Réalisation Arnaud Desplechin 2013
Le cinéma français a une grande chance, et avec lui, nous spectateurs, cinéphiles; il possède en la personne d’Arnaud Desplechin un cinéaste intelligent! Qui plus est il
sait varier les plaisirs en se renouvelant, et mieux parfois en parlant de la même chose ou presque.
Ici, Jimmy, un indien, qui a combattu pendant la seconde guerre mondiale et a été blessé. Il souffre de troubles, maux de tête, hallucinations… Sa soeur le conduit dans un hôpital qui se charge des séquelles des combattants; plus ou moins
déclarés fous. Le diagnostic sur Jimmy n’est pas net.
L’institution fait alors appel à un certain George Devereux, docteur en psychologie, pas vraiment reconnu, peut-être même pas vraiment titré!…
Dès lors le film prend tout son essor, tout son sens. La rencontre en psychologie, comme celle en humanité, des deux hommes et des deux comédiens; Bénicio Del Toro et (le toujours Desplechin) Mathieu Amalric.
Le docteur Devereux s’attache aux rêves pour sonder les maux de l’âme humaine, et tout ou
presque y rapporte à la femme, la relation aux femmes; puisque la Femme est la Mère du Monde.
Et c’est vrai pour la plupart d’entre nous, nous sortons d’une femme, et cherchons aussi à y entrer, sexuellement. C’est aussi à un rapport à la psychanalyse (et Despleschin s’en sert beaucoup mieux que dans « Comment je me suis disputé… ») encore alors dans ses balbutiements quant à l’application ordinaire dans la vie des gens.
Devereux – dans sa recherche par les rêves- dit donc que les blessures de l’âme peuvent induire des troubles du corps. Nous sommes soumis à des névroses ou autres perturbations qui la
plupart du temps peuvent trouver leurs origines.
Superbement servis par Bénicio Del Toro et Mathieu Amalric, le film est en permanence dans une approche fine de la chose psychanalytique. Sans pathos, sans démonstration, il nous montre la construction humaine.