Faces Of Death 3 (Les atrocités des temps modernes)

Par Olivier Walmacq

Genre: documentaire, horreur, gore, trash, "Mondo" (interdit aux - 18 ans)
Année: 1985
Durée: 1h30

L'histoire : Nouveau tour d'horizon de la mort : suicides, tortures, interventions policières qui tournent mal... Bienvenue dans le monde de Face à la mort. 

La critique :

En 1978, John Alan Schwartz, sous le pseudonyme de Conan Le Cilaire, sort une bombe qui va devenir la nouvelle référence du "Mondo" et du cinéma trash. Son nom ? Faces of Death. Très vite, le film déclenche les foudres et les avanies de la censure. Banni et interdit dans presque une cinquantaine de pays, Faces of Death se vend à prix d'or dans certains marchés de la vidéo.
Les fans du cinéma extrême se l'arrachent. La raison ? Les morts violentes seraient bien réelles. Le cinéma d'exploitation a franchi un nouveau cap dans l'horreur. Néanmoins, bien des années plus tard, John Alan Schwartz révélera la supercherie. La plupart des séquences de mise à mort seraient truquées, presque 70 % du film selon certaines sources crédibles.

Nanti d'un modeste budget, Faces of Death rapporte un joli pactole à son producteur et réalisateur. John Alan Schwartz tient la nouvelle poule aux yeux d'or. Trois ans plus tard, en 1981, il réalise une suite, Faces of Death 2, qui n'apporte pas de grandes nouveautés par rapport à son modèle. Cependant, la saga est en marche. A nouveau, ce second chapitre rencontre un succès phénoménal en vidéo.
En 1985, John Alan Schwartz décide de poursuivre la franchise avec Faces of Death 3. Par la suite, quatre nouveaux volets seront réalisés. Contrairement à ses prédécesseurs, Faces of Death 3 sortira plus ou moins dans l'anonymat, laissant les fans de la série pantois. En effet, et à juste titre, Faces of Death 3 est souvent considéré comme l'épisode le plus catastrophique de la saga.

On prend les mêmes et on recommence. Telle est la dialectique de ce troisième chapitre, celui de trop. En outre, le scénario est plutôt laconique et se résume en deux petites lignes. Attention, SPOILERS ! Nouveau tour d'horizon de la mort : suicides, tortures, interventions policières qui tournent mal... Bienvenue dans le monde de Face à la mort ! Quoi de neuf à l'horizon ?
Sincèrement, pas grand-chose... Si les deux premiers chapitres proposaient encore plusieurs séquences assez choquantes et extravagantes, l'exécution d'un prisonnier sur la chaise électrique dans le premier, la mise à mort d'un boxeur après avoir reçu un uppercut dévastateur dans le second ; ce troisième volet brille surtout par son inanité et sa vacuité.

En l'occurrence, le principe reste évidemment peu ou prou le même. Sauf que John Alan Schwartz vise l'économie de budget à satiété. Cette fois-ci, ne vous attendez pas à des séquences peu ragoûtantes, certes truquées, mais plutôt bien réalisées. Faces of Death 3 se résume essentiellement à une succession d'images de divers documentaires, toujours commentées par la voix-off et monocorde d'un John Alan Schwartz plus volubile que jamais. 
Une musique de cathédrale, par ailleurs dissonante et cacophonique, accompagne les saynettes "violentes". Un terme vraiment à guillemeter et à minorer tant ce troisième chapitre se montre étrangement sage et gentillet. De surcroît, l'interdiction aux moins de 18 ans est incompréhensible. Au mieux, le film aurait dû écoper d'une interdiction aux moins de 12 ans. Guère plus.

Toutefois, à l'instar de ses devanciers, Faces f Death 3 joue toujours la carte du "documenteur". Alors intox ou vérité ? Difficile de répondre. Et surtout aucun intérêt. Le film s'apparente à un mélange assez étrange, confus et disparate, toujours évidemment sur le thème de la mort. Faute d'idées, Faces of Death 3 se focalise essentiellement sur les grandes guerres du XXe siècle. 
Ainsi, John Alan Schwartz glose, pontifie et devise sur l'ascension d'Adolf Hitler et sur les exactions commises dans les camps de la mort. Le film multiplie les images chocs sur les camps de concentration. Seul problème : ces mêmes images sont déjà connues du grand public et ont été diffusées (entre autres) lors du Procès de Nuremeberg.

Même remarque pour la guerre du Vietnam et le désastre d'Hiroshima. Parallèlement, le film s'intéresse aussi au trafic de drogue aux Etats-Unis. Par la suite, le "documentaire" évoque plusieurs sports à sensation, avant de se concentrer sur les accidents (en particulier celui d'un hélicoptère) qui, pour une fois, ne se termine pas dans la tragédie. C'est peut-être la seule grande nouveauté de ce Faces of Death 3.
La mort n'est pas toujours au rendez-vous. Certaines personnes échappent miraculeusement à des crashs. Paradoxalement, le film y perd aussi en intérêt. Bref, à aucun moment, on ne relève une séquence choc, trash ou gore, le spectacle confinant à une sorte d'autoparodie involontaire. Oui, Faces of Death 3 est bel et bien un nanar, une sorte de produit avarié et suranné, qui est devenu la caricature de lui-même.
En ce sens, Faces of Death 3 pourra éventuellement séduire les plus téméraires. Néanmoins, sur le fond comme sur la forme, ce troisième opus est au mieux lamentable.

Côte : Nanar

 Alice In Oliver