Nous ne dirions pas que The Dependables serait à classer dans un top sur les films comiques. Malgré l’ambition affichée par son titre de moquer la saga Expendable, la dernière bande de Sydney J. Furie, The Dependables, sortie directement en DVD chez Zylo, le 2 juin 2015, avec ses effets spéciaux nanardesques, s’éloignent du carcan comique et parodique pour livrer, à notre grande surprise, un petit téléfilm sympathique et revendicatif.
Informés que leur petits-enfants ont été capturé par l’ennemi en Afghanistan pendant leur service, cinq anciens militaires à la retraite décident de braver le commandement militaire et d’aller chercher eux-mêmes leur enfants.
Nous le disions en introduction, l’aspect comique du film est réduite à peau de chagrin. Les tentatives de nous faire rire sont souvent caducs, l’humour un peu gras étant basé sur les problèmes de dos de la major Jean Dempsey (Margot Kidder), les problèmes d’érections du double titulaire de la Purple Heart, Dominic Ackers (Seymour Cassel) et de tous les autres tracas de santé de l’équipage grabataire. Si l’intention était au pastiche, le film est raté. D’autant plus que l’on ne peut pas non plus s’enthousiasmer devant l’action si peu palpitante. Mais l’attrait bizarre de The Dependables est ailleurs.
Il faut dire que Sydney J. Furie arrive tout de même à nous mener jusqu’à la résolution sans nous mener dans les contreforts de l’ennui. Dans les montagnes afghanes, les papys en treillis philosophent sur la patrie et le sort des vétérans abandonnés après avoir servi de chair à canon. Fort heureusement, The dependables ne verse pas dans le patriotisme absurde et revanchard. Les papys vont juste sauver leurs descendants par amour filiale. Et un tout petit peu par goût de l’action mais la situation en Afghanistan n’est pas à l’honneur des États-Unis dont la chaîne de commandement est même corrompus et profite de la guerre sur le dos des populations civiles. Le sergent Robinson, d’ascendance amérindienne, est même là pour condamner le racisme à l’œuvre dans l’armée américaine.
Pour une froide soirée d’hiver, The Dependables peut-être un bon passe-temps. C’est typiquement le genre de péloche complètement fauchée dont l’essentiel de la fibre comique repose involontairement sur les morts toutes plus caricaturale que les autres. La réalisation saccadée en champ-contrechamp est tellement typique qu’elle rajoute à l’aspect cheap du film. On a cru y reconnaître le cri de Wilhelm, une raison de plus de s’y pencher. La vieille garde se rebelle, c’est déjà pas mal.
Boeringer Rémy
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