Mercredi est une date culte pour tous les geeks de la planète ! En effet, c’est le 21 octobre 2015 que Marty McFly de 1985 est censé arriver ! Evidemment, le futur n’est pas comme les créateurs l’avaient imaginé, mais il n’empêche que c’est bien une bonne raison pour revoir Retour vers le Futur II !
Qu’à cela ne tienne, Bob Gale commence un traitement du scénario qui enverra Marty retrouver sa mère hippie dans les années 60. Quelque chose qui ne convient pas à Robert Zemeckis qui voudrait les faire revenir dans les années 50 pour revoir les événements du premier film mais avec un autre point de vue, tout en abordant également un autre genre qu’il affectionne particulièrement, le western. Le scénario du film est alors réécrit pour intégrer ces éléments et offrir de nouvelles perspectives autour du voyage dans le temps et des personnages que nous aimons déjà beaucoup. Mais il y a tellement de matière que le film serait beaucoup trop long, en pourtant, le duo ne voudrait rien passer à la trappe. Soutenus par leur producteur Steven Spielberg, ils décident alors avec le studio de couper l’histoire en 2 et d’en faire 2 films tournés dans la foulée (bien avant que cela ne devienne la mode donc) qui sortiraient à quelques mois d’écart.
Retour vers le Futur II est donc le premier à sortir et débute directement à la fin du premier volet avec Doc venant chercher Marty et sa copine Jennifer (Elisabeth Shue remplaçant Claudia Wells) et l’emmenant en 2015 pour résoudre un problème qui pourrait entraîner la destruction de la famille McFly. Mais dans le futur, son ennemi de toujours emprunte la DeLorean pour retourner dans le passé et se donner les moyen de devenir riche et intouchable. Doc et Marty vont donc devoir résoudre la situation !
Plus sombre que le premier volet en montrant un 1985 alternatif où Biff est devenu un horrible nabab, où le père de Marty a été tué (remédiant ainsi au désistement de Crispin Glover ans le rôle) et où Hill Valley est un véritable taudis, Retour vers le Futur II permet à son équipe d’explorer encore plus de possibilités narratives sur les voyages dans le temps, de manière parfaitement cohérente (on rappelle que la saga est certainement ce qu’il y a de plus cohérent sur le sujet au cinéma). Ainsi, nous auront droit à une vision du futur, à un univers présent mais alternatif et à un retour dans le passé pour découvrir le premier film sous un nouvel angle. L’intrigue est riche et pourtant limpide à suivre avec une conclusion qui ne demande qu’à trouver sa résolution dans le 3e volet qui se déroulera dans une ambiance de western.
Cette richesse est également l’occasion pour toute l’équipe de beaucoup s’amuser. Ainsi, les designers vont imaginer un futur assez fantaisiste dont beaucoup d’éléments ne se sont pas réalisés aujourd’hui comme comme les voitures volantes, le 19e volet des Dents de la Mer en hologramme, le hoverboard ou chaussure auto-laçantes (toujours pas commercialisés), la météo précise à la seconde près ou un sens de la mode encore plus ridicule que dans les années 80 (heureusement). Mais d’autres éléments comme les lunettes à réalité augmentée, le recours à la chirurgie esthétique pour tous ou les visioconférences ont été par contre particulièrement bien vus.
Mais les acteurs ont aussi pu se lâcher complètement en interprétant des rôles sans cesse différents. Ainsi Michael J. Fox incarne non seulement Marty de 1985, mais aussi son soi futur, son futur fils et sa future fille tandis que Lea Thompson qui campe sa mère doit aussi improviser sa version alternative dramatique et refaite épouse d’un Biff odieux toujours campé par Thomas F. Wilson qui est aussi drôle dans son rôle de Biff du futur. Des versions des personnages multiples qui sont aussi un défi pour l’équipe des effets visuels et pour le monteur puisque ces différentes versions interprétées par les mêmes acteurs doivent parfois cohabiter dans un même plan. Si ces raccords se voient aujourd’hui, ils étaient assez inédits pour l’époque et cela ne nuit jamais à l’implication du spectateurs dans le film tant l’intrigue et les personnages sont toujours aussi intéressants et agréables à suivre d’une époque à l’autre avec un rythme toujours efficace.
Avec Retour vers le Futur 2, on sent bien que toute l’équipe s’est amusée sur le tournage pour livrer en même temps au spectateur une suite comportant les éléments qu’on attendait mais aussi de nombreuses surprises. On retrouve ainsi tout l’esprit du premier volet avec des répliques toujours cultes (y’a quelqu’un au bout du fil ?) et des nouveautés ainsi que les premiers éléments qui introduisent évidemment le 3e volet qui arrivera quelques mois plus tard.
Dans cet état d’esprit, 5 ans après le premier volet, l’accueil du public et des critiques était toujours aussi chaleureux, ce qui a bien conforté le studio dans la confiance placée en l’équipe de Zemeckis. 25 ans plus tard, le film est toujours aussi plaisant à regarder avec ses personnages, ses dialogues, ses scènes et ses objets cultes, à tel point que beaucoup de fans ont voulus les recréer et qu’aujourd’hui, le 21 octobre 2015, Marty est presque aussi attendu qu’un prophète par la population geek !