La guerre est juste terminée. Dans un Vienne divisé en zone d’occupation entre les 4 nations vainqueur de la guerre, un écrivain américain vient rejoindre un ami qui lui a promis un emploi. Il arrive pile le jour de son enterrement. Le voilà qu’il se lance dans une enquête pour comprendre les causes de sa mort.Grand Prix du Jury à Cannes en 1951 et parmi les 100 meilleurs films britanniques de l’histoire pour les britanniques eux-mêmes ; je ne peux avoir le même enthousiasme. Carol Reed réalise un film classique de très bonne facture s’appuyant sur : - Un chef opérateur de talent qui sublime le noir et blanc et apporte une touche expressionniste (ombres immenses, contrastes saturés, grand angle,…). Krasker obtint même un Oscar bien mérité.- Une mise en scène inspiré avec ses lignes obliques signifiant le malaise permanent. Ce qui fît dire que Reed était sous influence de Welles ; mais ce dernier ne passa que quelques jours sur le tournage, se faisant même doubler dans les égouts.- Un scénario hyper classique mais efficace. Dommage que le malaise apporté par les lieux supplante le malaise des personnages eux-mêmes.- Quelques scènes mythiques : la course poursuite dans les égouts, les mains de Welles dans la grille, Welles planqué dans une porte cochère de nuit démasqué par un éclairage impromptu,…- Le thème musical de cithare composé par un inconnu et présent tout au long du film. Un tube de l’époque instillant mélancolie et légèreté composé par Anton Karas- Et la présence magnétique d’Orson Welles qui fait oublier le très discret Joseph Cotten alors qu’il n’est que peu présent à l’écran. On peut malgré toutes ces qualités regretter que le suspens s’étiole au fil du film ; mais aussi que Reed regarde son intrigue et ses personnages avec trop de distance, et que certains personnages sont un peu grotesques (Popescu et Kurtz).Un bon classique de film noir avec un travail de mise en scène évident, mais pas le chef d’œuvre escompté.Une fameuse réplique du film écrite par Welles : « L'Italie des Borgia a connu trente ans de terreur, de sang, mais en sont sortis Michel-Ange, Léonard de Vinci et la Renaissance. La Suisse a connu la fraternité et cinq cents ans de démocratie. Et ça a donné quoi ? Le "coucou" ! »
Sorti en 1951
Ma note: 14/20