Gus Van Sant, 1997
Diffusion dimanche 1er novembre, 20H50, HD1
Pour célébrer la fête des morts, mais surtout pour anticiper cette veille de rentrée scolaire, HD1 a décidé de vous mettre dans le bain. Oubliez la salsa du démon, l'abus de Bloody Mary, votre performance a cappella de Ghost Town et le moonwalk que vous avez exécuté vêtu d'apparats de citrouille devant une assemblée costumée en état d'ébriété avancée. Oubliez votre soirée d'Halloween ou pas, et surtout votre gueule de bois car ce soir c'est en mode théorème de Thalès et introspection que votre week-end s'achèvera.
Will (Matt Damon) est un jeune homme orphelin issu des quartiers pauvres de Boston. Contrairement au reste du monde qui noie son chagrin dans des activités normales et superficielles, Will soulage sa peine et son mal-être en se plongeant dans des livres de mathématiques, de philosophie ou encore d'Histoire et de médecine. Afin de subvenir à ses besoins (qui restent principalement boire de la bière) il balaye les couloirs de la Massachusetts Institute of Technology. Mais lorsque les élèves désertent la fac et que les professeurs ont le dos tournés Will " s'amuse " à résoudre les problèmes de mathématiques (très problématiques) inscrits sur le tableau du couloir. Seulement voilà, après une bagarre en bonne et due forme le jeune homme risque la prison. Sauvé in extremis par un professeur de maths (Stellan Skarsgard) qui a découvert le génie qui habitait le garçon, celui-ci obtient un marché: travailler pour lui et suivre une thérapie pour éviter de se retrouver derrière les barreaux. Si le travail scientifique de Will comble son bienfaiteur, les séances chez les nombreux psychiatres, elles, sont un échec cuisant. Ne s'avouant pas vaincu, l'honorable universitaire décide de sortir l'artillerie lourde en convaincant Sean, (Robin Williams) un vieil ami barbu professeur de psychologie, de suivre Will.
Grâce à Sean, c'est entre mathématique, introspection, amour et conversations que la vie du jeune homme prend alors un nouvel élan.
Avec Will Hunting le duo Damon/Affleck (acteurs et scénaristes) nous livre un bon film qui ne se laisse pas obstruer par la morale que les américains affectionnent tant. Bien que certains points essentiels, comme la misère et l'opposition sociale, soient assez simplement mis-en-scène et pas particulièrement approfondis (heureusement pour vous les théorèmes de maths sont logés à la même enseigne), l'histoire de ce petit génie reste une bonne expérience cinématographique. L'écriture des dialogues et des personnages est assez juste, loin des clichés et de l'excessivité, faisant de ce film un long-métrage égal, intéressant et peu larmoyant.
Il est aussi impératif de noter l'excellente performance des acteurs, la cohésion et la finesse de leur interprétation. Et si il est aussi impératif de prêter attention à cet aspect là, c'est parce qu'il s'agit du vrai point fort du film, étant donné que presque tout se base sur les protagonistes -leurs conversations, leurs sentiments, leurs réflexions- et non pas sur l'action.
Bien qu'on ne puisse pas crier au chef d'œuvre, Will Hunting reste une très bonne activité auquelle s'adonner un dimanche soir (même pour les autistes des maths, comme tel est notre cas).
Long (deux heures) certes, mais efficace.
Crédits images: billysteele60.wordpress.com (couverture) - huffingtonpost.fr