[Critique Vidéo] Hors de Portée réalisé par Jean-Baptiste Leonetti

Par Kevin Halgand @CineCinephile

Synopsis : "Pour ajouter un trophée de plus à sa collection, Madec (Michael Douglas), un richissime homme d'affaires, engage Ben (Jeremy Irvine), un jeune guide de chasse. Ensemble, ils partent au coeur du désert de Mojave, une terre aussi immense qu'hostile. Les choses tournent mal lorsque Madec appuie trop vite sur la détente et tue accidentellement un vieil homme. Décidé à cacher son crime, il propose beaucoup d'argent à Ben pour se débarrasser du corps et se taire. Mais le jeune homme refuse. Madec décide alors de faire disparaître l'unique témoin de sa faute, et c'est un autre genre de chasse qui commence... Entre les deux hommes se joue une partie dont l'issue sera forcément fatale. Face à la puissance et à la détermination de Madec, Ben ne peut compter que sur ses connaissances des techniques de survie et son expérience du désert..."

Cocorico, Hors de Portée est un DTV américain réalisé par le français Jean-Baptiste Leonetti, ancien réalisateur de publicité il a sorti un long métrage chez nous, Carré Blanc, passé inaperçu mais qui a visiblement su convaincre des producteurs d'investir dans ce long métrage avec Michael Douglas.

Afin de régler la question du scénario tout de suite, tout est dit dans le synopsis, rien de bien fou, on peut ajouter quelques retournement de situation totalement attendu et sans effets dramatique ou de surprises à la fin du film. Hors de Portée est le second film du français Jean-Baptiste Leonetti, c'est un film américain adapté d'un roman. On aurait pu espérer quelque chose de plus étoffé scénaristiquement étant donné que le matériel de base est un roman. Tout le film tient sur une page. Les personnages sont sympathiques et très bien interprétés par Michael Douglas et Jeremy Irvine. On sent une certaine complicité entre les acteurs et l'alchimie fonctionne bien tout au long du film. Tout s'amorce ensuite très vite. L'élément déclencheur à savoir la mort d'un vieillard, sépare nos deux acolyte et laisse place à une chasse à l'homme. Un Michael Douglas qui sort sa plus belle tête de méchant sadique. Son personnage reste néanmoins très difficile à cerner, il oscille entre psychopathe et vieille homme inoffensif. La chasse à l'homme, élément central du film et sensé lui donné toute sa consistance, ne convainc pas. Manque d'intensité, manque de rythme, décisions stupides du chasseur pour prolonger grossièrement le récit.

Une scène reste néanmoins intéressante et intense : lorsque la proie part chercher une couverture dans la voiture du chasseur. La scène bien que ridicule sur le papier quand on y pense, mais elle possède une certaine intensité. Le long métrage repose tout de même sur de nombreux clichés, l'un des plus flagrant étant la transformation en John Rambo du personnage principale à la fin de sa course contre la mort qui après quelques minutes d'entrainement est capable de tuer avec un lance pierre.

Jean-Baptiste Leonetti vient du monde de la pub et ça se ressent. Ses cadres millimétrés, le traitement des couleurs, la profondeur de champ fond de ses scènes des images magnifiques. De très belles images en plan fixe. Pendant tout le film... On a l'impression d'assister à un spot promotionnelle touristique pour le Nouveau Mexique. Sans pour autant desservir le film ces plans ne sont pas utiles, ou alors en plus petit nombre car ici ils parsèment le long métrage entre chaque scènes d'action ou à l'intensité dramatique. Plombant le rythme et enlevant le punch qu'avait acquit le film au départ. Le dernier acte est composé de retournement de situation inattendue mais ultra simpliste qui mettent le film encore plus bas pour atteindre un final ultra cliché à coup de ralentis infâmes. Si les plans dans le désert laissent penser à une pub d'office du tourisme, le film entier est une publicité de concessionnaire Mercedes, tout du long un 4×4 à 6 roue donc 6×6 est mis en avant, véritable troisième roue du carrosse le véhicule a même droit à un bonus complet pour lui.

En Conclusion :

Hors de Portée est un mauvais film, handicapé par son scénario principalement, le reste n'est pas mieux. Les acteurs ne sont ni mauvais ni bons et les personnages sont gâchés. Sorte de pub de 1h30 pour le Nouveau Mexique et Mercedes, Hors de Portée a tout de même le mérite de proposer de belles images.

Pour ce qui est des bonus, le Blu-Ray contient un making of de 11 minutes, un spot publicitaire à peine déguiser de la bête de chez Mercedes d'autant de minutes... et un commentaire audio sans sous-titres français. Ce qu'on appel : la fausse bonne idée.