« A man has got to do what a man has got to do »

Par Z. @Bizardbizard

Ah, Rasta Rocket... Ce cocktail de dreadlocks et de bonne humeur. Ce film qui a bercé l'enfance de plus d'un et qui reste cher aux cœurs de tous. Cependant, si nous avons décidé de parler bobsleigh et Jamaïque ce n'est pourtant pas pour voguer sur les eaux tranquilles de la nostalgie mais pour explorer le thème de l'ambition (hivernale).

En effet, cette production Disney, comme toutes les productions Disney, ne déroge pas à la règle de la transmission du message pédagogique. Ici, la sainte parole s'articule autour de trois grands précepte : aimez vous les uns les autres mais n'oubliez jamais que les russes sont de mauvaises personnes (la base), faites du sport (évidemment) et freezing is not the limit (comprenez allez au bout de vos rêves). C'est sur ce dernier point que notre attention va se porter aujourd'hui. Bien que l'ambition d'aller au bout de ses rêves soit une chose des plus louables, il est impératif de noter que ladite ambition se passe de la raison et pousse les gens à valser avec la mort.

C'est ce que nous allons vous prouver.

Qui dit rêve ne dit pas forcément sommeil, mais qui dit rêve de toute une vie dit fatalement ambition. Et qui dit film dit situation de crise (pour que le film ait un point de départ, n'est-ce-pas). Derice Bannock, beau gosse notoire et fils de champion d'athlétisme, n'aspire qu'à succéder glorieusement à son père. Mais lors de la qualification pour les Jeux Olympiques, Derice et Yul Brenner, une montagne de muscle qui serre des noix de cocos quand il est content et qui refuse tous contacts physique (qui parle de lui à la troisième personne et qui envisage d'habiter à Buckingham Palace), tombent à cause de la chute de Junior Bevil, un fils de bonne famille adorable et certainement inspirateur du personnage de Kirikou. Cette situation de crise très crispante révèle à nos protagonistes que leur ambition n'a absolument AUCUNE limite. C'est donc accompagné de Yul et Junior que Derice prend sous le bras son ami Sanka Coffie, passionné d'oeuf et champion de " pushcart " ( soit la luge du soleil), to make his dream comes true. Et voilà le résultat :

Une idée discutable. Parce que décider que la reconversion de sprinter à bobleigher, est pour le moins ambitieux ; mais dans le cas présent peut être légèrement trop.

Une rencontre du troisième type. Parce que demander à un coach de bobsleigh à la retraite vivant comme un renégat, qui passe ses journées à agresser les gens avec une queue de billard et à jouer aux courses, c'est légèrement trop ambitieux aussi.

Le basculement vers la folie. Parce qu'après avoir convaincu tous ses coéquipiers et le coach renégat, ambitionner de pratiquer le sport le plus improbable et le plus dangereux du monde (soit glisser sur un toboggan de glace à une vitesse hautement déconseillée dans une luge géante) à un niveau olympique, ce n'est presque plus une question d'ambition mais un défi fait à la mort.

La perte de la raison. Parce que pratiquer ce sport déjà absolument improbable c'est une chose, mais le fait que ce-dit sport ne se pratique que lorsqu'il neige alors que l'on vit en Jamaïque... C'est encore un pas de plus sur le chemin de Saint-Anne.

Le non-sens. Parce que quitter les tropiques pour aller dans un lieu où il fait -25 degrés et être heureux de s'entraîner au dessus d'un lac gelé en doudoune et bonnet alors que l'on a connu que les footings en short sous un soleil doré ; même l'ambition la plus folle ne le permet pas.

Le démon suisse. Parce que vouloir copier des suisses, aussi bon bobsleigher qu'ils puissent être, eh bien... on se passera de commentaires, cela va au-delà de nos capacités d'analyse (mais nous n'avons rien contre les suisses, on adore les Ricolas).

La victoire. Parce que malgré tout ça arriver à se qualifier pour les Jeux Olympiques de bobsleigh, c'est tellement incroyable et admirable que ça fait presque peur.

Après cette étude de l'ambition poussée à son extrême limite vous aurez compris qu'il est possible d'aller au bout (tout au bout) de ses rêves tant que l'on a un bongo dans le coeur. Car lorsque " a man has got to do " et bien il doit " what a man has go to do ". C'est sur cette maxime des plus indiscutablement rockyesque et sentencieuse que nous vous laissons peser le pour et le contre de vos ambitions. (Par pitié pesez, vraiment, c'est important. Cas échéant l'hôpital psychiatrique vous attend).

Le voyage vers le rêve et les enfers

Crédits images: ilaos.blogspot.com (couverture) - toutlecine.challenges.fr - telestar.fr