CHU & BLOSSOM (Critique)

CHU & BLOSSOM (Critique)CHU & BLOSSOM (Critique)SYNOPSIS: Joon Chu, étudiant Coréen à l'Anglais hésitant, participe à un programme d'échange international. À peine remis de la perte de son frère, il se retrouve coincé dans une petite ville américaine où il est entraîné dans la folie douce de Butch Blossom, un artiste non-conformiste et visionnaire. À la recherche d'un équilibre dans leurs vies personnelles, entre famille, amour et amitié, Joon et Butch trouvent ensemble un nouvel élan de créativité pour s'ouvrir au monde.

Un américain d'origine coréenne qui doit réapprendre à avoir l'accent coréen pour incarner un coréen dans le film qu'il réalise, c'est assez surprenant. Surprenant comme l'est le film de Charles Chu qui a pourtant fait cette démarche pour nous raconter une histoire de regards sur le monde. A travers ce récit un peu burlesque d'étudiant coréen obligé par sa famille de venir aux États-Unis pour réussir puis de revenir en Corée, Charles Chu et Gavin Kelly, les réalisateurs-scénaristes du film vont nous parler tour à tour d'art, de deuil, de rêve et aussi un peu d'amour. Jouant assez peu sur le décalage culturel entre la Corée et les USA, il est plutôt question ici de décalage social. Joon, le héros incarné par Charles Chu, est en effet un coréen sur un campus américain mais très vite on comprend qu'il aurait probablement autant été décalé sur un campus de Séoul. La différence de nationalité et de culture permet aux cinéastes de ne pas avoir à expliquer pourquoi il est vu différemment par le reste du monde. Immédiatement il est "l'autre". Et c'est par la rencontre d'un autre personnage décalé, le fameux Blossom, artiste franchement barré que Joon va se poser des questions sur lui même et sur sa propre vision du monde.

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Dans une ambiance assez planante par sa musique et ses plans calmes, ses couleurs chaudes, l'histoire de ces deux "extra-terrestres" marqués tous les deux par un deuil non fait, va nous rappeler que prendre des décisions n'est jamais facile. Le changement de vision de Joon est bien représenté à travers une démarche artistique lié à la photographie. Art plus simple par rapport aux happenings agressifs et sans subtilité de son ami Blossom, les photos de Joon vont le pousser à changer de regard sur la vie. Dans une structure narrative assez classique, on retrouve tour à tour la découverte du monde, le questionnement, les échecs, le doute, et une fin qu'on ne vous révélera pas ici. Chu & Blossom arrive à apporter une originalité grâce à la dimension de création artistique porté par les personnages. Car le film va essentiellement tourné autour de Joon, Blossom et Cherry, une jeune étudiante dont va s'éprendre Joon. C'est d'ailleurs l'un des rares bémol du film, car aussi belle et jolie que soit cette relation, le personnage de Cherry manque un peu de développement et reste "la fille" de l'histoire qui fera réfléchir notre héros. Autour de nos trois grands adolescents gravitent des personnages qui font sourire de par leur décalage par rapport au monde. La famille d'accueil représentant l'avarice du capitalisme américain, et la famille de Blossom la contre culture de cette même Amérique. Il n'y a finalement que très peu de normalité dans le monde qui les entoure. Une courte apparition de l'entourage de Cherry, avec évidemment un oncle réactionnaire et raciste est ce qui se rapproche le plus d'un univers réaliste malheureusement. Charles Chu promène donc sa grande silhouette au milieu de ce film avec une vérité surprenante et arrivera à nous rendre attachant un personnage finalement porteur de très peu d'émotions. Avec un final vraiment poétique, Chu & Blossom nous laisse souriant, presque apaisé et optimiste. Nous avons toujours le choix de nos rêves.

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CHU & BLOSSOM (Critique)EXCELLENT