Il était une fois en Allemagne
Deux ans de la vie de paysans rhénans dans un village modeste ; nous sommes en 1842 chez les Simon. Jackob, le fils prodige mais négligé, est cultivé et symbolise l’héritage des Lumières. Amoureux de Jettchen, passionnés tous deux par les langues amérindiennes, ils se voient quitter ce pays de misère où famine, guerre, froid, épidémie tuent à tour de bras pour rejoindre le Brésil. Et çà tombe bien, l’empereur du Brésil, par besoin de bras, offrent terres et voyage aux paysans des régions pauvres de Prusse pour peupler ce pays neuf. Projet réaliste qui rappelle que l’Allemagne a aussi été une terre d’émigration. Mais, Gustav, le frère aîné, revient de la guerre et va remettre en question tous ces beaux projets.4 heures de film, çà peut faire peur a priori surtout que la première est longuette. Reitz prend le temps de poser la question de la condition paysanne de l’époque ; Zola se reconnaitrait dans cette description miséreuse et minutieuse de pans entiers de la société. La dureté de la vie de l’époque quasi documentaire est tout de même traversée par le souffle romanesque des trajets de vie de la famille Simon. Reitz réussi le tour de force d’allier lyrisme romantique et rigueur documentaire ; et pour le spectateur rien n’est plus fort que de voir la grande histoire se confondre avec la petite. Ce « Heimat » est déjà à ce titre une belle œuvre cinématographique. Une belle fresque comme l’était récemment « Les mystères de Lisbonne ». Comme dans ce dernier où la réalisation était virtuose ; Reitz soigne sa mise à scène dans une volonté clairement affichée de faire Art. La caméra capture les lieux d’action et tournoie sans cesse autour des personnages ; le spectateur est chez les Simon. La photographie offre un noir et blanc exceptionnel. Après je n’ai pas compris l’apport des touches de couleur, esthétiquement magnifiques, mais insérée de manière un peu aléatoire semble-t-il. Reitz se laisse aller aussi, mais à de brefs reprises, à surligner certains éléments.Cependant, c’est un grand film de l’année 2013 car tout y est sens de l’esthétisme et le scénario extrêmement romanesque.
Sorti en 2013
Note: 16/20
Deux ans de la vie de paysans rhénans dans un village modeste ; nous sommes en 1842 chez les Simon. Jackob, le fils prodige mais négligé, est cultivé et symbolise l’héritage des Lumières. Amoureux de Jettchen, passionnés tous deux par les langues amérindiennes, ils se voient quitter ce pays de misère où famine, guerre, froid, épidémie tuent à tour de bras pour rejoindre le Brésil. Et çà tombe bien, l’empereur du Brésil, par besoin de bras, offrent terres et voyage aux paysans des régions pauvres de Prusse pour peupler ce pays neuf. Projet réaliste qui rappelle que l’Allemagne a aussi été une terre d’émigration. Mais, Gustav, le frère aîné, revient de la guerre et va remettre en question tous ces beaux projets.4 heures de film, çà peut faire peur a priori surtout que la première est longuette. Reitz prend le temps de poser la question de la condition paysanne de l’époque ; Zola se reconnaitrait dans cette description miséreuse et minutieuse de pans entiers de la société. La dureté de la vie de l’époque quasi documentaire est tout de même traversée par le souffle romanesque des trajets de vie de la famille Simon. Reitz réussi le tour de force d’allier lyrisme romantique et rigueur documentaire ; et pour le spectateur rien n’est plus fort que de voir la grande histoire se confondre avec la petite. Ce « Heimat » est déjà à ce titre une belle œuvre cinématographique. Une belle fresque comme l’était récemment « Les mystères de Lisbonne ». Comme dans ce dernier où la réalisation était virtuose ; Reitz soigne sa mise à scène dans une volonté clairement affichée de faire Art. La caméra capture les lieux d’action et tournoie sans cesse autour des personnages ; le spectateur est chez les Simon. La photographie offre un noir et blanc exceptionnel. Après je n’ai pas compris l’apport des touches de couleur, esthétiquement magnifiques, mais insérée de manière un peu aléatoire semble-t-il. Reitz se laisse aller aussi, mais à de brefs reprises, à surligner certains éléments.Cependant, c’est un grand film de l’année 2013 car tout y est sens de l’esthétisme et le scénario extrêmement romanesque.
Sorti en 2013
Note: 16/20