Une fois par an Woody Allen nous offre un nouveau film, un vrai rituel. Mais depuis longtemps, le maître du cynisme et des digressions sur l’existence et les hasards de la vie ne fait plus guère de chefs d’œuvre. Et il est de bon ton encore une fois, de la part des critiques hexagonaux, de vanter les mérites de chaque production. Pourtant depuis « Match point », il y a eu de bons Woody (« Wathever works » en tête) mais ils se font rares.Ici au travers de la dépression d’un prof de philo ne trouvant plus goût à l’existence, Woody va nous emmener dans une comédie mi existentielle mi policière. En effet, ce prof compte retrouver un sens à sa vie en commettant un acte fort ; un meurtre. Mais pas un meurtre gratuit, un meurtre utile pour l’humanité, même une petite partie de l’humanité. Ne plus souhaiter mais être acteur, tel est le leitmotiv du prof. Cependant comme dans tout bon Woody, le twist final va révéler que l’individu ne peut lutter contre le déterminisme… un déterminisme guidé ici par le hasard. On retrouve donc les vieilles recettes déjà servis dans les excellents « Match point », « Meurtre mystérieux à Manhattan », « Crimes et délits » ; la nouveauté en moins. Le principe est un peu éculé. Reste tout de même le plaisir de retrouver la patte Woody au travers des dialogues croustillants bien portés par Phoenix et Stone, les grandes questions allenniennes, le côté cynique de l’homme mûr,… Rien de neuf sous le soleil chez Allen… Un plaisir court en bouche que sauront juste apprécier les amateurs de l’oncle d’Amérique… Mais n’écoutez pas les critiques, c’est un Woody en mode mineur.
Sorti en 2015
Note: 10/20