4 auteurs remarquables pour des comics qui le sont tout autant. Un peu en vrac, voilà les belles lectures que l’on pouvait avoir en octobre : le nouveau tome de Saga par Brian K Vaughan, et les premiers tomes de Deadly Class de Rick Remender, Trees de Warren Ellis et Golgoth le dernier Empereur de Mark Waid.
On le sait bien depuis Fear Agent, Uncanny X-Force, Uncanny Avengers et Black Science, Rick Remender est un véritable punk du comics SF qui aime maltraiter ses personnages et en particulier les relations père-fils. Et si il laisse tomber l’aspect SF, il garde toujours cette imprévisibilité dans sa nouvelle création, Deadly Class. L’auteur nous replonge dans l’ambiance des années 80 pour nous emmener dans une école d’assassins avec le jeune Marcus Lopez qui va tout faire pour venger la mort de ses parents en tuant rien de moins que Ronald Reagan.
Ce premier tome plante donc le décor, le personnage et l’esprit de groupe qui va se former petit à petit avec ses nouveaux camarades. Evidemment, c’est particulièrement violent et noir mais avec toujours tout de même une certaine humanité et compassion pour ces personnages qui sont bien paumés. Aux dessins, Craig Wes applique parfaitement l’esprit punk de Remender et nous offre des planche particulièrement dynamiques. On sent bien tout le côté auto-biographique d’un auteur qui a détesté le lycée et qui trouve ici enfin un exutoire pour se libérer de cette période maudite. Ce premier tome a bien donné le ton, maintenant on est curieux d’en savoir plus dans le prochain tome qui va sortir très vite.
La grande Saga de SF et fantasy de Brian K Vaughan et Fiona Staples se poursuit avec un 5e tome qui est encore une fois une petite merveille. Après avoir été séparés, les jeunes parents doivent donc affronter de nouvelles menaces pour récupérer leur fille et leur liberté. Alors que Marko doit faire équipe avec le prince robot et va comprendre les raisons du départ de sa Klara, celle-ci doit s’en sortir avec une nouvelle bande de rebelles.
Comme toujours, c’est rempli de nouvelles idées pour étoffer un univers fantastique dans lequel Fiona Staples fait encore des merveilles (en particulier une certaine quête de dragon), et en même temps nous restons terriblement attachés à ces personnages dont l’écriture est réellement touchante et humaine. Impossible de ne pas sourire, avoir quelques frissons ou être attendrit selon les scènes que l’on lit. Le récit est ainsi toujours mené de main de maître et confirme à chaque fois qu’il s’agit bien de l’un des plus beau comics du moment.
Après la gloire de Kingdom Come et sa reprise de Captain America, Mark Waid développait en solo la série Empire que Delcourt ressort maintenant sous le titre Golgoth le Dernier Empereur. L’occasion de découvrir ce titre rare en France de l’un des meilleurs auteurs de comics. Ici, nous voyons comment le monde a été asservi par un être presque tout puissant, le fameux Golgoth, comment celui-ci mesure le trop point de pouvoir que cela lui accorde et les manigances de ses ministres pour le faire chuter ou rester sur le trône.
C’est très clair, ce n’est pas un comics pour les enfants de chœur, mais au contraire, sous ses dessins typiques du début des années 2000, un véritable comics sur le pouvoir qui corrompt et les conséquences dramatiques que cela peut avoir. Et aussi une réponse à la question sur « quoi faire une fois que l’on a conquit le monde ?» . L’écriture et les personnages sont violents et la lecture secoue donc, d’autant plus que l’auteur n’épargne personne. A l’image de son plus récent Irrécupérable, il sera bien difficile d’éprouver de l’empathie pour les personnages mais c’est surtout l’étude derrière qui est vraiment intéressante et que l’on est très curieux d’approfondir dans le second tome.
De son coté, Warren Ellis (Planetary, the Authority et Transmetropolitan) continue de sortir régulièrement des mini-séries dans lesquelles il explore notre monde sous un nouvel angle. Avec Trees, il nous propose de voir ce qu’il adviendrait si n’énorme vaisseaux extra-terrestres s’étaient plantés aux 4 coins du monde tels des arbres sans rien faire. Au Brésil, à NYC, en Chine, en Italie, en Afrique ou au Groenland, les réactions sont bien différentes, appauvrissant les populations ou les attirants telles des insectes curieux.
Le mystère reste encore entier (même si des pistes commencent à être lancées) sur l’intention de ces arbres mais il est plus intéressant de se pencher sur le sort de quelques protagonistes dont nous allons découvrir les états d’âme dans ce contexte particulier. Une étude de caractère fort intéressante et mise en image par un Jason Howard qui adopte un style plus punk pour l’occasion. Une curiosité à découvrir et qui offre plein de possibilités différentes pour la suite.