» two  » lovers: le cœur a ses raisons que la raison ignore

Par Amandine97430

De: James Gray.

Genre: Mi aime a ou / Kriyé / Un peu Kas’ la blague.

Avec: Joaquin Phoenix ( Her, L’homme irrationnel), Vinessa Shaw ( La colline a des yeux, Effets secondaires), Gwyneth Paltrow ( Iron Man 3, Charlie Mortdecai), Isabella Rossellini ( Blue Velvet, A table), Moni Moshonov ( Jaffa, La dune).

Synopsis Allociné:New York. Leonard hésite entre suivre son destin et épouser Sandra,la femme que ses parents lui ont choisi ou se rebeller et écouter ses sentiments pour sa nouvelle voisine, Michelle, belle et volage, dont il est tombé éperdument amoureux. Entre la raison et l’instinct, il va devoir faire le plus difficile des choix…  

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Avec le recul, je me suis rendue compte que je n’étais pas d’accord avec le titre du film d’où mes guillemets dans le titre de mon article. En regardant le film, vous comprendrez surement de quoi je parle.

James Gray, je le connais surtout pour ses personnages tiraillés entre leurs devoirs, leurs responsabilités familiales et ce désir de s’affranchir de l’autorité parentale. Alors, j’étais intriguée de le voir dans une histoire d’amour comme le laissait entendre le titre ( une fois encore, trompeur).

Et puis, il y avait aussi cette note d’un journaliste cinéma qui disait que c’est un retour aux sources pour le réalisateur. je cherche encore en quoi Two Lovers lui fait dire ça. Certes, la famille est toujours présente et presque omniprésente j’ai envie de dire. Le héros ou/et l’antihéros (incarné par Mark Walberg ou Joaquin Phoenix) est tiraillé entre les siens et ses propres désirs. Mais, la comparaison s’arrête là.

Pour aller plus loin, Two Lovers n’est pas une histoire d’amour mais bien un drame. Cruel, triste et digne d’une tragédie grecque ou shakespearienne. Et dans un sens, c’est ce qui fait la beauté de l’œuvre: ce réalisme. Cette absence de happy end qui fait qu’à l’arrivée personne n’a eu ce qu’il voulait vraiment ou presque. C’est intense même si le spectateur ne sait pas toujours en quoi ça l’est.

En effet, il est vrai qu’il ne se passe pas grand chose si ce n’est les trois protagonistes principaux qui explosent à l’écran. Je vais commencer par la « ptite » nouvelle aux faux airs d’Hilary Swank: Vinessa Shaw. Presque pas maquillée, lumineuse pourtant; on se demande pourquoi elle le choisit lui et pas un autre. A un moment du film, elle donne la réponse; cette dernière laisse supposer que son passé amoureux fut synonyme de mirages, de souffrances. Il est vrai que dans son allure, c’est quelqu’un de triste déjà; et, de simple. Peut-être aussi, qu’elle est à la croisée des chemins tout comme Leonard; qu’elle a besoin de poser, de s’établir durablement avec quelqu’un. Quelqu’un de bien, quelqu’un comme Leonard.

Joaquin Phoenix est comme toujours extraordinaire. James Gray aime le filmer et le raconter souvent avec une douce amertume d’ailleurs. Doux parce que d’un côté, on voit son personnage obligé de vivre chez ses parents; ce qui donne des scènes assez savoureuses d’ailleurs ( Isabella Rossellini majestueuse!). Doux aussi parce que c’est un rêveur, un jeune homme qui attend quelqu’un ou que quelque chose l’enlève de son quotidien. Et le voilà, tout d’un coup entrainé dans la valse des sentiments auprès de deux femmes totalement différentes.

Cependant, l’une d’entre elles se démarque clairement: Michelle, sa préférence. Cette dernière interprétée par GP, offre ici avec Shakespeare in love l’une de ses meilleures performances. Pas maquillée, on peut presque dire que la caméra ne pardonne pas. Mais étrangement, elle n’a pas paru aussi belle, nature qu’ici sans artifice presque nue.

Michelle incarne la passion, l’inspiration, la légèreté, l’espoir d’une vie meilleure ou tout simplement l’espoir que tout est possible. Ici ou ailleurs. Elle est terriblement attachante malgré sa fragilité, sa naïveté; et, ce désir, cette envie de construire quelque chose qui la passionne, qui l’élève. A quoi bon continuer si non?

Alors, entre l’amour et la raison, le désespoir et la sécurité que choisiriez-vous? Le sens ou l’absence de sens?

17 SUR 20