Notre Petite Soeur (2015) de Hirokazu Kore-Eda

Par Seleniecinema @SelenieCinema

Après le très bon "Tel Père Tels Fils" (2013) le réalisateur japonais sans doute voulu feiare un tour du côté des filles avec cette adaptation d'un Josei Manga (roman graphique) "Kamakura Diary" de Akimi Yoshida dont le premier tome a été publié en 2007 (dernier Tome 2014)... Au décès de leur père, trois soeurs livrées à elles-mêmes après que leur mère les a quitté à son tour apprennent qu'elles ont une petite demie-soeur et décident alors de la prendre avec eux... Pour les rôles des 4 soeurs le réalisateur a fait appel à quatre stars nippones, peu connues chez nous, elles sont pourtant de grandes stars au Japon. Les trois ainées sont donc interprétées par Haruka Ayas e, Nagasawa Masami (qui jouait déjà dans "I Wish" en 2012 du même réalisateur), Kaho et la plus jeune par Suzu Hirose. Kore-Eda a toujours été un fin peintre de l'intimité, il n'est pas étonnant qu'il ait été attiré par cette histoire de famille recomposée à chacune des filles (et des femmes) tentent de se reconstruire et/ou de se contruire tout court.

Note :

Se déroulant sur plusieur moins (environ 1 an) le scénario (signé du réalisateur) est parfaitement écrit et offre une fluidité judicieuse qui évite des ellipses trop voyantes. Les actrices (très peu d'hommes) sont magnifiques de justesse mais on émettra pourtant un bémol sur l'écriture des personnages. En effet, est-ce la pudeur ou l'excès d'utopie joyeuse, toujours est-il que l'émotion est beaucoup trop discrète, la frilosité des sentiments qui reste trop introvertie ne permet pas une immersion totale dans le récit. On pense surtout au personnage de la plus jeune, ado de 14 ans Suzu a vécu des choses difficiles, on nous le dit clairement mais jamais on ne perçoit un temps soit peu ses failles. On reste donc, maheureusement, trop hermétique aux déprimes inhérentes au deuil et aux ruptures. Magnifique photographie, merveilleuses actrices, jolie histoire et beaux portraits de femmes mais il manque l'émotion et une confrontation des sentiments plus frontale. Ce manque nous amène à penser que 2h07 c'est tout de même un peu long pour un récit finalement bien inoffensif. Un joli film mais à la fois une petite déception pour un Kore-Eda.

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