Hommage en musique à Alexandre Desplat
Le Festival Lumière est clôt depuis dimanche, mais de belles images sont encore présentes dans nos esprits. Aussi, je vous propose un petit zoom arrière sur l’une des soirées les plus émouvantes du Festival Lumière 2015. Ce n’est pas de Martin Scorsese dont il s’agit mais de la rencontre entre deux grands noms du cinéma : le compositeur Alexandre Desplat et le réalisateur Roman Polanski. Tout commence jeudi 15 octobre à 18h00, dans la salle comble de l’Institut Lumière, par un hommage au compositeur oscarisé pour le film The Grand Budapest Hotel de Wes Anderson .
Stéphane Lerouge, spécialiste incontournable de la musique de film, rend hommage au travail d’Alexandre Desplat. Il raconte comment le réalisateur Philippe de Broca ( L’ Homme de Rio, Les Tribulations d’un Chinois en Chine …) lui annonce que Georges Delerue n’ést pas mort car il s’est réincarné en la personne d’Alexandre Desplat. Puis après un long extrait du septième Opus d’Harry Potter dont la bande originale est signée Alexandre Desplat, c’est autour d’Alberto Barbera, directeur artistique de la Mostra de Venise de saluer la personnalité du compositeur. Il souligne qu’en tant que président du Jury de La Mostra, le musicien s’est révélé être un excellent un leader.
Ensuite, pour notre plus grand plaisir, 12 jeunes musiciens du Conservatoire National Supérieur Musique et Danse de Lyon nous offrent un mini-concert d’une vingtaine de minutes. Sous la baguette de l’épouse d’Alexandre Desplat, Dominique LeMonnier, ils interprètent des extraits de musiques de films écrites par Desplat.
Mai
Roman Polanski explique que Le Couteau dans l’eau est l’un des premier films polonais à ne pas être un film de propagande. Le réalisateur profite du vent d’ouverture à l’ouest qui souffle dans le milieu artistique de l’époque pour réaliser dans la Pologne communiste un film qui se passe sur un yacht.
La soirée se termine par la projection du Couteau dans l’eau, film nominé aux Oscars du meilleur film étranger en 1963. C’est l’histoire d’André, un journaliste sportif en voie d’embourgeoisement, qui décide de passer le week-end avec sa femme Christine sur un lac de Mazurie, où ils disposent d’un yacht. Au cours du trajet, un jeune auto-stoppeur les force à s’arrêter en se plaçant au milieu de la route. Après une vive altercation, André l’invite sur le voilier, mais très vite la tension monte …
Comme plus-tard Carnage ou La venus à la fourrure, Le Couteau dans l’eau est un huis clos (il se déroule en grande partie sur un bateau). Le rythme est très très lent, la mise en scène et les décors sont minimalistes (une voiture, un bateau, un couple embourgeoisé et mal assorti, un jeune étudiant beau et fauché). Avec ce premier long métrage Polanski révèle son attrait pour les ambiances lourdes voir explosives, les contrastes de personnalités.
Le Couteau dans l’eau de Roman Polanski