genre: science-fiction
année: 1956
durée: 1h11
l'histoire : Dans son laboratoire un scientifique, le Dr. Tom Anderson entend un son bizarre provenant de l'espace. Il veut faire part de sa découverte aux autres scientifiques, mais sa femme a peur qu'il se ridiculise. Il pense que le son vient de Vénus. Quand tout s'arrête sur Terre à 15h03.
La critique :
Retour au cinéma bis et plus précisément aux bonnes vieilles séries Z de science-fiction des années 1950, avec It Conquered The World, réalisé par Roger Corman en 1956. Considéré comme le pape du cinéma bis et indépendant, Roger Corman va essentiellement se spécialiser dans l'horreur et la science-fiction au cours des années 1950. Des films tels que The Beast with a million eyes, Day the world Ended, Swamp Women, ou encore L'Attaque des Crabes Géants, assoient sa notoriété de "nanar man" en puissance. Vient également s'ajouter It Conquered the World.
Cette petite bisserie dispendieuse va se tailler une réputation malgré elle. It Conquered The World est souvent répertorié dans le top 10 des pires insanités du noble Septième Art aux côtés de Turkish Star Wars, Plan 9 From Outer Space et autres facéties du cinéma bis.
Un autre pan du cinéma. Un autre univers. Celui de la médiocrité involontaire. Contre toute attente, malgré sa réputation de nanar désastreux, It conquered the World connaîtra une suite, Zontar, the Thing From Venus, réalisé par un certain Larry Buchanan en 1966, un tâcheron lui aussi spécialisé dans les séries Z de science-fiction. Pour les costumes et les effets spéciaux du film, Roger Corman fait appel à un certain Paul Blaisdell. Certes, son nom ne doit pas vous évoquer grand-chose.
Pourtant, ce bisseux (lui aussi...) est une véritable légende dans le petit monde du nanar. On lui doit notamment les costumes d'extraterrestres ou de monstres aux allures particulièrement fantasques : Invasion of the Saucer-Men, Teenagers From Outer Space ou encore Earth vs. the spider.
A la demande de Roger Corman, Paul Blaisdell s'attelle à la complexion du monstre de It Conquered the World. Conscient de sa réputation désastreuse dans la profession, honni et voué aux gémonies, Blaisdell veut faire taire les anathèmes, les avanies et les quolibets. En outre, il réalise sans doute l'extraterrestre le plus moisi et le plus ridicule de toute l'histoire du cinéma !
Bienvenue dans It Conquered the World ! Au niveau de la distribution, on relève quelques acteurs qui vont devenir célèbres par la suite, notamment Peter Graves, Lee Van Cleef et Dick Miller. Viennent également s'ajouter Beverly Garland, Jonathan Haze et Charles B. Smith. En l'occurrence, le scénario brille surtout par sa vacuité et son inanité.
Attention, SPOILERS ! Après avoir détourné un satellite, un extraterrestre Vénusien débarque sur la Terre. Il est aidé par un savant, qui avait autrefois une grande renommée, mais qui a perdu depuis tout son crédit. Ce savant, Tom Anderson (Lee Van Cleef), est en fait le seul qui a su rentrer en contact avec le monstre vénusien. Personne ne croit à sa fable sur le Vénusien, ni sa femme dont il est toujours éperdument amoureux, pas plus que son collègue et savant Paul Nelson (Peter Graves) qui reconnaît en lui du génie, mais également une petite instabilité.
Pourtant, Tom Anderson a bel et bien raison, envers et contre tous. Il a prévenu les autorités, son collègue, ses proches, mais personne ne croit en l’existence de cet extra-terrestre.
Ecœuré par ses semblables, Tom est persuadé que ce Vénusien si supérieur pourra guider, par son intellect, l’homme vers une meilleure destinée, et tant pis si ce nouveau guide emploie des moyens coercitifs envers l’homme, comme par exemple en contrôlant son esprit. Et en effet, notre créature n’a qu’un seul objectif : conquérir la Terre ! Elle utilise son esprit pour paralyser les machines, les véhicules, ainsi que les ondes radio, puis elle envoie des parasites volants afin de contrôler des hôtes humains, facilitant ainsi ses plans. Que les choses soient claires : la bêtise et la nanardise de It Conquered The World reposent essentiellement sur son extraterrestre moisi de service.
C'est lui la vraie star du film ! Contre toute attente, la créature apparaît furtivement dès les premières minutes de cette petite bisserie sans le sou.
Dans un premier temps, c'est le crâne dolichocéphale de la créature qui est dévoilé par la caméra hésitante de Roger Corman. Par la suite, ce sont de petits volatiles en forme de chauve-souris et maladroitement activés par des ficelles qui s'attaquent aux êtres humains. Ces monstres ne sont que les instruments hypnotiques d'un extraterrestre démoniaque.
Il faudra attendre le dernier quart d'heure du film pour voir débarquer (entièrement) notre alien en carton-pâte. A l'époque, la sortie du monstre de sa tannière déclenchera l'hilarité générale et de nombreuses acrimonies. Paul Blaisdell ne s'en remettra jamais et plongera peu à peu dans un profond marasme. Certes, Roger Corman doit composer avec un budget limité.
Néanmoins, le scénario reste un peu trop conventionnel pour passionner sur la durée, plutôt courte par ailleurs (à peine une heure et dix minutes de bobine). Enfin, l'interprétation laisse sacrément à désirer, à l'image d'un Peter Graves qui réitérera la même "performance" (un terme vraiment à guillemeter...) avec d'autres extraterrestres, cette fois-ci aux yeux ulcérés et globuleux, dans Killers From Space.
Côte : Nanar
Alice In Oliver