Genre : science-fiction
Année : 2015
Durée : 2h24
L'histoire : Lors d’une expédition sur Mars, l’astronaute Mark Watney (Matt Damon) est laissé pour mort par ses coéquipiers, une tempête les ayant obligés à décoller en urgence. Mais Mark a survécu et il est désormais seul, sans moyen de repartir, sur une planète hostile. Il va devoir faire appel à son intelligence et son ingéniosité pour tenter de survivre et trouver un moyen de contacter la Terre. A 225 millions de kilomètres, la NASA et des scientifiques du monde entier travaillent sans relâche pour le sauver, pendant que ses coéquipiers tentent d’organiser une mission pour le récupérer au péril de leurs vies.
La critique :
Le voyage sur Mars. Plus un rêve mais désormais une réalité. La seule planète colonisable de notre système solaire fait régulièrement l'actualité. Dernièrement, ce sont de petites traces d'eau qui ont été découvertes et repérées sur le sol rouge martien. Les futurs colons humains seront probablement chargés de trouver des formes (microscopiques) de vie sur la planète rouge.
Pour y parvenir, ils devront affronter une planète à la fois aride, désertique, froide (environ - 60 degrés) et tempêtueuse. Visiblement, tous ces écueils ont déjà été pensés, décortiqués et analysés par la littérature de science-fiction. Preuve en est avec Seul sur Mars, un roman écrit par Andy Weir, qui a donc inspiré un film homonyme, réalisé par les soins de Ridley Scott, le papa (entre autres) d'Alien : le huitième Passager, Gladiator, Thelma et Louise, Blade Runner...
Bref, on ne présente plus le cinéaste qui possède une solide carte de visite. Le cinéma de science-fiction s'est toujours passionné pour l'astronomie. On a pu le constater récemment avec les sorties de Prometheus (toujours Ridley Scott en 2012), Interstellar (Christopher Nolan, 2014) et Gravity (Alfonso Cuaron, 2013). Désormais, les télescopes et les techniques modernes sont capables de sonder notre vaste univers. Quant à la planète rouge, l'astre est toujours sujet à de nombreux fantasmes.
Régulièrement "radioscopée" (si j'ose dire) par la NASA, Mars sera la prochaine destination de nos chers cosmonautes américains, appelés à se transformer en Robinson Crusoé version scaphandrier. A ce titre, Seul sur Mars n'est pas sans rappeler un autre film de science-fiction, le bien nommé Robinson Crusoé sur Mars (Byron Haskin, 1964).
La distribution de Seul sur Mars réunit Matt Damon, Jessica Chastain, Kristen Wiig, Jeff Daniels, Sebastian Stan, Naomi Scott, Naomi Scott, Kate Mara, Sean Bean, Michael Pena, Mackenzie Davis et Donal Glover. Attention, SPOILERS ! Lorsque l'équipe de la mission martienne Ares III subit une intense tempête, elle s'enfuit à bord d'un vaisseau spatial. Cependant, l'un de ses membres, frappé par une antenne avant d'avoir pu embarquer dans l'appareil, est déclaré mort par les systèmes automatisés.
Le lendemain, l'astronaute Mark Watney se réveille pour découvrir qu'il est seul sur la planète Mars. Incapable de contacter la Nasa, il se voit contraint de survivre par ses seuls moyens. Botaniste de formation, il est doué pour bricoler des outils ou des appareils.
Calculant que la prochaine mission habitée sur Mars, Ares IV, arrivera dans quatre ans, sa première décision porte sur la culture de pommes de terre à l'intérieur de l'habitat, un dôme conçu pour assurer la survie de six personnes pendant 30 jours. Pour la postérité et maintenir son moral, il tient un journal intime sous la forme de vidéos. Par certains aspects, Seul sur Mars n'est pas sans rappeler Gravity.
A l'instar de son modèle, le film de Ridley Scott utilise lui aussi les techniques modernes pour mieux nous plonger en immersion, non pas dans le vide spatial, mais sur le sol martien. Visiblement, le cinéaste a le souci du réalisme. Par conséquent, toutes les séquences martiennes sont susceptibles de se dérouler lors d'une prochaine colonisation ou expédition martienne. Ridley Scott nous convie en pleinte tempête sur une planète résolument hostile.
Abandonné à son sort, le cosmonaute et botaniste Mark Whatney (Matt Damon) doit se résoudre à passer un séjour périlleux, long et difficile sur le sol martien. La survie s'organise. Le trentenaire américain se transforme en jardinier pour l'occasion, écumant des patates et ses rations alimentaires. Vétilleux et sondant les moindres détails, Ridley Scott narre l'épopée d'un cosmonaute condamné à soliloquer dans un désert à la fois immense et aride. Pourtant, à force d'opiniâtreté, Mark Whatney parvient à communiquer avec la NASA et même avec ses anciens congénères. Non l'astronaute n'est pas mort.
A partir de là, bienvenue dans une promotion à peine déguisée des (illustres) compétences de la NASA ! D'un cosmonaute laissé pour mort, Mark Whatney devient la nouvelle coqueluche et surtout le nouveau héros de notre vaste planète. Neill Armstrong n'a qu'à bien se tenir !
Paradoxalement, c'est aussi la grande limite du scénario du film. A aucun moment, Ridley Scott ne parvient à nous émouvoir pour cet astronaute échoué sur une planète en déshérence. Trop génial, trop surdoué, trop chimiste, trop botaniste, bref trop "intellectuel" pour périr dans le froid glacial martien. D'emblée, le film tue tout suspense. Certes, Ridley Scott multiplie les inimitiés via de nombreux morceaux de bravoure.
Certes, on saluera le travail technique et les effets visuels, ainsi qu'une interprétation (Matt Damon en tête) irréprochable. Pourtant, malgré tous les efforts déployés, le long-métrage apparaît assez obsolète puisque le sort de Mark Whitney est déjà scellé. Le héros américain va évidemment s'en sortir sous les applaudissements, les "hip hip hourra" et les exploits (voire même les miracles et les prouesses) réalisés par la NASA et ses anciens comparses.
Bref, on tient là le nouveau Gravity, une pellicule hollywoodienne certes réaliste, solidement troussée et réalisée, mais qui brille aussi et surtout par sa vacuité et son inanité.
Note : 12.5/20