Nouveau festival en vue sur le blog avec la 37e édition du Festival du Cinéma Méditerranéen (Cinemed) auquel @JM_Siousarram ira faire un tour. En attendant sa petite aventure là-bas pour nous ramener du soleil, en voilà déjà la présentation.
C’est toujours coiffé de son éternel chapeau, et affublé de son écharpe rouge vif, que débarque dans les locaux de Montpellier Méditerranée Métropole le Président Henri Talvat, d’une démarche qui commence à traduire le poids des âges et des nombreux combats qu’a du surmonter le bonhomme. Accompagné par le cowboy du coin, chaussures en cuir, jeans traditionnel, regard qui flingue, Philippe Saurel, monsieur le maire de Montpellier et président de la métropole, ils vont nous jouer pendant un peu plus d’une heure un petit tango épicé autour de la présentation de la 37e édition du Festival du Cinéma Méditerranéen. Un « Je t’aime, moi non plus » qui dure depuis quelques mois et l’éviction plutôt houleuse de l’ex-directeur du festival, le bel orateur Jean-François Bourgeot. Son remplaçant ne sera d’ailleurs connu que dans les quelques jours qui précéderont cette nouvelle édition.
Preuve s’il en est du flou artistique dans lequel ont du naviguer le Cinemed et toute sa valeureuse équipe pour nous sortir une si belle édition. Et les petits coups de griffe autour de la définition de la sublimation entre monsieur le maire et monsieur Talvat sont juste là pour nous rappeler que tout n’a pas été si simple entre le flou politique créé par l’arrivée des nouvelles régions, le flou économique dans un secteur pas du tout épargné par la crise, et évidemment le flou artistique qu’un management « à l’aveugle » aura particulièrement gêné. « Une édition de transition », clame haut et fort Henri Talvat. « Une volonté de rebooster le Cinemed », ajoute Christophe Leparc, directeur artistique du festival. « Vers l’internationalisation et la pérennité », assène finalement Philippe Saurel, en accord avec sa collègue de la Région Languedoc-Roussillon, arrachant un sourire à tous les défenseurs de cette culture cosmopolite véhiculé par Cinemed.
Roschdy Zem, Valeria Golino, Miguel Gomes, Adele Exarchopoulos et les autres.
A chaque édition du Cinemed son lot de glamour, n’en déplaise aux fervents défenseurs d’un cinéma d’auteur pur et dur, sans strass, ni paillettes. « Je ne vois pas de stars, je ne vois que des bons acteurs », se défend Henri Talvat, en illustrant ses propos avec Mélanie Laurent, sûrement de retour pour présenter son documentaire Demain. Cela pourrait aisément coller à toutes les personnalités attendus au Corum, à commencer par le président du jury, l’exemplaire Roschdy Zem, hyper impliqué dans cette tâche allant jusqu’à choisir consciencieusement les autres membres nous narre Christophe Leparc. Ce dernier nous lache, sourire aux lèvres, que le public de la salle Berlioz verra en exclusivité mondiale les toutes premières images du dernier film de Roschdy Zem, Chocolat, lors de la soirée de clôture du festival. Sept jours plus tôt, cette même salle aura vu la succulente Valeria Golino ouvrir le 37e Cinemed avec son dernier film, Per Amor Vostro, de Giuseppe Gaudino, pour lequel elle vient de recevoir à la Mostra de Venise, le prix d’interprétation féminin. Un choix donc très pertinent de la part de la direction artistique du festival qui à cette occasion lui rendra hommage à travers une sélection de films où l’italienne aux boucles dorées aura eu l’occasion de briller, de Hot Shots, à Rain Main, en passant par Miele.
Autres personnalités mises en avant à travers une belle série d’hommages, il s’agit du portugais Miguel Gomes, auteur du sublime Tabou, ainsi que de la poétique trilogie Les milles et une nuits, de l’espagnol Carlos Saura, figure légendaire du cinéma ibérique à travers sa résistance au franquisme, ou encore du gitan Tony Gatlif, l’un des plus grands artistes qu’ait connu les gens du voyage. Un éclectisme certes, mais surtout une qualité intrinsèque qui plaira à tout amoureux du cinéma. Autour des ces belles personnes qui animeront cette belle semaine méditerranéenne, tourneront en orbite tout un tas de satellites amenant leur lot de surprises, d’émotions et de classes. On notera les avant-premières de Les Anarchistes, en présence des diamants bruts Adèle Exarchopoulos et Tahar Rahim, véritables fers de lance du nouveau cinéma tricolore, La vie très privée de monsieur Sim, nouveau long métrage de Michel Leclerc à qui on doit Le nom des gens, la nouvelle comédie française incarnée par Kheiron, Nous trois ou rien et le polar urbain italien de Stefano Sollima, Suburra.
A cette nouvelle édition, on ajoutera deux nouveauté à destination d’un public plus jeune et contemporain : la présence d’une sélection de court-métrages concoctés par le Comedy Club créé par Jamel Debbouze, ainsi que la projection de films d’animation. Les amateurs de la Nuit en Enfer seront eux légèrement déçus (La programmation avait déjà amplement faibli), avec sa transformation en Nuit du Western avec un hommage au méconnu Sergio Sollima. De quoi contenter un peu tout le monde, sans compter sur les 10 films présentés en compétition souvent de très haute tenue, et dont je vous donnerai mon avis aussitôt vu. C’est donc un peu moins de 200 films qui seront projetés, court-métrages inclus, durant ce 37e Cinemed avec pour volonté d’unir plus que jamais cinéma et public autour d’un brassage culturel unique, celui de l’arc méditerranéen. Important en cette trouble époque.