4 jeunes filles dans le zéphir
A Marrakech, quatre jeunes femmes se prostituent avec des européens et des saoudiens dans un pays où l’islam dicte sa loi.Nabil Ayouch s’est énormément documenté pour faire ce film grâce à de nombreux témoignages de prostituées. Malgré cela il parvient à éviter l’écueil du documentaire en donnant chair à des personnages très incarnés. Second écueil qu’il évite avec brio, son film n’est ni voyeuriste ni obscène ni misérabiliste. Les quatre prostituées ne sont jamais non plus mises en scène de manière à en faire des objets de fantasmes masculins. Il porte un regard froid sur cette sexualité pour se concentrer sur les rapports humains reflets de la société marocaine actuelle et de ses contradictions. Même si le contrechamp au quotidien de ces prostituées est rarement convaincant et utile au propos (la quête du père en Espagne pour une ; la relation amoureuse contrariée pour une autre) ; il apporte un éclairage intéressant sur l’hypocrisie gravitant autour de la prostitution lorsqu’il s’agit du personnage principal. Sa famille consciente qu’elle se prostitue accepte bien l’argent l’aidant à améliorer son quotidien mais la rejette. L’interdiction de la prostitution permet aussi bien aux flics d’abuser d’elles sans risquer d’être inquiétés ; aux saoudiens de venir prendre du plaisir en dehors d’un chez eux radical islamiste ; au gouvernement marocain d’entretenir de bonnes relations avec les partenaires du Golf tout en encaissant les dividendes de ces très dépensiers touristes. Après ce film n’est pas révolutionnaire dans la dénonciation des abus de la prostitution. Ce film prend en fait sa force dans une censure marocaine validant toute l’ambigüité de la position officielle par rapport au phénomène. C’est un pavé dans la mare aux tabous et c’est là la réussite du film.Ensuite, ce film perd beaucoup de sa force dans son dernier tiers. Il sort de son sujet initial, allonge son film, traite l’homosexualité à la serpe.Engagé, dérangeant pour les détenteurs de la morale religieuse.
Sorti en 2015
Note: 13/20
A Marrakech, quatre jeunes femmes se prostituent avec des européens et des saoudiens dans un pays où l’islam dicte sa loi.Nabil Ayouch s’est énormément documenté pour faire ce film grâce à de nombreux témoignages de prostituées. Malgré cela il parvient à éviter l’écueil du documentaire en donnant chair à des personnages très incarnés. Second écueil qu’il évite avec brio, son film n’est ni voyeuriste ni obscène ni misérabiliste. Les quatre prostituées ne sont jamais non plus mises en scène de manière à en faire des objets de fantasmes masculins. Il porte un regard froid sur cette sexualité pour se concentrer sur les rapports humains reflets de la société marocaine actuelle et de ses contradictions. Même si le contrechamp au quotidien de ces prostituées est rarement convaincant et utile au propos (la quête du père en Espagne pour une ; la relation amoureuse contrariée pour une autre) ; il apporte un éclairage intéressant sur l’hypocrisie gravitant autour de la prostitution lorsqu’il s’agit du personnage principal. Sa famille consciente qu’elle se prostitue accepte bien l’argent l’aidant à améliorer son quotidien mais la rejette. L’interdiction de la prostitution permet aussi bien aux flics d’abuser d’elles sans risquer d’être inquiétés ; aux saoudiens de venir prendre du plaisir en dehors d’un chez eux radical islamiste ; au gouvernement marocain d’entretenir de bonnes relations avec les partenaires du Golf tout en encaissant les dividendes de ces très dépensiers touristes. Après ce film n’est pas révolutionnaire dans la dénonciation des abus de la prostitution. Ce film prend en fait sa force dans une censure marocaine validant toute l’ambigüité de la position officielle par rapport au phénomène. C’est un pavé dans la mare aux tabous et c’est là la réussite du film.Ensuite, ce film perd beaucoup de sa force dans son dernier tiers. Il sort de son sujet initial, allonge son film, traite l’homosexualité à la serpe.Engagé, dérangeant pour les détenteurs de la morale religieuse.
Sorti en 2015
Note: 13/20