôle restera le plus marquant de sa carrière d’actrice.
Schatzberg tel un photographe cherche à capturer des moments prit sur le vif de la vie de ces jeunes en perdition, il réussit à saisir avec habilité les moindres émotions des comédiens ce qui donne à l'image une âme.
Les joies et les peines se lisent dans les visages marqués des personnages.
Panique à Needle Park a planté le décor à New York, la ville est un personnage à part entière, en raison de l'absence de musique chaque bruit interpelle le spectateur, les bruits de la ville ont eux aussi leur mot à dire.
Le réalisateur s'est documenté longuement avant de s'attaquer à la réalisation, il voulait un film vrai, quasi documentaire, Panique à Needle Park est une histoire d’amour bouleversante dans un New York ou il réussit à capter toute la lumière dans l'obscurité.
Tous les problèmes auquel Helen et Bobby sont confronté n'arriverons jamais à écarter l'amour de leur chemin, la dernière séquence montre Bobby et Helen marchant seuls vers leur avenir incertain mais toujours ensemble, une séquence qui n'est pas sans rappeler la fin des Temps Modernes de Charlie Chaplin.
Panique à Needle Park est un film qui marqua son époque, non seulement car ce film ouvrit les portes du Parrain à Al Pacino mais également car son réalisateur par sa mise en scène sobre et réaliste a fait de Panique à Needle Park l'un des premiers films à aborder de manière aussi frontale le problème de la drogue aux États-Unis.


Une oeuvre choc

Synopsis :


New York, Helen vient d'avorter, Traversant une période difficile elle rencontre Bobby, un drogué qui va lui redonner gout à la vie.
Mais les fréquentations de Bobby et la drogue vont vite devenir un enfer.


Anecdotes :


Le film est sorti le 13 juillet 1971 à New York.

Les scénaristes Joan Didion et John Gregory Dunne sont tous les deux écrivains.

A l'origine le film devait être classé X par la Motion Picture Association of America (ou M.P.A.A) en raison notamment de ses dialogues, mais au final le film obtenu la mention R (interdit aux moins de 17 ans non accompagnés). 
Le Sherman Square est délimité par Broadway, Amsterdam Avenue et West 70th Street sur ​​le Upper West Side de Manhattan à New York.

C'est le deuxième role pour Al Pacino après Me, Natalie en 1969, pour Kitty Winn il s'agit de son premier role sur grand écran.



Affiches



Hank : What are you gonna do?
Helen : Well, I'm not gonna do it with you.

"I was gonna marry you! You think I'd marry a whore ?"
Bobby