A l'occasion de sa sortie en vidéo chez Wild Side le 28 Octobre 2015, découvrez notre critique de l'envoûtant nouveau film de Peter Strickland avec Sidse Babett Knudsen et Chiarra D'Anna
"Quelque part, en Europe, il n'y a pas si longtemps... Cynthia et Evelyn s'aiment. Jour après jour, le couple pratique le même rituel qui se termine par la punition d'Evelyn, mais Cynthia souhaiterait une relation plus conventionnelle."
(Source : Allociné)
Réalisateur : Peter Strickland
Scénario : Peter Strickland
Directeur Photographie : Nicholas D. Knowland
Musique : Cat's Eye
Casting : Sidse Babett Knudsen, Chiarra D'Anna
Nouvelle réalisation de Peter Strickland, l'auteur de Berberian Sound Studio, nous avions raté le film lors de sa sortie en salles en catimini en Juin. Mais à l'occasion de sa sortie vidéo chez Wild Side, nous avons eu la chance de pouvoir le rattraper.
The Duke Of Burgundy est un objet de cinéma bien étrange qui ne laisse pas indifférent. Une mise en scène soignée, une histoire assez incongrue, un travail sur le son bien recherché et une ambiance plutôt exotique font du film une belle réussite !
Peter Strickland nous livre un récit assez complexe sur une relation dominant-dominé et toutes les conséquences que cela peut amener. Après une introduction très intelligente puisqu'elle nous laisse dans le doute, le récit livre pièce par pièce, assez subtilement, les changements de la relation en Evelyn et Cynthia. Le film amène beaucoup de questions sur le couple : ce qu'on est prêt à subir pour le bonheur de l'autre et la limite de ces actions.
C'est un "huis clos" dans une maison qui respire le bonheur (façon de parler) entre collections de larves et papillons en tout genre, mais des drapures et un mobilier assez froid et austaire. Le film ne sort presque jamais de cette maison pour mieux nous faire rentrer dans le quotidien de deux actrices sublimées par la caméra de Peter Strickland : Sidse Babett Knudsen (connue pour son rôle dans la série nordique Borgen) et Chiarra D'Anna.
Le film lorgne vers le contemplatif avec beaucoup d'effets visuels simples mais recherchés, des travellings assez lents et hypnotisants, et des plans fixes sublimes. Peter Strickland soigne son film esthétiquement et ça se voit. Impossible de ne pas tomber sous le charme de ce que propose le réalisateur, même si il arrive que le propos de sa mise en scène nous échappe.
Le film nous a clairement captivé et le travail du sens n'y est pas pour rien. Peter Strickland propose un mixage fourmillant de détails, se concentrant sur des bruits communs (l'éclatement d'une bulle de savon", le bruit d'une fermeture à clé, la nature) pour amplifier son propos et sa mise en scène.
The Duke Of Burgundy laissera sûrement pas mal de monde de marbre vu le sujet et le choix esthétique du film. Mais dans notre cas, nous avons été transportés dans un monde où l'amour et la souffrance ne font plus qu'un et où chaque plan est un régal pour les yeux. Une pépite du cinéma anglais que l'on conseille.
BANDE-ANNONCE
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