Coffret intégrale Jane Campion, j'ai passé en revu une partie des films disponibles

Par Sebd59 @1_oeil

A l’occasion de la sortie du coffret intégral Jane Campion en dvd et blu-ray, le 28 octobre prochain chez Pathé, et quelques temps avant le concours pour remporter un coffret dvd, il était temps de revenir sur quelques films qui seront disponibles dans le coffret.

Dans cette optique, on m’a fournis des exemplaires des courts métrages, et des films : Two Friends, Sweetie, Un ange à ma table, In the Cut et Bright Star.

Vous pouvez retrouver la présentation du coffret ici.

Mais avant de s’intéresser à ces films, on va tout d’abord s’intéresser à la réalisatrice en elle-même.

Jane Campion est né le 30 avril 1954 à Wallington à Nouvelle-Zélande d’une mère actrice et d’un père directeur de théâtre. C’est en 1975 que Jane Campion sort de l’université avec un diplôme d’anthropologie, et c’est après un voyage à travers l’Europe qu’elle intègre le College of the Arts de Sydney jusqu’en 1979 pour étudier la peinture. C’est au début des années 80 qu’elle se tourne vers le cinéma et sort diplômée en 1984 de l’Australian Film, Television and Radio School. Et c’est en 1986, qu’elle décroche la Palme d’or du court métrage au Festival de Cannes avec An Exercise in Discipline – Peel qu’elle avait écrit et réalisé en 1982. C’est en 1989 que Jane Campion passe au format du long métrage avec Sweetie suivis l’année suivante par Un ange à ma table qui remporta le Grand prix du jury à la Mostra de Venise. La leçon de piano, son troisième long métrage, sort en 1993 et remporte la Palme d’or au Festival de Cannes, permettant à la réalisatrice d’obtenir une renommée mondiale. Elle fut ainsi la première femme à remporter la Palme d’or et la seule réalisatrice à détenir à la fois la Palme d’or du court métrage mais également celle du long métrage. Continuant la réalisation, elle est également présidente du jury de la Mostra de Venise en 1997. Elle reviendra en tant que membre du jury de la Mostra de Venise en 2007. En 2013, elle devient présidente du jury de la Cinéfondation et des courts métrages au Festival de Cannes. Elle reviendra en 2014 en tant que présidente du jury de la 67ème édition du Festival de Cannes.

Jane Campion c’est :

Courts métrages

1982 : An Exercise in Discipline - Peel

1983 : Passionless Moments

1984 : Mishaps of Seduction and Conquest

1984 : A Girl's Own Story

1984 : After Hours

2006 : 8 - segment The Water Diary

2007 : Chacun son cinéma - segment The Lady Bug

Longs métrages

1989 : Sweetie

1990 : Un ange à ma table

1993 : La Leçon de piano

1996 : Portrait de femme

1999 : Holy Smoke

2003 : In the Cut

2009 : Bright Star

Télévision

1986 : Two Friends

1986 : Dancing Daze

1990 : Un ange à ma table

2013 : Top of the Lake

Jane Campion, c’est également des nominations et des distinctions :

Nominations

Festival de Cannes 1989 : sélection officielle pour Sweetie

British Academy Film Awards 1994 : meilleur film, meilleure réalisatrice et meilleur scénario original pour La Leçon de piano

Chicago Film Critics Association Awards 1993 : meilleure réalisatrice pour La Leçon de piano

Golden Globes 1994 : meilleure réalisatrice et meilleur scénario pour La Leçon de piano

Oscars 1994 : meilleure réalisatrice pour La Leçon de piano

Mostra de Venise 1999 : sélection officielle pour Holy Smoke

British Independent Film Awards 2009 : meilleure réalisatrice pour Bright Star

Festival de Cannes 2009 : sélection officielle pour Bright Star

Australian Film Institute Awards 2010 : meilleure réalisatrice et meilleur scénario original pour Bright Star

César 2011 : meilleur film étranger pour Bright Star

Critics' Choice Television Awards 2013 : meilleure mini-série ou meilleur téléfilm pour Top of the Lake

Television Critics Association Awards 2013 : meilleure mini-série ou meilleur téléfilm pour Top of the Lake

Primetime Emmy Awards 2013 : Meilleure mini-série ou meilleur téléfilm pour Top of the Lake Meilleure réalisation pour une mini-série ou un téléfilm pour Top of the Lake (partagé avec Garth Davis) Meilleur scénario pour une mini-série ou un téléfilm pour Top of the Lake (partagé avec Gerard Lee)

Récompenses

Australian Film Institute Awards 1984 : Meilleur film expérimental pour Passionless Moments Meilleur scénario de court métrage pour A Girl's Own Story

Festival de Cannes 1986 : Palme d'or du court métrage pour An Exercise in Discipline - Peel

Australian Film Institute Awards 1987 : meilleur téléfilm pour Two Friends

Australian Film Institute Awards 1989 : Meilleur scénario original pour Sweetie (partagé avec Gerard Lee)

Byron Kennedy Award pour l'ensemble de son œuvre

Festival international du film de Toronto 1990 : Prix FIPRESCI pour Un ange à ma table

Mostra de Venise 1990 : Grand prix du jury pour Un ange à ma table

Festival de Cannes 1993 : Palme d'or pour La Leçon de piano

Australian Film Institute Awards 1993 : meilleur film, meilleure réalisatrice et meilleur scénario pour La Leçon de piano

New York Film Critics Circle Awards 1993 : meilleure réalisatrice et meilleur scénario pour La Leçon de piano

Festival international du film de Vancouver 1993 : Prix du public pour La Leçon de piano

Film Critics Circle of Australia Awards 1994 : meilleure réalisatrice et meilleur scénario pour La Leçon de piano

César 1994 : meilleur film étranger pour La Leçon de piano

Oscars 1994 : meilleur scénario original pour La Leçon de piano

Kinema Junpo Awards 1995 : meilleur film étranger pour La Leçon de piano

Mostra de Venise 1999 : Prix Elvira Notari pour Holy Smoke

Festival de Cannes 2013 : Carrosse d'or de la Quinzaine des réalisateurs pour l'ensemble de son œuvre

Source Wikipedia

Concernant le blu-ray dédié aux courts métrages de la réalisatrice, on ne retrouvera uniquement que les courts métrages sans aucuns suppléments. Même si au début, on peut craindre pour la qualité de l’image, cela ne concernera que finalement qu’un seul des courts métrages avec une image datant des années 80 avec une impression de se retrouver avec une bonne vieille VHS et bien sûr, tous les courts métrages sont en VOST.

Ce que l’on peut dire avec ces courts métrages, c’est que déjà, on retrouve les thèmes qui seront présent dans les différents films de Jane Campion et qu’à travers ces premiers courts métrages, on peut se rendre compte dès le début que Jane Campion avait déjà un certain talent pour mettre en valeur ses personnages (principalement les personnages féminins) mais également, on peut se rendre compte de la progression à travers ses différents films.

Two Friends (1986)

Deux jeunes adolescentes, encore amies quelques mois auparavant, se sont éloignées l’une de l’autre. Elles étaient dans la même école et espéraient poursuivre leur scolarité ensemble, dans un institut réputé où elles étaient admises. Le beau-père de l’une d’entre elles en a décidé autrement, l’empêchant malencontreusement de s’épanouir et de développer ses talents comme elle le désirait. Cette décision a entraîné chez elle un sentiment de désespoir et une déchéance (fuite, drogues, relations sans lendemain...).

C’est la première fois que ce film, destiné pour la télévision, sort en dvd et blu-ray. Pour le test, j’ai eu en main le dvd de ce film. Si l’on déplore qu’il n’y ait pas de bonus, on peut également déplorer que le film soit uniquement disponible en VOST. Mais pour un film de cette époque, au niveau de l’image, on aurait pu craindre le pire. Mais finalement, l’image reste assez belle malgré un grain très fort sur les scènes moins éclairées. Concernant le film en lui-même, le film décrit deux visions qui s’opposent de deux adolescentes (amies qui finiront par se séparer). Mais la plus grande force dans ce film, en dehors de la réalisation et de l’interprétation, restera la façon dont est construit le film. Divisé en 5 chapitres, le film est montré avec un montage totalement inversé. Et cette inversement multiplie l’intensité des événements et malgré que l’on connaisse la finalité de l’histoire qui aurait dû être le plus dramatique de cette histoire, au final, c’est la totalité du film qui reste assez intense en émotion.

Sweetie (1989) Kay a peur de tout : du présent, de l'avenir, de la vie, de la mort. Tout semble s'arranger lorsqu'elle se met en ménage avec Louis, l'ancien fiancé d'une collègue. Mais ce bonheur apparent ne dure qu'un temps et ses angoisses la reprennent. C'est alors qu'apparaît Sweetie, sa jeune sœur, obèse, débraillée et sympathique, qui laisse dans son sillage un énorme nuage d'entropie...

Premier long métrage pour le cinéma de la part de Jane Campion, ce film est un inédit en blu-ray en France. Pour cette version Blu-ray de Sweetie, on retrouve enfin des bonus (Les coulisses de Sweetie : making of (27 min) - Interview de Jane Campion (20 min)). Pour un film datant de 1989, on est assez épaté par la qualité de l’image. Les premiers plans sont très nettes et avec le blu-ray, on peut voir pas mal de détails. On est un peu moins content pour l’arrière-plan car si au premier plan, l’image est nette, à l’arrière-plan, on se retrouve avec un fourmillement qui peut être assez agaçant dans certaines scènes tellement cela ressort par rapport au reste de l’image. De nouveau, on se retrouve face à un film en VOST, mais avec une qualité de son en 5.1 ou 2.0 toutes deux en DTS-HDMA.

Pour le film en lui-même, on se rend clairement compte qu’il s’agit du premier film pour le cinéma de la réalisatrice. On hésite entre parler d’un excellent « téléfilm », ou un long métrage cinéma assez moyen. Car malgré qu’il y ait toujours ce soin apporté à ses personnages, Jane Campion utilise les méthodes et les manières de faire un film pour la télévision plutôt que pour le cinéma et du coup, on ressent assez grandement les lenteurs de son scénario. Mais l’on se rattrape beaucoup grâce au scénario et la façon dont sont dépeints les personnages. Cela s’ajoute au fait que dans ce film, Jane Campion arrive à la fois à mettre en place une atmosphère pesante et dramatique tout en gardant une note légère mais subtile et perceptible d’humour.

Un ange à ma table (1990)

L'évocation de la vie de Janet Frame à travers l'adaptation de ses trois autobiographies To the Is-land, An angel at my table et The Envoy from Mirror City. Cette femme, issue du milieu ouvrier, fut internée pendant sept ans et dut sa libération à la notoriété que lui apportèrent ses récits. Un an après, et l’on retrouve déjà la réalisatrice avec un nouveau film et un nouveau personnage féminin hors du commun avec Un ange à ma table.

Tout comme pour Sweetie, il s’agit de la première fois que ce film se retrouve sur un support blu-ray en France. Ici, il n’y aura pas de bonus mais l’on se retrouve de nouveau avec deux pistes son VOST en 2.0 ou 5.1 en DTS-HDMA.

On est un an après, et pourtant il y a un mieux au niveau de l’image. Le fourmillement est toujours présent mais ce fait beaucoup moins remarqué et les détails ressortent encore plus au premier plan.

Un ange à ma table est le premier film cinéma de Jane Campion pour moi. On se retrouve avec un vrai film, un peu long avec ses 2h38, mais tout y est pour faire un film. Malheureusement, on perd un peu en qualité au niveau de la réalisation, à moins que cela ne soit fait exprès en réalité, ça je ne saurais vous le dire. Car effectivement, au niveau de la réalisation, on se retrouve face à un produit un peu plus brut, plus brutale et l’on recherche moins l’esthétisme de l’image pour offrir une vision un peu plus réelle.

Finalement, je crois que ce que l’on peut considérer comme une perte de qualité de la réalisation est en faîtes exprès pour donner une autre vision du cinéma et de l’histoire de Jane Frame.

En dehors de cette interrogation, Un ange à ma table reste un film qu’il faut avoir vu que ce soit pour connaître l’histoire de Janet Frame, pour vivre un moment de cinéma réalité sans artifice dans la pure réalité à travers l’image et la vision de Jane Campion qui montre son attachement à Janet Frame.

In the cut (2003) Professeur de lettres new-yorkaise, Frannie vit seule. Bien qu'étudiant l'argot et les romans policiers, elle s'est toujours tenue loin de l'aspect glauque de la ville. Un soir, dans un bar, elle est le témoin d'une scène intime entre un homme et une femme. Fascinée par l'intensité de leur passion, elle n'a que le temps de remarquer le tatouage de l'homme et la chaleur de son regard. Le lendemain, elle apprend qu'un meurtre a été commis tout près de chez elle. Malloy, le policier chargé de l'enquête, a le sentiment qu'elle est au courant de quelque chose. Frannie se sent attirée par cet homme, mais son attitude l'effraie tout autant que le tatouage sur son poignet. Le doute s'insinue en elle. Impliquée chaque jour un peu plus dans l'enquête et dans une liaison qui libère autant qu'elle lui fait peur, Frannie est tentée de tout quitter...

On fait un sacré bond dans le temps et l’on passe plus de dix ans de carrière pour se retrouver en face de In the cut, un nouveau film inédit en blu-ray en France.

Sur ce blu-ray, on retrouve de nouveau des bonus (Commentaire audio de Jane Campion et Laurie Parker - Making of (15min) - Interview de Jane Campion et Meg Ryan (20 min) - Scènes coupées (12 min)) et depuis, Jane Campion a obtenu la reconnaissance du cinéma internationale, et In The Cut est proposé en VOST et VF, de nouveau en 5.1 DTS-HDMA.

Un peu plus de dix ans et à travers ce film, Jane Campion casse son image de cinéaste intello, et également celle de Meg Ryan en la sortant des sentiers battus du film romantique à deux sous. Etonnamment, je crois que c’est le seul film que je n’ai jamais vu avec Meg Ryan.

Jane Campion sort du drame pour arriver dans la case du thriller, un poil trop érotique, pour marquer les esprits. Et les esprits seront marqués par ce film. Même si le final reste assez prévisible, l’intrigue de ce film est très bien écrite et très bien pensée offrant un thriller marquant, perturbant et assez glauque au final même si l’on peut trouver tout de même à dire sur certaine perte de rythme et un essoufflement vers la fin. Film qui marque avec une réalisation assez léchée, avec un soin particulier apporté à l’image et principalement sur les différents décors New-Yorkais. Le tout enveloppé dans une simplicité de réalisation qui reste troublante tellement cela semble naturel de tourner un film pour Jane Campion.

Bright Star (2009) Dernier long métrage cinéma en date pour la réalisatrice, avant la superbe série Top of the Lake et également dernier blu-ray qu’il me reste à regarder. Londres, 1818. Un jeune poète anglais de 23 ans, John Keats, et sa voisine Fanny Brawne entament une liaison amoureuse secrète. Pourtant, les premiers contacts entre les deux jeunes gens sont assez froids. John trouve que Fanny est une jeune fille élégante mais trop effrontée, et elle-même n'est pas du tout impressionnée par la littérature. C'est la maladie du jeune frère de John qui va les rapprocher. Keats est touché par les efforts que déploie Fanny pour les aider, et il accepte de lui enseigner la poésie. Lorsque la mère de Fanny et le meilleur ami de Keats, Brown, réalisent l'attachement que se portent les deux jeunes gens, il est trop tard pour les arrêter. Emportés par l'intensité de leurs sentiments, les deux amoureux sont irrémédiablement liés et découvrent sensations et sentiments inconnus. " J'ai l'impression de me dissoudre ", écrira Keats. Ensemble, ils partagent chaque jour davantage une obsédante passion romantique qui résiste aux obstacles de plus en plus nombreux. La maladie de Keats va pourtant tout remettre en cause...

Pour ce dernier film, on a des bonus (Working with Jane : documentaire sur Jane Campion (28 min) - Scènes coupées) et comme le précédent film, on a droit à une version 5.1 DTS-HDMA VOST et VF. Petite aparté pour une fois sur le menu du blu-ray. Alors que sur les précédents disques, on restait sur quelques choses de très classique, pour ce blu-ray, on se retrouve avec un menu plus beau et plus en accord avec le film.

Ici, on se retrouve devant une histoire d’amour, qui ne nous le cachons pas, va finir mal. L’histoire est belle, la retranscription de l’époque est semble-t-il parfaite, que ce soit au niveau des costumes ou des décors, la photographie du film est magnifique… et pourtant pour ce dernier film de la réalisatrice, je n’ai pas du tout accroché à son film.

L’esthétique du film est phénoménale et l’histoire est très belle, mais à côté de cela, je ne retrouve pas grand-chose qui puisse réellement me captiver. Je trouve que Bright Star est le film raté de Jane Campion. On se retrouve face à un film très bien emballé mais il n’y a pas grand-chose dans le paquet. Le film est assez long, plat, devient ennuyeux et on passe la limite du film pompeux, beaucoup trop académique pour toucher un large public.

En résumé, le coffret intégral Jane Campion qu’édite Pathé permet de découvrir un univers qui est assez en dehors de la norme du cinéma actuel. Malgré les années, Jane Campion a réussis à se réinventer tout en gardant son style propre. Même si Bright Star reste un accident de parcours, ce film est le dernier sorti en salle de la réalisatrice, que l’on retrouvera en pleine forme pour la série Top of the lake. Tout ce que l’on peut espérer, c’est de retrouver Jane Campion au cinéma avec un nouveau film qui fera certainement parler de lui.

A partir du 28 octobre, un coffret DVD sera mis en jeu sur le blog et si vous ne pouvez pas attendre ou que vous ne pensez pas avoir de chance, vous pouvez toujours précommander le coffret à la FNAC en cliquant ici.

Le 28 octobre en coffret DVD au prix de 99,99€ ou en coffret Blu-ray au prix de 119.99€.

Distribué par Pathé

© 

Remerciements à Pathé et Emilie Imbert d’Emilie Imbert Relation Presse qui m'ont fournis les dvd et blu-ray.