Premier long métrage d'un certrain Kheiron, certain car nous n'avions jamais entendu parlé de cet humoriste avant ce film, qui aurait été découvert grâce au Jamel Comedy Club en 2006. De son vrai nom Nouchi Tabib, suite à ses succès (ah bon ?!) sur scène Kheiron et le cinéma s'est rapproché notamment après une apparition dans la comédie "Les Gamins" (2013) de Anthony Marciano. Le comédien s'est donc lancé comme réalisateur-scénariste-acteur dans son projet très personnel puisqu'il retrace le destin de ses parents du début des années 70 aux années 90. Papa Hibat Tabib (joué par Kheiron lui-même) est un dissident au régime du Shah d'Iran (Alexandre Astier en guest savoureux), il est emprisonné et torturé plusieurs années avant de rencontrer sa future épouse Fereshteh (jouée par Leïla Bekhti). Au même moment ils s'aperçoivent que le régime islamiste qui remplace la royauté (1979) est bien pire et ils quittent l'Iran pour la France, ou ils doivent tout réapprendre et surtout s'intégrer...
En second rôle on a les parents de Fereshteh interprété par le couple Gérard Darmon (osmose totale avec le film, drôle et touchant) et Zabou Breitman (très sous-exploitée), le maire de Villepinte Michel Vuillermoz, le tortionnaire Arsène Mosca, l'ami Jonathan Cohen... Un casting surtout issu de la comédie et donc en adéquation avec la volonté de l'auteur. Kheiron veut une comédie qui soit un hymne au rire et à l'optimisme sans pour autant occulter les tragédies traversées. Le père, Hibat Tabib déclare en interview : " À certains moments, le film montre une souffrance. Quand on est en prison, en plus sous une dictature, on ne rit pas. Mais on n'a jamais dramatisé ce vécu non plus. C'était important que l'humour ne rende pas léger tous ces événements qu'on a vécus et dont certains sont tragiques ." Le travail sur ce point est juste impressionnant car le film est à la fois drôle et émouvant, marrant et touchant sans jamais tombé dans le film gagesque, sans humour noir ni gras juste un savoureux dosage entre les émotions. Nous avons donc un humour omniprésent, sorte de catharsis ou devant la tragédie on tente de survivre en dégoupillant le pire. Très bon point, on rit, on sourit mais les larmes ne sont pas loin non plus et jamais on tombe dans le clowwnesque. Dans le même temps Kheiron signe un hymne à l'amour qui frôle parfois le pays des bisounours etce, surtout après l'arrivée en France où l'optimisme et l'utopie ne trouve pas la même mesure que pour la prmeière partie en Iran. Sans doute parce que, justement, Kheiron ne connait l'Iran que par les yeux d ses parents... Néanmoins le message de tolérance et du respect mutuel nécessaire au vivre-ensemble est faite de manière intelligente et pertinente. Ce n'est pas mauvais pour la santé et finalement ça fait du bien. Une bonne surprise et un joli moment cinéma.