Retour vers le futur 2

Par Inglourious Cinema @InglouriousCine

Lors de son premier voyage en 1985, Marty a commis quelques erreurs. L'avenir qu'il s'était tracé n'est pas si rose, et son rejeton est tombé sous la coupe du voyou Griff Tannen, qui veut régner sur la ville. En compagnie de son ami Emmett "Doc" Brown et de sa fiancée Jennifer, Marty va devoir entreprendre un voyage vers le futur, pour tenter de donner un peu plus de moralité à son héritier. Un voyage aux conséquences dramatiques...
Retour vers le futur 2 – 20 Décembre 1989 – Réalisé par Robert Zemeckis
Bon commenter le second, sans avoir commenté le premier m’embête un peu car comment se projeter dans le futur si l'on connaît pas son présent et son passé ? Tout simplement en se laissant guider par monsieur Robert Zemeckis ! Et ce n'est pas évident pour moi car j'ai toujours été plus attaché au premier qu'aux deux suites parce qu'il se suffisait à lui même, malgré la mention « To be continued » … C'était une fin parfaite et paradoxale comme les voyages dans le temps ! Ou Zemeckis nous laissait avec nos propres questionnements. Cependant quand une suite comme celle-ci arrive, on ne peut rester indifférent et je dois le reconnaître, Zemeckis et Bob Gale ne reviennent pas pour prendre l'argent mais bien pour étoffer leur œuvre et lui donner une portée encore plus grande.
Quand Marty McFly revient dans le présent (pour lui c.a.d en 1985), il souhaite juste profiter d'un peu de bon temps avec sa copine. Mais il découvre que quelques petites choses ont changés, ses parents sont fringants et riches, son frère et sa sœur ont aussi une bonne situation, Biff Tannen respecte son père quant à lui il a un 4*4 flambant neuf. Légèrement déstabilisé, il s’apprête pourtant a prendre la route avec Jennifer pour aller au lac quand la Doloréan réapparaît brusquement ! Le « Doc » était de retour. Hélas il n'apportait pas de bonnes nouvelles, les enfants de Marty et de Jennifer dans le futur tournent très mal et pour éviter cela, ils doivent partir avec lui dans le futur ….
A la fois effrayés et excités a l'idée de voir leurs futurs, ils ne savent pas trop comment faire sauf que le doc a un plan très simple. Marty doit prendre la place de son fils, pour faire en sorte qu'il ne commettent avec Griff Tannen, le cambriolage qui le conduira en prison. Une idée simplissime … en apparence car rien ne se passera comme prévu et ceux qui ne devait être qu'une agréable sortie au lac à la base, se transforme en une chasse au paradoxe temporel !
Une suite de qualité qui sera suivi d'un dernier volume, devenant ainsi l'épisode central de l'une des trilogies les plus cultes au monde. Pourtant les deux suites n'étaient pas prévues au départ par Robert Zemeckis mais le succès aidant, la question se posa forcément ! Et la seule condition qu'imposa Zemeckis au studio c'est que Michael J. Fox et Christopher Lloyd devait être de la partie. Il retrouve par la suite son ami Bob Gale pour travailler sur ce nouveau script. Et lors du premier jet signé Gale, l'histoire se passait en 1967 mais Zemeckis qui souhaitait jouer sur les « paradoxes temporels » voulait retourné en 1955. Ainsi écrit, ils signent une histoire si dense qu'un film n'aurait pas été au final suffisant et Universal signa après un premier refus, la mise en chantier de deux suites pour 35 millions de dollars chacune tournée l'une après l'autre …
Et au final le résultat est juste magnifique. Car non content de ne pas être une vulgaire copie du premier film, il fait encore plus fort en mêlant voyage dans le temps et cette fois ci les « paradoxes temporels ». Un choix judicieux qui casse le simple principe de retour dans le passé, en instillant la petite erreur qu'il ne faut pas faire. Et cette erreur c'est « l'almanach des sports » !!! Ce livre que Marty convoite aussitôt qu'il le voit car il représente une source financière non négligeable. Mais le « Doc » le prévient qu'il ne faut modifier quoi que ce soit car cela aurait des conséquences désastreuses !!! Sauf que le Biff Tannen du futur n'aura pas ces scrupules vu qu'il vole la Dolorean pour donner l'almanach a son « lui passé » en 1985 ! Une erreur dramatique pour Marty mais une bénédiction pour nous les spectateurs car cela sera le moteur de l'action et la base des réflexions que posent ce film …
Ce qui peut faire peur au début, c'est la gestion des différentes timelines ! Parce que ce n'est pas tout de nous balader d'avant en arrière entre les différentes époques, il faut aussi ne pas nous perdre et Robert Zemeckis y arrive comme personne ! Déjà son scénario est solide. Du début à la fin il n'y a aucune confusion même quand l'intrigue se complexifie avec la réalité alterné et le saut dans le passé supplémentaire pour remettre les choses en places. Ainsi on ne perd jamais de vu le but de Marty tout comme l'endroit ou l'on se trouve. Et à cela on a aussi le talent de Zemeckis pour la raconter cette histoire, pour la faire vivre, avec passion et beaucoup de générosité. De leurs visions du futur complètement imagés et très certainement crédible si l'on se met dans le contexte d'époque, ou de vos parents si ils sont nées dans les années 50 comme les miens. Les gens s'habillent bizarrement, la pub est encore plus intrusive, les voitures volent, les jeux vidéos se contrôlent par la pensée et les skateboards volent ! Cela fourmillent de détail à l'écran et le réalisateur en profite pour jouer avec ça, la poursuite en hoverboard c'est le grand moment du film ! Une séquence jubilatoire qui rappelle le premier tout en étant différent, avec ce qu'il faut de frisson et de suspense en un minimum de temps, le tout cadré et rythmé a la perfection.
Un exemple parmi tant d'autre qui souligne l'immense travail de toute la direction artistique mené par Rick Carter ainsi que des films dans leur ensemble car par exemple ici on retrouve à l'identique le même Hill Valley de 1955 ! Un Hell's Valley apocalyptique en 85 et un futur coloré en 2015. Une cohérence de style importante pour éviter toute erreur et garder ainsi un ensemble homogène comme par exemple dans la partie ou Marty se retrouve en 1955 et qu'il évolue dans un univers ou il y est déjà ! Les effets spéciaux signé Ken Ralston pour ILM rendent cet illusion crédible tandis que le montage d'Arthur Schmidt et d'Harry Keramidas finissent de le rendre fluide ! A cela on peut aussi ajouter la partition géniale de Alan Silvestri qui est depuis le temps devenu aussi culte que le film ….
Les réflexions sont quant à elles, nombreuses et questionnent essentiellement l’être humain que nous sommes ! Par le prisme de Marty, le réalisateur nous met face a nous même. Devant des choix certes improbables mais au combien révélateur de l’être humain que nous sommes et sur notre capacité a prendre ou non la bonne décision. Bien évidemment il n'est pas question de voyage dans le temps mais bien de manipuler le destin, en modifiant par avance ton avenir. Une tentation immense que Marty et le Doc acceptent mais qu'elle place laisse t-on au libre arbitre ? Ou encore a la personne en tant que tel? Plus aucune à moins d’être particulièrement sage. Et ils seront mis à l'épreuve par l'almanach, une tentation presque trop grande pour nos personnages et qui pointe bien les conséquences de l'utilisation d'un tel objet ! Bref on apprend, on se jauge et on dépasse nos limites avec un Zemeckis qui pointe bien que chaque acte aussi infime soit il sera toujours suivi de conséquences ...
La ou on va les suites sont bonnes et de qualités !

"Back to the Future 2 by Laurent Durieux"