KING KONG (1933) (Critique)

KING KONG (1933) (Critique)KING KONG (1933) (Critique)SYNOPSIS: Figurante sans travail, la blonde Ann Darrow est engagée par le réalisateur Carl Denham pour être la vedette de son prochain film. Le Venture, le navire commandé par le capitaine Englehorn et qui comprend toute l'équipe, atteint Skull Island, une île mystérieuse où vivrait une créature légendaire vénérée par les indigènes et appelée King Kong. Durant le voyage, Ann tombe amoureuse de John Driscoll, le second du bateau. Une fois débarqués, les explorateurs sont aussitôt repérés par les indigènes et font marche arrière. Mais ces derniers enlèvent Ann, la " femme aux cheveux d'or ", et l'attachent pour l'offrir en sacrifice à King Kong. Au moment où ses compagnons arrivent pour la délivrer, un singe gigantesque saisit la jeune fille et disparaît dans la forêt. Denham et ses hommes se lancent alors à la poursuite de King Kong.

Que ce soit entre les mains de Jackson, Guillermin ou Cooper et Schoedsack, le légendaire gros singe a à chaque fois assidûment exhibé sa fourrure à des étapes clés de l'Histoire du cinéma : 1933 (début du parlant, 1976 (avènement du blockbuster) et 2005 (maîtrise du numérique), chacune des versions ayant su marquer son temps à la perfection avec les instruments à disposition. Mais quand on évoque King Kong au cours d'une discussion, la version qu'on retient est d'abord la récente fresque plus que complète du réalisateur néo-zélandais, en partie grâce à la gueule " motion capturée " ultra émouvante et ultra flippante d' Andy Serkis et à l'approfondissement du personnage mythique. Et pourtant, on a vite fait d'oublier qu'il reste de très belles choses du film original de 1933. Un visionnage sur grand écran s'impose, merci le Festival Lumière.
Cinéaste à New York, Carl Denham est la figure par excellence de l'entertainer mercantile. Souhaitant coller au plus près du réel pour mieux scotcher son public, quitte à prendre de gros risques, il décide de délocaliser son prochain tournage sur une île sauvage. Un film dans le film, dont il sera malgré lui l'un des acteurs et qui mènera directement l'intrigue de Cooper et Schoedsack. Mais cette dimension méta dont se sera allégrement inspiré Spielberg pour son Jurassic Park (personnage de John Hammond, flou de distinction entre le parc préhistorique et le film) ne se suffira pas à elle-même et servira aussi un propos troublant sur les barrières entre réalité et fiction. La glace étant d'ailleurs brisée dès le 1er plan (" C'est le bateau du film ? ", s'exclame un personnage), l'équipage se retrouve nez à nez avec une tribu d'autochtones pas très accueillants et idolâtrant leur dieu Kong, lequel se trouve derrière un mur de protection. Carl tente de survivre dans ce décor hostile, propre uniquement aux univers romanesques, et tournera son documentaire en essayant à tout prix de le faire passer pour un film d'aventure. Le mur, c'est le clap. La cloison entre le plateau et le cinéaste, la frontière à ne pas dépasser si l'on ne veut pas se faire dévorer par la pellicule dont on flatte et on fantasme tant le réalisme. Car il s'agit avant tout de mise en scène (cf. la cérémonie sacrificielle de la tribu), la Bête réussira malgré tout à s'échapper de la bobine pour venir côtoyer la civilisation new-yorkaise. Peut-être que la scène d'un théâtre de Broadway pourrait mieux le contenir, se dit Carl. Pas de bol, exposée devant la haute bourgeoisie, la bestialité se déchaînera et tutoiera les sommets de la prouesse technique. Peut-être plus qu'une solution, shooter/filmer la Bête à coup de sulfateuse pour la renvoyer à jamais au statut de fiction.
82 ans plus tard, la portée saisissante de King Kong s'impose encore et toujours par ses fascinants effets-spéciaux en pâte à modeler, n'ayant aucun besoin d'être re-contextualisés pour être appréciés, et par la subtilité de son scénario, mais reflétant également le racisme et la misogynie caractérisant particulièrement cette époque.

KING KONG (1933) (Critique)

Le film est disponible également pour la première fois en blu-ray chez Warner depuis le 14 octobre 2015:

DÉTAIL DES SUPPLÉMENTS:

- Séquence d'Essai de Création commentée par Ray Harryhausen

- Production RKO 601 : La Création de Kong , la Huitième Merveille du Monde

- Les Séquences perdues des Araignées

- Bande-annonce

KING KONG (1933) (Critique)Titre Original: KING KONG

Réalisé par: Ernest B. Schoedsack, Merian C. Cooper

Casting: Fay Wray, Robert Armstrong, Bruce Cabot ,

Frank Reicher, Sam Hardy, Noble Johnson ...

Genre: Fantastique, Epouvante-Horreur, Thriller

Disponible en DVD, Blu-Ray et Digital Ultraviolet depuis le 14 octobre 2015 chez Warner

KING KONG (1933) (Critique)EXCELLENT

Catégories : Critiques Cinéma, Evénements/Festivals, Festival Lumière 2015, Sorties Vidéo

Tagué: Bruce Cabot, Carl Denham, Ernest B. Schoedsack, Fay Wray, Frank Reicher, King Kong, King Kong critique, King Kong critique blu-ray, Merian C. Cooper, Noble Johnson, Robert Armstrong, Sam Hardy